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[Top] Square Enix : ces jeux qu’on veut revoir

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Ces jeux du catalogue Square Enix qu’on veut voir revenir

Depuis quelques temps, Square Enix semble s’être souvenu que son Histoire, sa ludothèque, est parsemée non seulement de grands jeux, mais aussi de titres plus ou moins oubliés méritant d’être (re)découverts. Après nous avoir joyeusement rassasié avec pléthore de Final Fantasy, Dragon Quest, SaGa, Mana, et d’autres remasters qui ont fait plaisir aux fans de RPG japonais, l’éditeur continue sur sa lancée. Dans les prochaines semaines, on attend par exemple le retour de Live A Live, ou celui de Legend of Mana. Aussi, on a appris un récent deal avec le studio Forever Entertainment, qui s’est récemment mis en valeur avec le remake (pas tout à fait concluant) de Panzer Dragoon.

C’est un sujet porteur, il suffit d’aller faire un tour sur les réseaux sociaux pour en attester : dès que Square Enix annonce un portage, un remaster, ou un remake, les fans se lancent dans des listes de doléance longues et passionnées. « Et Chrono Cross alors ? », « Final Fantasy VI c’est quand vous voulez ! », « Moi j’aimais bien Bushido Blade », etc, ça n’arrête pas. Et, pour tout vous dire, je fais partie de ceux qui apporte leur pierre à l’édifice. Voici, donc, un top de ces jeux que l’affectueusement surnommé Squenix pourrait ressortir afin de me ravir au plus haut point. Je précise de suite que j’ai sciemment décidé d’évacuer les titres trop évidents. Bien entendu, l’annonce du retour d’un Final Fantasy Tactics figure au summum de mes attentes, tout comme celui de Final Fantasy VI, Front Mission, voire d’une collection embarquant les Dragon Quest IV, V, VI, VII. Mais sortons un peu des sentiers battus…

10. Segare Ijiri (Enix, PlayStation, 1999 au Japon)

Oui, débuter avec un jeu aussi obscur ça fait un peu passage obligé, forcé comme disent les jeunes. Contrairement à ce ressenti, veuillez me croire : depuis que j’ai pris connaissance de ce titre maboule signé Enix, je fantasme de le découvrir dans de bonnes conditions. J’ai un faible pour le kusoge, mot japonais qui associe « merde » (kuso), et « ge » (abréviation de game). C’est donc de la daube, pourrait-on penser, mais la vérité est plus compliquée. Car certains de ces jeux lamentables ont été conçus dans le but d’être mauvais, non sans tout de même chercher à harponner le joueur. Par exemple, le lynchéen Deadly Premonition, l’excellente saga Earth Defense Force, la très durable licence Metal Max, et une tripotée d’autres, peuvent autant choquer par leur technique défaillante que passionner dans leur gameplay, ou leur univers.

Bon, je suis honnête : il n’est pas certain qu’un Square Enix vende des tonnes d’un portage de Segare Ijiri (je n’ose même pas imaginer le four d’un remake). Mais il me semble important, pour l’industrie vidéoludique actuelle, que l’on ait à portée de manette ce genre de trip what-the-fuckesque. Alors que nos stores régurgitent des tonnes et des tonnes de softs portés par l’air du temps (combien de roguelite, combien de die & retry, combien d’open world ?), ce qu’on pourrait appeler les productions bis, pour prendre exemple sur le cinéma, disparaît peu à peu. Dès lors, quoi de mieux qu’un jeu méconnu issu d’un des studios japonais les plus populaire de l’Histoire du jeu vidéo pour secouer tout ce beau monde ? Je vous laisse découvrir le principe totalement tordu, et difficilement descriptible, de Segare Ijiri en compagnie de l’excellent Florent Gorges.

9. Radiata Stories (Square Enix, PlayStation 2, 2005 au Japon)

Radiata Stories

Un an après la sortie de Dragon Quest VIII, premier opus de cette licence culte à atterrir en Europe, Radiata Stories sort un peu en catimini, et même pas sur le Vieux Continent ! Pourtant, le jeu signé tri-Ace, l’un des studios qui a fait la gloire d’Enix (Star Ocean, c’est eux), aurait mérité meilleur traitement, c’est indéniable. « Et pourquoi c’est indéniable ? », vous demandez-vous effrontément ? C’est très simple : il s’agit, de mon point de vue, de l’un des meilleurs A-RPG de son temps. Lors de sa sortie, le soft était l’un des plus beaux de la PlayStation 2, et ce malgré un character design quelque peu clivant. Cela fourmille de détails, et il ne suffirait que d’un remaster pour rendre le tout très correct, pour un trip rétro bien évidemment.

