Dragon Quest et Akira Toriyama mis en lumière
Akira Toriyama Dragon Quest Illustrations a de quoi devenir l’une des pièces centrales de votre collection, d’autant plus si vous appréciez cette licence-phare de Square Enix.
En 2018, peu d’événements furent capables de provoquer un engouement culturel aussi important que la sortie de Dragon Quest 11. Ce RPG japonais n’a pas laissé indifférent les fans du genre, à travers le monde. Il est vrai qu’on n’aborde pas n’importe quelle licence, avec celle qui se fait affectueusement surnommée DQ : on fait face, ni plus ni moins, à celle qui a posé les bases du jeu de rôle nippon. Cela intéresse surtout les joueurs, mais tous les éléments de sa création sont marqués du sceau de l’exception. Tout d’abord sachez que, sur l’archipel, cette série est plus importante que Final Fantasy. Ensuite, les talents à l’œuvre ont mis tout le monde d’accord. Parmi ceux-ci, on trouve un nom dont l’aura dépasse le domaine vidéoludique : Akira Toriyama, en charge du design de tous les personnages, principaux ou secondaires. Afin de fêter les trente ans du premier opus, et la sortie du onzième, l’incontournable maison d’édition Mana Books (Ainsi Parlait Iwata-san) sort ce qui est destiné à être un indispensable des bibliothèque : Akira Toriyama Dragon Quest Illustrations.
L’ambition d’Akira Toriyama Dragon Quest Illustrations est parfaitement traduite par le titre. Oui, il s’agit d’un artbook, luxueux, clairement un beau livre qui mérite cette appellation, dans lequel on retrouve les œuvres du maître sur la licence Dragon Quest. Un programme que les fans savent impressionnant, et dont il faut dessiner la silhouette. Ce ne sont pas moins de cinq cent travaux qui sont ici rassemblés, au sein d’un écrin délicieux, niché dans un boitier dont on tombe immédiatement amoureux. Il faut appuyer sur la qualité de cette édition, signée Mana Books : le papier est fait pour durer, tout comme l’encre. Il fallait bien cette base, afin d’accompagner cette sortie d’une aura sérieuse en tous points. Notons aussi la présence d’un poster, dont l’illustration rassemble les héros de la licence, ainsi qu’un code PlayStation 4, afin de recevoir trois graines de compétence pour Dragon Quest 11.
Une fois qu’on a bien savouré la prise en mains, il est grand temps de se plonger dans ce magnifique Akira Toriyama Dragon Quest Illustrations. Sachez que le sens de lecture japonais a été conservé, pour plus d’authenticité. Il faut, donc, s’activer comme on le fait en lisant un manga. On est accueilli par une introduction signée par le maître Toriyama, qui y va d’un message désabusé, comme souvent avec cet homme broyé par l’industrie du divertissement. Si l’artiste a beaucoup travaillé, on ne peut que déceler qu’il n’était pas, non plus, grandement enthousiaste en début de projet. Il l’explique lui-même : accaparé par Dr. Slump, qui le forçait parfois à se produire en pleine nuit, il a d’abord refusé Dragon Quest. Avant de revenir sur sa décision. Grand bien lui en a pris, même si, là encore, il confesse qu’il n’avait pas capté la masse de travail que la mission allait lui intimer. Sa participation, très active et centrale dans le succès de la licence, n’en a que que plus de saveur.
Le travail de Toriyama vu sous le prisme de l’évolution de la licence.
Akira Toriyama Dragon Quest Illustrations organise son contenu sans fausse note. Les illustrations sont rassemblées par épisode, le plus simplement du monde. La facilité d’accès (qui n’exclut pas la difficulté des jeux, soit écrit en passant), doublée d’une grande exigence sur le contenu, n’est-ce pas là l’une des marques de fabrique de la licence ? C’est grâce à cette fluidité que le lecteur est mis aux premières loges, non seulement pour savourer les dessins, lesquels feront surgir bien des souvenirs, mais aussi pour mieux capter l’évolution du maître, et de la série. C’est, d’ailleurs, ce qui nous saute aux yeux avec le plus d’impact : on sent bel et bien une progression, un trait plus assuré. Les premiers jeux sont sortis sur Nintendo, une console 8 bits qui passe pour l’équivalent néandertalien des machines actuelles. Les illustrations, elles, apportent les détails nécessaires à l’élaboration des modèles pixelisés. On sent que cette mission a sans doute pesé sur certains choix, alors qu’au fil des épisodes, et du progrès technique, Akira Toriyama a pu mieux se concentrer sur son style.
Akira Toriyama Dragon Quest Illustrations rassemble les travaux sur les épisodes canoniques, mais aussi sur les dérivés, tels Dragon Quest Builders, Slime Morimori Dragon Quest, Dragon Quest Heroes ou Dragon Quest Monsters. Et ce n’est pas anodin : cela démontre à quel point cette licence est suivie de près par les artistes qui y sont engagés. Concernant le contenu, on se doit de signaler la présence de travaux non-retenus, notamment pour les épisodes destinés à la Nes. Cela s’explique par la faible capacité des cartouches de l’époque. Déjà énormes pour l’époque, ces jeux auraient pu l’être encore plus… En fin de ce merveilleux ouvrage, on a droit à une partie très utile : l’analyse des illustrations. Il s’agit d’une manière, pour le collectif à l’œuvre sur cet ouvrage, de revenir sur chacun des opus, et d’expliquer la matière qu’on admire, page après page. Quelques anecdotes sont évoquées, ce qui ne fait que donner du relief à l’ensemble. Enfin, Yuji Horii intervient pour nous délivrer un message final, dans lequel il nous confie qu’il n’aurait jamais pensé que l’aventure Dragon Quest durerait aussi longtemps. Avec cet artbook, on lui souhaite qu’elle s’étende encore longtemps !