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[Test] OneeChanbara Origin – PlayStation 4

image jeu oneechanbara origin

OneeChanbara Origin, le meilleur opus de la licence

Soyons de suite très clairs : avec OneeChanbara Origin on aborde un jeu que l’on peut sans conteste qualifier « de niche ». On n’est pas certain que vous ayez déjà croisé la route de cette licence, alors mieux vaut en rappeler les contours, tant ceux-ci sont typiques d’une partie de l’industrie japonaise qui, malheureusement, tend peu à peu à se faire plus rare. OneChanbara (oui, avec un seul « e ») est une série née en 2004, voilà seize ans donc, sur la très regrettée PlayStation 2. Peu de joueurs l’ont remarqué à l’époque, et pour cause : sous le titre sans aucun panache de Zombie Zone se cachait un soft développé sans grands moyens par Tamsoft, dans la collection des Simple 2000 tenue par D3 Publisher (laquelle a aussi donné naissance à Earth Defense Force, par exemple). On faisait face à un véritable kusoge (mot-valise japonais qui se traduit par « jeu de merde ») du haut du panier, un nanar vidéoludique comme n’en voit plus que très rarement. Après une dizaine d’autres itérations, voilà que Tamsoft s’est donné comme objectif de nous livrer le remake des deux premiers épisodes.

Cinq (trop longues) années après la sortie de OneChanbara Z2 Chaos, à peine rendues plus supportables par la parution du plutôt moyennasse spin off School Girl Zombie Hunter, la licence revient avec un remake (disponible au Japon depuis un petit moment). Cela nous surprend tout de même un peu, et nous fait poser la question : un kusoge doit-il être revisité ? La réponse est positive, et l’on va vous donner nos argument plus loin dans ce test. Pour le moment écrivons que, du côté du récit, Tamsoft a le mérite de simplifier une intrigue auparavant trop bordélique. L’action se déroule quelques temps après une apocalypse zombie : le monde n’est plus, et seul une poignée de survivants tente de récupérer la situation.

OneeChanbara Origin nous propose d’incarner Aya, une cowgirl en bikini et armée d’une épée. Et pourquoi pas ? Elle tente de retrouver sa demi-sœur disparue, Saki. Aidée dans sa quête par la mystérieuse Lei, la jeune femme va peu à peu découvrir une véritable machination, qui lui fera d’ailleurs penser que ses parents prétendument morts ne sont pas tout à fait étrangers à la situation. Autant vous dire qu’on a droit à de la bonne humeur, du (petit) gore jouissif, de la légèreté, ce qui conviendra très bien après avoir vécu des expérience parfois beaucoup trop sombres dans certains jeux occidentaux. La narration, elle, se fait très classique : on a de la cutscene, et des discussions ont lieu pendant les phases de gameplay, ce qui peut d’ailleurs apporter un manque de clarté quand on cherche à suivre le dialogue. Le tout sous-titré en anglais, il faudra donc tout de même maitriser cette langue.

Une prise en mains agréable en presque tous points

OneeChanbara Origin est plaisant à jouer.

Aller, on va faire cesser le suspens : oui, OneeChanbara Origin a bien fait de se pencher sur le cas des deux premiers opus de la licence. On ne va pas se leurrer, ce duo fut certes un trip tout à fait savoureux, il laissait tout de même à désirer sur pas mal de points. Tamsoft livre donc une version plus solide, tout en préservant la substantifique moelle de l’expérience. L’action se déroule à la troisième personne, dans des niveaux qui vous réservent des arènes plus ou moins remplies d’ennemis. Pour s’en défaire, l’avatar dispose d’une arme (puis d’une seconde avec laquelle on pourra switcher), qui assure un coup normal. On a aussi un coup visant avant tout à provoquer un stun, ce qui est un élément essentiel du système de combat. Une fois dans les vapes, l’héroïne peut lancer une attaque spéciale dévastatrice en pressant Croix et Carré.

Comme pour les plus récents opus, OneeChanbara Origin donne l’impression de jouer à une sorte de fusion entre le Muso et le Beat’em all. Ainsi, il ne faut pas non plus résumer les combats à de l’enchainement : le joueur doit aussi faire attention à bien se défendre, surtout dans les niveaux de difficulté élevée. On a deux façons d’éviter un coup adverse : l’esquive et le contre. Les deux ont leurs spécificités, mais aussi leur récompense quand elles sont pleinement réussies. L’esquive, lancée pile avant l’impact d’un ennemi, ralentie un peu l’action et vous accorde un bonus d’Xtasy, dont on parlera un peu plus bas. Le contre, lui, doit se déclencher pile en rythme avec l’ennemi, sinon le coup est porté. L’adversaire brille un peu quand il s’apprête à passer à l’offensive, c’est alors que vous devez devenir attentif et bien lire sa pattern. Si le mouvement est réussit, l’opposant peut être stun sur le coup.