L’histoire n’avait pas grand chose d’original, il y est question d’un jeune garçon désirant devenir chevalier pour le compte de la ville Radiata. Il s’agit d’un récit initiatique bourré d’humour, notre avatar étant le fils indigne, car très fainéant, d’un combattant légendaire. Ce n’est jamais réellement surprenant, mais cette légèreté ambiante apporte une bonne humeur communicative. Aussi, il est à souligner que le scénario propose un embranchement très puissant, ce qui pousse à la rejouabilité immédiate. Les mécaniques de combat, la courbe de progression, tout roule. Mais le plus notable, c’est c’est sans aucun doute le monde en lui-même. Cinq ans après la sortie de Shenmue, beaucoup de développeurs poursuivent la quête d’un univers vivant, et Radiata Stories parvient à perfectionner le principe. Avec son cycle jour / nuit, et ses nombreux PNJ aux attitudes programmées avec grand soin, on se prend à suivre le quotidien des habitants, et l’on remarque des détails très étonnants. Tout cela a aussi un rôle dans une autre grosse qualité du titre : le recrutement d’alliés, jusqu’à 177 (!), que l’on pourra épier dans leur vie de tous les jours avant de les aborder. Voilà qui donne envie de pouvoir s’y plonger dans de bonnes conditions !

8. Brave Fencer Musashi (Square, PlayStation, 1998 au Japon)

Brave Force Musashi

Là encore, il s’agit d’un titre que nous autres européens n’avons pas eu la chance de découvrir autrement que dans les pages imports de nos magazines, ou dans les rayons inabordables des magasins spécialisés. Snif. Pourtant, Brave Fencer Musashi a beaucoup d’arguments pour plaire à l’occidental amateur de pop culture japonaise. Un design étrange, pas du meilleur goût, mais délirant au possible. D’ailleurs, il faut signaler que Tetsuya Nomura (Kingdom Hearts, Final Fantasy VII) s’est occupé des artworks, mais pas du rendu ingame. Une histoire certes très classique, laquelle nous fait incarner un combattant (issu d’une véritable légende nipponne) invoqué par une princesse pour sauver le royaume d’Allucaneet, mais parfois bien drôle grâce notamment à des personnages secondaires très comiques.

Aussi, il faut rappeler que le public occidental de 1998, malgré l’offensive du J-RPG classique à la Final Fantasy VII, a tout d’abord été habitué au genre par l’Action-RPG typé Mystic Quest. Brave Fencer Musashi s’inscrit dans ce mouvement, d’où l’incompréhension autour de sa non-sortie chez nous. En tout cas, le gameplay allie l’essentiel, avec des armes aux différentes approches (une lente mais puissante, l’autre rapide mais faible), et des choses moins attendues. Notre samouraï légendaire profite ainsi de mouvements bien plus libres que ce que le genre réservait à cette époque, avec même des phases de plates-formes à la clé. Aussi, on y découvre un cycle jour/nuit très important, car la fatigue peut assaillir notre avatar et l’endormir s’il ne se repose pas. Aussi, des éléments seront uniquement disponibles à certaines heures, comme des monstres spéciaux. Enfin, le soft fait le pari d’une technique en totale 3D, et se débarrasse donc du pré-calculé alors en vigueur. Bien sûr, le rendu très polygonal fait aujourd’hui frémir, on pourrait donc espérer de Square Enix une version qui reverrait les modèles 3D. On peut toujours y croire…

7. Terranigma (Enix, Super Nintendo, 1997 en France)

Terranigma

Je vais vous parler d’un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaitre. Alors qu’en 2021 les grosses sorties vidéoludiques sont quasiment mondialisées, ce n’était absolument pas le cas auparavant. Et d’autant plus avec les jeux japonais qui, quand ils trouvaient leur chemin jusqu’en Occident, affichaient un retard parfois démentiel. Mais voilà, on était déjà heureux de pouvoir découvrir un J-RPG, ce genre qui nous passionnait au sein des tests imports de nos magazines préférés, que l’on était prêts à tout pardonner. On s’en fichait pas mal de savoir que Secret Of Mana assumait plus d’un an de délai. On y jouait, point. Mais cette attitude a connu un véritable point final : l’impatience, et même l’incompréhension, est intervenue pour la première fois avec l’excellent Terranigma.

