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Life is Strange : True Colors – Test – PlayStation 5

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image jeu life is strange true colors
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  • Life is Strange : True Colors
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, Stadia, PC
  • Développé par : Deck Nine Games
  • Edité par : Square Enix
  • Sortie le : 10 septembre 2021
  • Genre : Aventure narrative
  • pegi16

Life is Strange : True Colors va plus loin dans l’intimiste

Entièrement disponible en 2019 (le contenu épisodique avait débuté en 2018), Life is Strange 2 était, à nos yeux, encore meilleur que le premier opus. Notamment grâce à sa forme road trip qui assurait tout autant une belle histoire qu’un rythme efficace. Quelques années après cette réussite, DONTNOD passe le relai à Deck Nine Games, dans une alternance déjà assurée pour le spin-off (slash préquel) LIS : Before The Storm. Toute la question était de savoir si Life is Strange : True Colors allait être à la hauteur des espérances.

La licence Life is Strange, éditée par Square Enix, a su se créer une véritable communauté de fans, et ce depuis son surprenant premier opus. Si le jeu ne pouvait que repousser les joueurs avant tout en quête de gameplay solide, il faut aussi rappeler que nous vivions alors une sorte d’apogée pour l’expérience narrative. Telltale Games venait de cartonner avec ses deux The Walking Dead, et le Beyond : Two Souls de Quantic Dream avait laissé des impressions aussi bonnes que durables. Dès lors, l’approche de DONTNOD, plus intimiste et clairement politiquement engagé, avait de quoi apporter du renouveau au genre, et l’exercice a fait mouche. Ce focus sur le sentiment, plus que sur l’action ou le puzzle, atteint une sorte de sommet avec Life is Strange : True Colors.

Life is Strange : True Colors est une expérience purement narrative, il est donc primordial de ne surtout rien dévoiler de trop avancé dans l’intrigue. Sachez simplement que vous vous apprêtez à incarner Alex Chen, jeune fille américaine d’origine asiatique, élevée dans une famille d’accueil. Alors que sa vie n’a pas l’air hyper rose, elle reçoit des nouvelles de son frère, Gabe, dont elle avait perdu la trace depuis huit ans. Réjouissant ? En partie. Car, alors qu’Alex rejoint la ville de Haven Springs, son bro’ meurt dans un accident aussi dramatique qu’étrange. Vous la sentez venir, l’enquête sur fond de pouvoirs servant le gameplay ?

Toutes les cases sont cochées pour faire un bon Life is Strange

image gameplay life is strange true colors

Alex va devoir enquêter dans Haven Springs.

Life is Strange : True Colorscoche donc toutes les cases pour faire un bon LiS. Alex n’est pas une jeune fille comme les autres, elle possède un don qui, entre nous, pourrait servir à énormément de personnes : l’empathie, ici totalement psychique. Cette capacité est sans aucun doute la plus grande réussite de ce jeu. Oui, devant le récit, ce dernier ayant tout de même ses longueurs et une dernière ligne droite un peu molle. On apprécie donc que l’enquête, parfois un peu rendue statique par le besoin de développer les personnages et leurs relations, soit soutenue par une idée à la fois ludique et visuelle. Pour faire simple, et vous laisser une partie de la surprise, Alex voit les émotions sous forme d’aura colorée. Ce qui va faciliter bien des choses, mais aussi les compliquer.

Life is Strange : True Colors est, dans la licence, sans aucun doute l’opus le plus porté sur l’émotion, pour le meilleur et le pire. On pourra même parfois le lui reprocher, tant il s’appuie sur une introspection que le joueur n’est pas forcé de suivre. C’est le regret que l’on formule globalement aux jeux purement narratifs : ils rendent le sentiment linéaire, sans possibilité de s’en détacher afin de construire son propre avis. C’est donc didactique, et d’autant plus à marche forcé quand l’avatar partagent des pensées que, fatalement, nous ne sommes pas obligés de partager. Ce constat effectué, le pouvoir empathique est tout de même très intelligent. En pressant un bouton, l’on peut capter le sentiment d’un PNJ (ou d’un élément du décor), plus ou moins puissant selon son intensité. Cela nous mène alors vers des souvenirs utiles afin de faire la lumière sur l’accident mortel.