OneeChanbara Origin ajoute aussi les mécaniques de transformations. Plus vous tuez, plus vous êtes recouverte de sang, et plus votre seconde forme vous tend les bras. Ainsi muté, l’avatar se fait moins résistant mais diablement plus puissant. Plus tard, une troisième transformation se dévoile, la Berserk, celle qui offre non seulement une force incroyable mais aussi un regain constant d’énergie. Tout aussi importante, on a l’attaque Xtasy Combiation, en rapport direct avec la jauge Xtasy. Si elle est remplie au seuil nécessaire (et en sachant que d’autres s’ajoutent par la suite), presser Triangle et Rond lance un coup dévastateur. Enfin, on doit garder un œil sur l’état de l’arme, car le sang accumulé sur la lame en diminue l’efficacité. Il sera donc nécessaire de lui redonner son éclat en la secouant (en pressant L1). Ajoutons que la prise en mains se fait immédiate, malgré une caméra perfectible (et un conseil : allez vite régler sa vitesse au maximum). On a bien quelques petits regrets, comme l’utilisation très marginale du saut et des attaques en l’air, étant donné que la totalité des ennemis (hormis un boss qui, parfois, s’élève) restent au sol. Aussi, on aurait apprécié que Tamsoft se fasse plus courageux dans son level design, trop prudent comme d’habitude avec la série.

Le contenu se fait plus solide qu’espéré

Mais quelle classe !

Le cœur de l’expérience se situe dans l’action frénétique, dans la recherche du gros combo. D’ailleurs, OneeChanbara Origin effectue une grosse emphase sur le rythme des coups : si le déclenchement est dans le bon move, on gagne en vitesse d’exécution, donc en efficacité. Tout cela fait que les parties sont ultra nerveuses, et ce malgré un autre petit regret : le manque de patate dans les impacts. On a l’impression de passer au travers des ennemis, cela manque de peps. C’est notamment à cause d’une quasi-absence d’effets autre que l’écran se recouvrant de sang, fendard mais non-agissant dans l’élément ici abordé, et une faiblesse surprenante des vibrations. On a même dû passer du temps dans les options, à bien vérifier que celles-ci étaient bien en marche. Dommage, mais cela reste de l’ordre du secondaire. Et l’on préfère insister sur le sérieux de Tamsoft, qui a bel et bien sauvegardé l’esprit de la licence tout en lui apportant des petites features.

Le contenu d’OneeChanbara Origin se fait solide, au-dessus de ce que la licence a l’habitude de nous proposer. On signale d’ailleurs un tout petit côté RPG : on gagne des niveaux, on s’équipe d’anneaux à effets (on gagne en force, en défense, on voit sa jauge d’Xtasy augmenter toute seule, etc) que l’on achète grâce à l’argent récolté en fin de niveau. Tout ça est très bon, mais on parvient trop vite au niveau maximum, surtout en participant au mode Bonus Missions. La durée de vie du mode scénarisé (qui comporte vingt-cinq chapitres) se situe dans les cinq heures pour un premier run. Mais, croyez-nous, vous n’en resterez pas là. Tout d’abord, d’autres modes de difficulté vous attendent, dont le plutôt fun Berserk qui vous permet de rester en permanence sous cette forme. Puis un autre mode se débloque : Bonus Missions, qui se présente comme un mode Survie lambda mais, là encore, plaisant à jouer. Vous avez aussi droit à des Quêtes, sorte de Trophées internes dont vous pouvez suivre le niveau d’avancée. Par exemple, lancer tel nombre de supers attaques avec Saki. Car oui, on a aussi droit à d’autres personnages jouables, dont un vous accompagne sur le terrain. Ce n’est pas vraiment une réussite à ce niveau, car l’intelligence artificielle est totalement aux fraises, mais on peut switcher d’avatar et ça c’est bonnard. Un troisième rejoint le duo en se débloquant. Des artworks, des musiques, des profils, sont à déverrouiller dans le menu Gallery. Pour tout faire, tout voir, il vous faudra au moins quarante heures de jeu. Et ça, c’était inespéré.

Pour terminer, sachez qu’OneeChanbara Origin est évidemment beaucoup plus mignon que le duo qu’il revisite. Par contre, cela reste un kusoge, il ne faut donc surtout pas en attendre monts et merveilles : les textures sont précises juste ce qu’il faut. Et l’ensemble se fait assez propre : pas de bugs rencontrés, en tout cas aucun qui ne nous ait vraiment sauté aux yeux. Par contre, on a tout de même un regret concernant les environnements. C’est d’ailleurs une constante dans cette licence, il faut s’attendre à des décors peu inspirés, à l’exception d’une poignée de stages plus mémorables (Cinq ou six nous reviennent immédiatement à l’esprit, les autres beaucoup moins). Surtout que ça débute plutôt bien, dans un cimetière puis dans les alentours verdoyants de l’hôpital. Puis, ensuite, on a droit à des couloirs sans grande imagination, et même des égouts interminables. Dommage. Ajoutons une bonne bande originale, énergique exactement comme il le fallait pour souligner l’action. Et l’on ne peut que vous conseiller d’opter pour les doublages japonais, l’anglais manquant singulièrement de puissance d’intonation.

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