On parle ici du meilleur jeu de Quintet, l’un de ces studios japonais aujourd’hui oubliés, et pourtant très en vue fut un temps. ActRaiser, Illusion Of Time, Soul Blazer, c’était eux. On pouvait donc attendre, sauf que le jeu, paru en 1995 au Japon sur Super Famicom, est paru en 1997 sous nos latitudes. Oui, après la tornade Final Fantasy VII. Qui avait encore envie de jouer sur Super Nintendo, à l’époque ? C’est bien simple : plus personne, et ce malgré les excellents retours des testeurs. On peut en vouloir à Nintendo, surtout que Terranigma est resté une exclusivité, n’a jamais eu l’honneur d’un quelconque portage. Square Enix serait bien inspiré de réparer l’affront, tant cet A-RPG multiplie les qualités comme des petits pains : scénario sombre et prenant, une OST merveilleuse, une 2D old school qui n’aura pas besoin de beaucoup de travail pour être encore séduisante aujourd’hui, une prise en mains efficace (sauf les magies, assez inutiles en fin de compte). La durée de vie, étonnamment courte, pourra surprendre, mais je me souviens avoir passé beaucoup d’heures dans des quêtes annexes sans trop d’utilité. Justice doit être rendue !

6. ActRaiser (Enix, Super Nintendo, 1993 en Europe)

Actraiser

Aller, on triche un peu et l’on invoque non pas un jeu mais un diptyque. ActRaiser, c’est un titre qui résonne presque obligatoirement chez les joueurs qui ont connu les fastes de la Super Nintendo. Alors que l’on était habitué à des expériences plus ou moins axées sur le jeu de plate-formes et d’action, Enix nous livrait une expérience qui en a étonné plus d’un. Le premier soft mélangeait l’action et la gestion de ville, deux piliers qui convergent autour d’une histoire aussi simple qu’efficace. On incarne une divinité privée de ses pouvoirs, déchues, laquelle devra retrouver la confiance du peuple et, ainsi, reconquérir toute sa puissance. Le titre, signé Masaya Hashimoto (Ys I & II, Terranigma, Robotrek…), est certes un peu déséquilibré entre une gestion, assez plate, plus ou moins inspirée par Sim City et la difficulté terrible de ses niveaux d’action. Et sa 2D n’est que celle d’une Super Nintendo encore balbutiante. Mais il est encore tellement bon à prendre en mains, et ses musiques restent parmi les plus belles qu’on ait eu le plaisir d’écouter sur une 16 bits.

ActRaiser 2 dit adieu aux phases de gestion, pour se concentrer sur ce que le premier opus faisait de mieux : les niveaux d’action. C’est d’ailleurs très logique, car le scénario du premier se terminait sur une nouvelle domination de notre divinité sur le monde, tandis que l’odieux Tanzra semblait avoir mordu la poussière. Erreur. Sa nouvelle menace pousse le joueur à reprendre les armes, et Enix s’est dit qu’il fallait corser encore un peu le tout. Lors de sa sortie, tout le monde a pu constater le challenge démesuré qui hantait les treize stages formant le cheminement. Il ferait passer un Demon’s Souls pour une quasi promenade de santé, et je mesure mes mots. Surtout, les coups spéciaux, indispensables pour s’en sortir même en mode Facile, nécessitaient des manipulations trop complexes, et l’on échouait plusieurs fois, lamentablement, faut d’avoir le temps de les sortir. Très frustrante, cette suite proposait aussi une durée de vie plus solide, des musiques toujours aussi mémorables, et surtout une 2D divine. Voilà un duo que l’on aimerait revisiter dans une compilation, à l’occasion et l’on sait que Square Enix aime en sortir sur Nintendo Switch.

5. Xenogears (Square, PlayStation, 1998 au Japon)

Xenogears

La fin des années 1990 est l’une des périodes d’or de Square. C’est alors que les hits s’enchainent que parait, au Japon, l’énorme Xenogears, que beaucoup d’entre nous ne découvriront que bien plus tard. Malheureusement jamais sorti en Europe, le titre signé Tetsuya Takahashi, que vous connaissez sans aucun doute pour les plus récents Xenoblade Chronicles, a pourtant chamboulé plus d’un esprit. Il faut bien dire que, derrière la relative simplicité du pitch, lequel nous propulse dans la peau de l’amnésique Fei Fong Wong. Lequel va évidemment partir en quête de ses souvenirs, et ce dans un monde en proie à un conflit très sombre. Tout cela fait effectivement archi-vu et revu, sauf que l’écriture est tout bonnement exceptionnelle. On peut même parler du scénario le plus profond jamais croisé dans un jeu vidéo. Oui, carrément.

