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Ghost Of Tsushima : Director’s Cut – Test – PlayStation 5

image jeu ghost of tsushima director's cut

Ghost Of Tsushima sublimé par son Director’s Cut

Paru voilà un peu plus d’un an, Ghost Of Tsushima fut un double ravissement. Tout d’abord ludique, tant le résultat, certes bien typé Sony Interactive Entertainment (monde ouvert, bons combats, rejouabilité au taquet, mais petit manque d’originalité), est de haut niveau. Aussi, on était très heureux de retrouver l’excellent studio Sucker Punch en grande forme. Dès lors, la sortie du Director’s Cut est un événement incontournable.

Si notre test se concentre spécifiquement sur les apports de la Director’s Cut, il nous paraît nécessaire d’aborder succinctement les qualités du Ghost of Tsushima d’origine. Sans les classer dans l’ordre d’importance, l’histoire est toujours un grand ravissement. L’écriture utilise habilement une micro-histoire, mais n’oublie pas de s’inscrire dans la macro. La montée en puissance d’un Jin Sakai laissé pour mort mais aux ressources insoupçonnées, apporte toujours ce gros souffle épique. Cette petite caractérisation serait finalement assez classique sans le contexte : nous sommes au treizième siècle, alors que l’armée mongole est entrain d’envahir très violemment une partie du Japon. L’antagoniste, fictif, est aussi très efficace : le colossal et non moins intelligent Khotun Khan. Il va donc falloir faire reculer l’envahisseur, tout en assumant des actions le poussant à devenir un véritable paria chassé par son oncle, le daimyo Shimura.

Tout cela se déroule au sein d’un terrain de jeu assez grand, pas énorme non plus mais rythmé, bien « level designé ». Certes, on y décèle une logique un peu appuyée qui atténue la surprise de la découverte : ici il est logique de trouver un camp ennemi, là-bas ce sera plutôt un sanctuaire d’Inari. On n’est donc pas non plus dans un Breath of The Wind, mais Ghost Of Tsushima s’en rapproche. Ceci grâce à l’importance du vent, sorte de GPS qui ne dit pas son nom, mais surtout très malin car il fait participer les merveilleux environnements. D’ailleurs, c’est l’une des énormes satisfactions : le trip purement visuel est, dans sa forme initiale, une véritable claque, un splendide adieu à la PlayStation 4 pour les exclusivités pures à cette plateforme.

L’île d’Iki fait renaître le jeu d’origine

Jin va découvrir de bien beaux environnements.

Le gameplay de Ghost of Tsushima était peut-être un peu en-deça, même s’il restait tout à fait sympathique. On se situait entre les mécaniques habituelles du monde ouvert, avec cet mélange d’exploration et de RPG pour la courbe de progression notamment par le gain de compétences. Les combats, eux, apportaient de l’action et de l’infiltration. Ces derniers étaient au cœur des discussions : si l’on adorait certains principes apportant une personnalité un peu chanbara, la caméra avait parfois du mal à suivre le rythme. Surtout, l’absence d’un lock ne passait pas inaperçu, au profit d’une logique de proximité pas vraiment heureuse. Malheureusement, les différentes mises à jour, qui ont apporté un New game + initialement absent, n’ont pas réglé ce problème. Et autant vous le dire de suite, ce Director’s Cut s’en charge, voilà déjà un point fort.

Ghost Of Tsushima : Director’s Cut a surpris son monde lors de son annonce, même si l’exercice semble désormais à la mode. Attention, l’opération peut être dangereuse, car avec un tel sous-titre l’on ne peut qu’attendre une refonte en profondeur, et pas un simple remaster. Bonne nouvelle, Sucker Punch en est conscient, et propose assez d’amélioration pour justifier l’existence de cette version. La plus mise en avant, et c’est bien normal, nous mène à l’île d’Iki. Rien à voir avec le Ikki de Saint Seya, mais on peut y voir tout de même un signe : le jeu renaît un peu avec ce nouveau territoire, tel le phœnix. Pour y accéder, vous avez deux solutions. Soit vous découvrez le soft à cette occasion, et auquel cas il faudra attendre la fin du second acte. Si vous avez déjà retourné l’aventure dans tous les sens, votre journal indiquera une nouvelle quête et il suffira de s’y rendre.