On en a enfin terminé avec le découpage en épisodes

Life is Strange : True Colors est certes jusqu’au-boutiste dans son approche fondamentale, il reste formellement assez classique. Et ce n’est pas un défaut. Le gameplay ne prend donc pas trop de place, il partage cette dernière non seulement avec l’univers, mais aussi la mécanique des choix. Et là, notre avis est partagé. On apprécie beaucoup la méthode : par le biais des émotions, l’on débloque des possibilités de dialogues, de répliques. Puis, en fin d’échange, notre avatar note le résumé dans un carnet que vous allez souvent consulter, tant il est utile. Par contre, il faut signaler une grosse répétitivité de la chose, malgré une bonne écriture des personnage qui atténue ce sentiment. Aussi, et c’est une constante dans ce genre, on est toujours un peu déçu par le manque de répercussions provoquées par nos choix. Dommage.

Deck Nine Games a donc su sauvegarder la substantifique moelle de LIS, et ce même dans ses petits travers. Heureusement, les développeurs ont tout de même pris quelques décisions pour faire avancer le schmilblick. La première, c’est le découpage en chapitre. Oui, le format épisodique est enfin de l’histoire ancienne, toute l’aventure est à découvrir en un bloc déjà disponible. Afin de faciliter la pratique, on garde donc la notion d’actes, comme ça le joueur peut picorer un peu chaque soir, comme il le ferait pour une série. Surtout, ce chapitrage donne lieu à de petites folies, comme le troisième que l’on ne veut surtout pas vous dévoiler. Si Life is Strange : True Colors manque d’un peu de folie, on sent quand même que les développeurs tentent de se faire plaisir, d’apporter des respirations, comme les petits jeux d’arcade (un casse-brique, un sosie de Pac-Man…). Cela reste anecdotique, mais on espère qu’un prochain épisode creusera cette voie.

Un chara-design plus réaliste, et pertinent avec l’esprit du jeu

image test life is strange true colors

Les personnages sont globalement bien écrits.

L’autre décision, c’est d’avoir définitivement opté pour un chara-design se rapprochant d’une forme de réalisme (sans ne jamais vouloir être photo-réaliste, c’est un choix). Life is Strange : True Colors gagne ainsi en intensité, en pertinence aussi, puisque des émotions sont transmises par des personnages à l’apparence crédible. Cette avancée s’accompagne d’une technique plutôt satisfaisante, même si tout n’est pas parfait. L’expérience sera plus agréable pour les possesseurs d’une console de nouvelle génération, avec des temps de chargement certes encore présents mais bien diminués. Les textures se font plutôt précises, même si certaines ont tendance à baver, surtout chez les personnages secondaires. Reste que les environnements sont bien soignés, mis en relief par de beaux effets de lumière. On compte bien quelques bugs d’affichage, mais rien de grave. Plus gênant, le mixage fait parfois des siennes, avec des lignes de dialogues qui se superposent. L’ambiance musicale reste au très bon niveau des précédents opus.

Les aventures étranges d’Alex sont étonnamment fournies, et ce relief donne de la matière au contenu. Pour en voir le bout, il vous faudra une dizaine d’heures, ce qui est exemplaire. Un peu plus pour les complétistes, qui s’amuseront à venir à bout de quatre petites quêtes annexes, ou encore à retrouver tous les souvenirs disséminés ici ou là (cinq par chapitre, pas très durs à dénicher). Life is Strange : True Colors se vit comme un one shot, mais on prendra certainement plaisir à le ressortir à l’occasion, notamment en l’enchainant dans un marathon LiS. En effet, le soft partage un personnage avec Before The Storm, et de manière assez intelligente. Voilà qui pourrait servir de dernier argument, pour un résultat globalement à la hauteur des attentes.

Conclusion

Life is Strange : True Colors est l’épisode le plus intimiste de la licence, dépassant dans ce sens le précédent. Si l’on regrette toujours un manque de répercussions de nos choix dans le récit en lui-même, tout comme des bugs sonores immanquables, l’ensemble de l’expérience est encore satisfaisant. Surtout pour qui aime suivre une histoire, y participer certes mais en collant avant tout à la philosophie de l’avatar. La mécanique de l’empathie sert bien le soft, lui apporte de la pertinence, même si ce sont bien les dialogues qui se paient la part du lion. Pour le prochain épisode, il faudra sans doute penser à rajouter de l’interactivité, des moments plus libres. Mais, pour le moment, la formule fonctionne encore.

14 /20
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