Avec ses multiples références non seulement bibliques mais aussi à Nitzsche ou Jung, Xenogears a parfois l’image d’un J-RPG intello, très cryptique. Et ce alors même que la plupart de ces avis ne sont pas appuyé par l’expérience : le soft étant difficile d’accès en Europe. Sa sortie, dans le cadre d’un remaster, pourrait donc remettre les pendules à l’heure, et nous permettre de retourner à l’admiration de certains des plus beaux mechas croisés dans un jeu vidéo. Le gameplay est d’ailleurs sympathique, parfois un peu mou mais globalement agréable… du moins pendant la première partie de l’aventure. Le second CD est une légende à lui tout seul : on passe alors à un presque non-jeu, une suite de cinématiques certes de très, très haut niveau, mais faisant passer le joueur au second plan. On apprendra, plus tard, que l’équipe fut prise dans un rush et se devait de rendre un travail final sous deux ans. Pas assez pour une seconde moitié aussi ludique que la première, ce qui accoucha de cette sorte de visual novel certes déceptive mais qui propose au moins une véritable fin. Et tiens, pourquoi pas un director’s cut à l’occasion duquel Square Enix donnerait l’occasion à Tetsuya Takahashi de reprendre en mains ce CD 2 ?

4. Valkyrie Profile (Enix, PlayStation, 1999 au Japon)

Valkyrie Profile

Et revoilà la rengaine : sachez que le très culte Valkyrie Profile n’a pas eu droit à une édition européenne lors de sa première sortie. C’est incroyable, comme on était malmené à cette époque ! Heureusement, les choses sont rentrées dans l’ordre, et les habitants du Vieux Continent ont pu mettre la papatte sur sa réédition PSP, sous le titre de Valkyrie Profile : Lenneth, et avec de nouvelles cinématiques à la clé. Et toc ! On retrouve nos bons vieux amis de tri-Ace, ici aux commandes d’un univers porté sur les légendes nordiques, et scandinaves pour être plus précis. Rien que d’y repenser, ça fait rêver : on se souvient d’une histoire palpitante, dramatique au possible, habitée par des personnages mémorables. On vous parle d’une époque où les scénaristes prenait le temps de réellement fouiller leurs protagonistes, et avaient la capacité d’aborder des thèmes très adultes sans s’en donner des airs de donneurs de leçon.

Alors que le Ragnarok approche, notre valkyrie Lenneth va devoir parcourir le monde à la recherche de guerriers à envoyer au Valhalla. Il règne une ambiance sombre, parfois à la limite du lugubre sur certains personnages dont les destins sont de véritables attentats lacrymogènes. La durée de vie, phénoménale, est intimement liée à la qualité du récit : pour croiser tous les personnages jouables, mais aussi voir les trois fins, il va falloir batailler, et pas qu’un peu. Surtout que les différents modes de difficulté impliquent des donjons exclusifs à chacun d’eux, une folie. Aussi, le système de combat, appliquant un guerrier à chacun des boutons de la manette, n’a pas pris une ride : ça provoque un focus sur les enchainements, lesquels permettent, s’ils sont assez longs, une super attaque. Enfin, impossible de ne pas tomber immédiatement amoureux de l’OST signée Motoi Sakuraba (Baten Kaitos, Demon’s Souls 3), qui parviennent à souligner idéalement cette atmosphère entre la frénésie des batailles et le dramatique des situations. Aller Square Enix, on veut tous y replonger !

3. Parasite Eve (Square, PlayStation, 1998 au Japon)

Parasite Eve

Gros retour du duo magique formé par l’année 1998 et la sortie partout sauf en Europe : champions du monde ! Dans le genre bijou dont on ne comprend toujours pas la raison du dédain pour nos contrées, Parasite Eve se pose là. Pourtant, le succès de Resident Evil, deux ans plus tôt avait ouvert une voie, surtout que les japonais de Capcom se sont clairement inspiré de la culture occidentale pour leur hit. Hélas, la sublime Aya Brea ne posa pas ses talons sur notre sol vidéoludique, c’est comme ça. Et pourtant, les forces de cette adaptation d’un roman très reconnu au Pays du Soleil Levant sont nombreuses.

Tout d’abord, le pari de marier le survival horror et le RPG est tenu. Bien entendu, relancer Parasite Eve aujourd’hui peut surprendre, tant la rigidité de l’avatar est typique de ces jeux en décors pré-calculés. C’est justement ici qu’un remake pourrait faire grand effet car, d’après moi, le socle de l’expérience reste très moderne. Le système de combat nous place dans une zone au sein de laquelle l’avatar est libre de ses mouvements, mais l’attaque est lié à une jauge ATB, très à la mode en ces temps reculés. Mutations monstrueuses, science devenue folle, le tout parsemé de quelques bons petits rebondissements, le récit gagnerait à être enfin abordable pour la plupart des joueurs. Et quelles musiques, assurées par la géniale Yoko Shimomura (Street Fighter II, c’est elle) ! Ici, on triche aussi un peu en convoquant aussi Parasite Eve 2, moins équilibré mais jouissif dans son action décomplexée. Parasite Eve : The Third Birthday fut une grosse déception pour ma part, tant Square Enix en a fait un TPS assez banal.