Ghost Of Tsushima : Director’s Cut nous fait donc poser pieds sur l’île d’Iki, un lieu important car c’est ici que le père de Jin trouva la mort. On y retrouvera les belligérants mongols, mais d’une autre faction, cette fois-ci mené par Ankhsar « L’Aigle » Khatun. L’antagoniste est différent dans le nom, mais aussi dans les méthodes : il utilise un poison afin de mener les habitants aux confins de la folie. Oui, on peut déceler un petit goût de L’Épouvantail, l’un des vilains les plus populaires de DC Comics. On retrouve sensiblement la même construction qu’avec Khotun Khan, mais en beaucoup plus condensé. Et pour cause, ce nouveau récit ne dure pas plus de cinq heures, hors activités secondaires. Vous trouvez ça court ? Pourtant, la qualité de ce qui est proposé est bien au rendez-vous, avec un cheminement hyper prenant, moins haché que sur l’île principale. On en sort avec l’impression d’avoir vécu une bataille rondement menée, qui ne tire pas inutilement sur la longueur. C’est peut-être ça, le futur du monde ouvert : une histoire qui va à l’essentiel, et des à-côtés apportant de la solidité pour le contenu.

Un résultat technique splendide, pensé pour la nouvelle génération

Les effets de lumière se font encore plus impressionnants.

Par le biais de l’île d’Iki, Ghost Of Tsushima : Director’s Cut apporte beaucoup de variété, que ce soit dans les environnements ou les activités. On pensera notamment à ce véritable cimetière de baleines, ou ces parterres de fleurs aux couleurs encore différentes de celles de l’île principale. Ce nouveau territoire est à peu près deux fois moins grand que Tsushima, mais il apporte une telle diversité dans les points d’intérêt qu’on en ressort avec énormément de bons souvenirs solidement retenus. Bien entendu, vous trouverez aussi des épreuves de précision pour l’arc, d’autres sanctuaires (avec d’autres animaux), des épreuves de rythme avec le très précis gyroscope de la DualSense. D’ailleurs, la manette de la PS5 s’adapte très bien à la prise en mains, laquelle est complétée par des améliorations bienvenues. La première est, encore une fois, le tant attendu verrouillage des ennemis. Il apporte une visibilité désormais presque parfaite, avec une retenue pour ce qui se passe dans le dos de l’avatar. Signalons aussi une attaque à cheval très pratique, un flot de compétences inédites à déverrouiller, ou encore un nouveau type d’ennemi destiné à insuffler plus de forces à ses collègues, un peu comme on a pu récemment voir dans Samurai Warriors 5.

Toutes ces améliorations de contenu parviennent à gonfler encore le Ghost Of Tsushima d’origine, à le perfectionner, mais sans en changer la substantifique moelle. C’est d’ailleurs l’objectif premier d’un Director’s Cut, on peut donc estimer que les attentes sont comblées. Mais restez encore un peu, car ce n’est pas terminé. Si elle sort aussi sur PlayStation 4, cette version nous semble pensée pour la PlayStation 5. Techniquement, l’expérience d’origine était déjà folle, mais là c’est encore plus édifiant. Pendant les phases de gameplay, le 60 images par seconde et la 4K sont assurés à tout instant. Les textures se font plus fines, les temps de chargement quasiment absents. C’est bien simple, on a presque l’impression d’un soft pensé pour la nouvelle génération. Enfin, la DualSense se révèle remarquablement exploitée, avec des sensations décuplées grâce non seulement aux vibrations haptiques précises, mais aussi aux gâchettes à retour de force pour l’arc. Voilà qui ne peut que donner envie d’y retourner.

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