- Horse Club Adventures
- Disponible sur : PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PC
- Développé par : Wild River Games
- Edité par : Wild River Games
- Sortie le : 27 mai 2021
- Genre : Aventure, Monde ouvert
Horse Club Adventures, uniquement pour sa cible
Le site est lancé depuis quelques semaines, et l’on aborde enfin l’une des déviances favorites de votre humble serviteur. L’adaptation vidéoludique, c’est un véritable genre à part. Que cela provienne d’un film, d’une série, d’un manga, d’un livre, c’est un exercice de style difficile, souvent voué à l’échec, mais toujours intéressant. Et avec Horse Club Adventures, on aborde une véritable originalité : la figurine devenu jeu vidéo.
Sous ses atours de jeux pour petites filles un peu naïf, Horse Club Adventures ne sort pas de nulle part. En effet, il s’agit de « donner vie » à certaines des figurines les plus appréciées du jeune public. Si, avec des enfants, vous vous administrez parfois une dose de PicWic Toys, ou de JouéClub, vous avec sûrement eu droit à un « mais il est trop mignon ce cheval, aller j’en veux un ». Le responsable de cette probable dépense impromptue, c’est l’Allemand , et il faut bien dire que leurs jouets sont de qualité optimale, c’est du solide. Du coup, il nous paraît plus juste de penser notre test pour la cible, en fonction de ses intérêts.
Voilà un élément décisif pour Horse Club Adventures : Schleich a veillé à non seulement soigner ses figurines, mais aussi à leur créer un véritable univers. Avec ce qu’il faut de personnages et de multiples lieux à faire débourser aux parents collectionner. C’est une aubaine pour Wild River Games (à la fois au développement et à l’édition), qui n’a qu’à exploiter tout cela joyeusement. Et c’était important, car le jeu n’ambitionne rien de moins qu’un monde ouvert, avec des moyens certes très (mais très) limités, mais c’est bien un open world équestre que voilà.
Horse Club Adventures fait le choix d’introduire un avatar que votre enfant pourra personnaliser via un outil de création très simple à prendre en mains. D’ailleurs, Wild River Games sait que cet élément est apprécié de la cible : on récupère assez souvent des éléments supplémentaires (aussi bien pour l’héroïne que pour son cheval). Et ce que ce soit à terre, en scrutant bien les environs, ou en récompense pour des missions. L’histoire suit les aventures d’une nouvelle venue dans le centre équestre de Lakeside, laquelle va rencontrer Hannah, Sarah, Lisa, Sofia et, petit à petit, rentrer dans leur club secret.
Les parents peuvent être totalement rassuré sur le contenu
Horse Club Adventures vise un public jeune, d’enfants, et particulièrement féminin. Le récit ne manque donc pas de belles morales, qu’elles soient écologiques ou amicales. On suit les traces de pneus d’un chauffard pollueur qui balance des détritus éhontément, on découvre une la cabane secrète du club, on fait la course contre la jeune fille plus ou moins détestable du coin. Bref, les parents peuvent faire confiance à ce titre pour ne pas violenter les esprits de nos bambins. Et même ne pas avoir peur de la moindre incompréhension : l’aventure est entièrement sous-titrée en français. Par contre, il faudra être sacrément perché pour y prendre plaisir quand on dépasse l’âge maximum requis (douze ans, à notre humble avis). Donc veuillez retirer quelques points si vous êtes, par exemple tout à fait pris au hasard, quasiment quarantenaire.
Le gameplay aussi est pensé pour une jeune cible. Horse Club Adventures représente une bonne porte d’entrée vers l’open world : on y apprend surtout à se déplacer, à s’y diriger vers les objectifs. Ou à divaguer, de temps en temps. C’est hyper répétitif dans la boucle de gameplay, à en crever d’ennui si un adulte s’y penche, mais l’enfant s’y retrouvera (trois ans comme le dit le PEGI, c’est tout de même jeune). Ainsi, on parle à un personnage, celui-ci nous demande de récupérer quelques chose, quelque part, on s’y rend, on reparle à un PNJ, etc. Bien entendu, on a droit à des variations, comme des balades pour suivre une cavalière, mais globalement tout se répète. Beaucoup.
La pédagogie, c’est l’art de la répétition. Donc un enfant qui n’a pas encore l’habitude d’un monde vidéoludique en 3D va ici apprendre en toute sécurité. La carte de Horse Club Adventures n’est pas bien grande, mais elle permet de bien ramasser les activités aussi bien principales que secondaires. Celles-ci sont liées à une prise en mains très simple. On peut marcher à pied (l’avatar se traine terriblement), mais c’est évidemment le canasson qui se taille la part du lion. Il se déplace sans grande originalité : trotter, galoper (via une jauge de stamina), sauter. C’est pensé pour la cible enfantine, donc on mémorise ultra-rapidement les commandes. Il faudra aussi ne pas oublier de prendre soin de l’animal, non seulement en le nourrissant en fin de journée, mais aussi en nettoyant sa robe et ses fers, ce qui accorde un petit bonus d’endurance et de vitesse.
Un monde ouvert très facile d’accès, mais techniquement limité
Et tout cela sert non seulement pour remplir les missions, qu’elles soient principales ou secondaires, mais aussi à l’exploration ou aux courses. Le monde de Horse Club Adventures ne propose pas des milliards de choses à découvrir, mais entre les photos disséminées ici ou là, et les épreuves hippiques (au nombre de quatre-vingt-dix, c’est costaud), il faudra quand même pas mal s’investir pour atteindre le 100%. On peut même se lancer dans une dinguerie : le Trophée Platine est plus long à obtenir que celui de Ratchet And Clank : Rift Apart ! Bien évidemment, on ne compare pas une seconde les deux jeux, d’ailleurs le constat serait cruel sur la nervosité du gameplay.
Tout cela forme un ensemble honorable pour la cible visée, mais la technique vient niveler le niveau vers le bas. La direction artistique n’est pas en cause : c’est très coloré, on aime aussi les tonalités pastelles des éléments en fond de distance d’affichage. Par contre, c’est animé très basiquement, on pense surtout à l’avatar d’une raideur qui donne envie de manger des Twix (les vrais ont la référence). Aussi, Horse Club Adventures a parfois du mal à gérer le pathfinding des PNJ, et l’on a dû parfois recharger la sauvegarde pour qu’un script se lance. Ce n’est donc pas d’une propreté totale, et c’est dommage car, au-delà des limites évidentes, l’univers se fait mignon comme tout. Et l’ambiance sonore ne nous a pas laissé le moindre souvenir.
Conclusion
Horse Club Adventures est une expérience assez satisfaisante pour être recommandée uniquement à la cible visée. Les enfants vont pouvoir découvrir un monde ouvert facile d’accès, sans véritables complications de gameplay. La prise en mains est immédiate, et l’ambiance pensée pour ne jamais violenter l’esprit de nos bambins. Par contre, sachez qu’un adulte, même très déviant dans son envie de jouer à tout et n’importe quoi, s’y ennuiera très rapidement. Et il tiquera sur une technique qui traduit de très humbles moyens de production. L’expérience doit donc rester cantonnée au bambin entre sept et douze ans. Et c’est une bonne chose : il en faut pour tout le monde.
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