2. Drakengard (Square Enix, PlayStation 2, 2004 en Europe)

Drakengard

Je ne cache pas mon intérêt pour les jeux issus de l’esprit maboule de Yoko Taro, clairement pas le meilleur game designer de l’industrie mais l’un des plus atypiques. Quand Drakengard sort, en 2004, c’est un immense choc. Pourtant, le gameplay est très inégal, pour ne pas dire parfois carrément rebutant, je pense notamment aux fameuses différentes fins très difficiles, et pas uniquement à cause du niveau des adversaires mais aussi de mécaniques totalement barrées (le jeu de rythme à l’aveugle, plus jamais ça). Alors, pourquoi la passion est-elle née ? Eh bien car tout le reste va dans des directions, des lieux que même le jeu vidéo de 2021 n’ose pas ne serait-ce qu’aborder. Sans me lancer dans une analyse profonde de l’œuvre, les thèmes du titre sont d’un glauque terrifiant. La mort violente, le cannibalisme, la pédophilie, l’inceste, on en passe et des plus flippants, les sujets n’ont rien de consensuels. Surtout, ils sont traités de manière adulte, dans un univers très dark fantasy qui n’accorde aucune légèreté : ne pensez pas voir se dessiner un sourire en coin se dessiner sur votre visage.

La version internationale fut censurée dans sa traduction, une véritable catastrophe qui pourrait être réparée par Square Enix grâce à un remaster, lequel pourrait aussi réparer le gameplay. Là encore, une compilation serait une idée qui ne pourrait que rendre service à la conservation du jeu vidéo. Drakengard 2, qui s’est fait sans Yoko Taro, n’était pas spécialement intéressant. Par contre, Drakengard 3 est une autre affaire. Si la tonalité part plus vers le délire gore absolu, avec un massacre orchestré au sein d’une sororité qui n’a plus rien de solidaire, on reste dans des sujets qu’on n’a pas l’habitude de voir se développer dans un jeu vidéo. Surtout, ce troisième épisode (développé avec Access Games, le studio de Deadly Premonition) était tellement catastrophique techniquement qu’un remaster aurait donc beaucoup d’intérêt. Surtout que Square Enix doit bien remarquer les succès populaires de NieR 1.22 et de NieR Automata, qui sont le prolongement de Drakengard.

1. Vagrant Story (Square, PlayStation, 2000 en Europe)

Vagrant Story

J’ai beau vouer un culte à Final Fantasy Tactics, Final Fantasy X et Dragon Quest V, voilà pour moi le meilleur jeu de l’histoire de Square. Et même de Square Enix. Bim. Le bijou de Yasumi Matsuno (directeur de Final Fantasy Tactics, ah ben tiens !), produit notamment par l’immense Hironobu Sakaguchi, a marqué ma vie de joueur au fer rouge. Sorte d’A-RPG marié à plein d’autres sous-genres, le soft nous prend à contrepied sur quasiment tous les éléments du gameplay. Une expérience sidérante, novatrice, mais aussi difficile d’accès, à laquelle beaucoup ont reproché un challenge beaucoup trop élevé. C’est vrai que c’était fichtrement difficile, mais de là à bouder cette sortie, voilà une véritable aberration.

Sorti en fin de vie de la PlayStation, le soft accuse aujourd’hui le poids des années dans sa technique. Pour l’avoir relancé voilà quelques temps, impossible de penser que les joueurs d’aujourd’hui pourraient s’y retrouver sur ce strict élément visuel (je vote pour un remake, donc). En 2000, c’était pourtant la folie furieuse : les angles de vue étaient incroyablement variés, et le monde d’Ivalice (que l’on retrouve notamment dans Final Fantasy XII) très bien rendu. Enfin, plus précisément la ville maudite de LéaMundis, que l’on prend un plaisir monstrueux à explorer. L’histoire a beau ne pas être hyper originale, tout le reste atteint des sommets ludiques que l’on n’a eu que trop peu l’occasion d’atteindre. Square Enix serait très inspiré que de le sortir du placard, particulièrement pour un remake ou une hypothétique suite.

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