Just Die Already ne fera pas de vieux os
On aime bien Curve Digital, un éditeur qui se penche souvent sur des titres très dignes d’intérêt. On pense notamment à Hotshot Racing, Human Fall Flat ou encore Space Crew. C’est donc avec une certaine confiance qu’on s’est lancé à l’abordage de Just Die Already, une simulation de… vieux suicidaire. Oui, tout un programme, mais pas forcément hyper fun.
L’univers du jeu vidéo a toujours laissé beaucoup de place aux gros délires pas spécialement hyper ludiques, mais offrant une sorte de respiration artistique parfois rigolote. L’industrie japonaise a beaucoup œuvré en ce sens, avec ce qu’on appelle les kusoge, comme les premiers jeux de D3 Publisher par exemple. En Occident, on pense de suite à Goat Simulator, une simulation de chèvre folle. Just Die Already tente de s’ajouter à la liste, mais la limite avec la daube est parfois ténue.
Just Die Already part bien, sur le papier. On mesure l’état d’une civilisation à la manière qu’elle a de traiter ses personnes âgées, mais aussi à la façon de tourner en dérision un sujet aussi grave. Ici, on est servi ! Le joueur incarne un petit vieux qui, tout d’abord, va vouloir s’enfuir de son EHPAD évidemment lamentable. Pour mieux savourer une liberté toute relative ? Non, histoire de mourir de bien des manières, sanglantes et imaginatives. On pense de suite aux softs dans la mouvance de Pain, même si ici le gameplay nous emmène ailleurs. Et pas vers de plus beaux rivages.
La vieillesse est un naufrage
La prise en main de Just Die Already n’est pas hyper mauvaise en soi, c’est après que ça se gâte. En gros, il s’agit d’un TPS où le principe n’est autre que de remplir certaines missions menant à la mort, ou vers d’autres états pas toujours recommandables. Seulement voilà, le moteur physique est carrément insupportable. Bien entendu, il fallait qu’il soit délirant, histoire de nous proposer des envolées de l’avatar, des rebonds improbables, etc. Seulement voilà, c’est injouable. Attraper quelque chose se fait grâce à l’une des gâchettes, chacune représentant un bras. Mais l’utilisation des objets, les réactions sur les environnements parfois incompréhensibles, résultant sur des pertes de membre arbitraires, sont vraiment imbuvables.
Pourtant, on a envie de se prendre au délire, donc on se force à investir du temps. On découvre alors que Just Die Already propose une ville assez sympathique. Un terrain de jeu se divisant en plusieurs zones, dans lequel vous devrez remplir des objectifs. Ceux-ci se retrouvent tous dans un carnet, et informe de l’avancée. En atteignant ces buts, on débloque des tickets à dépenser dans des sortes de distributeurs en libre-service afin de débloquer des objets. Bien entendu, plus ça va, plus ce sera difficile, et d’autant plus à cause de cette maniabilité rendue très compliquée par le moteur physique.
La mort de l’avatar n’est pas sa perte : on le relance et il réapparaît au fond d’une benne à ordure. C’est drôle, c’est déjà ça. Sinon, on peut aussi faire des grimaces aux quelques PNJ qui habitent l’environnement. Aucun intérêt. Voilà, c’est ça Just Die Already : un bac à sable qui ne part pas d’une mauvaise intention, mais qui peine à se trouver une justification. On y joue donc quelques temps, sans grande motivation, et l’on décroche. Peut-être s’y relancera-t-on pour le multijoueur, à la condition de trouver quelqu’un sur les serveurs pour une partie. Notamment en PVP, grâce à une mise à jour gratuite, beau geste. Techniquement, le soft se tient à peu près bien, c’est pas hyper fluide ni très beau, mais ça reste acceptable. Par contre, l’ambiance sonore plonge dans des abysses de médiocrité.