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The Caligula Effect 2 – Test – PlayStation 4

image jeu the caligula effect 2

The Caligula Effect 2 fait tout mieux que son prédécesseur

Il faudrait avoir vécu au fin fond de l’Alaska, depuis vingt ans, pour ne pas avoir entendu parler de Persona. Ce grand représentant du J-RPG, et même du jeu vidéo tout court, a connu une véritable percée populaire avec son cinquième opus. C’est si vrai que, depuis, nombre de jeux de rôle japonais tentent de recréer cette alchimie, en misant aussi sur une ambiance scolaire. Parmi les outsiders, The Caligula Effect, paru en 2016 (quelques mois avant Persona 5, c’est à signaler) faisait bonne figure. Dès lors, on n’est pas étonné de voir débarqué sa suite, sobrement intitulée The Caligula Effect 2.

Aaaah, un nouveau jeu de FuRyu (co-signé chez Historia, et édité par NIS America), l’un des studios que l’on aime suivre au fur et à mesure de leurs travaux. Loin de rouler sur l’or, ce développeur a toujours su jouer avec ses limites, et finalement livrer des jeux imparfaits mais pleins de qualités. On se souvient notamment de The Alliance Alive HD Remaster, un soft classique et efficace. Les voilà donc aux commandes de cette suite, toujours typée J-RPG scolaire, entendre par là que l’action se déroule principalement dans une école. Avant d’aborder l’histoire en elle-même, il nous paraît important de préciser que, si The Caligula Effect 2 peut se découvrir sans avoir fait le premier, on conseille tout de même d’avoir parcouru ce dernier afin de mieux comprendre certaines références. Pour cela, la version The Caligula Effect : Overdose est disponible sur PlayStation 4, Nintendo Switch et PC.

Cette précision liminaire effectuée, rentrons dans le vif du sujet. The Caligula Effect 2 se déroule cinq ans après les événements du premier opus, dont les problématiques n’étaient pas toutes menées à leur terme. Si l’on n’imaginait pas spécialement une suite, le cheminement se terminant sur un final définitif notamment pour les personnages principaux, il faut tout de même saluer l’écriture de Tadashi Satomi, tout droit venu de la licence… Persona. Ben tiens ! On retrouve donc ce concept d’étrange mal envoyant ses victimes dans une sorte de dimension alternative, gouvernée par une intelligence artificielle prenant la forme d’une idol. L’humanité fait donc toujours face à cette menace, car une nouvelle folle furieuse a fait son apparition : Regret (accompagnée de sa troupe, Obbligato), qui règne sur un monde appelé Redo. Et vous le voyez venir : son nom n’est pas choisi au hasard. En effet, elle ambitionne rien d’autre que d’annihiler le regret chez les Hommes en leur faisant vivre une sorte d’extase continue.

La licence gagne en personnalité

Le système de combat est encore plus plaisant.

Le joueur incarne un personnage qui va prendre conscience de ce qui l’entoure, notamment grâce à une autre idol, Aria, et un petit groupe (le Go-Home Club) qui va le rejoindre afin de briser ce monde totalement factice. The Caligula Effect 2 rentre plus vite dans le vif du sujet que le premier opus, et c’est dès ce commencement réussit que l’on aperçoit le gros travail effectué à la fois sur le rythme et l’écriture. C’est sans aucun doute le gros apport de cette suite : FuRyu a bien compris que, si le trip à la Persona peut plaire à une partie des joueurs qui ne recherchent que du bis repetita, il est aussi nécessaire de se trouver une personnalité. Le soft est peut-être un peu plus manichéen, l’antagonisme étant clairement traité comme tel du début à la fin, mais on est plutôt content de ce choix. En effet, on évite la sempiternelle référence à Nietzsche, et l’on se concentre sur des problématiques qui n’ont pas besoin de contrepoids, comme la fin de vie ou le harcèlement. Cela fait du bien de sortir des leçons de philosophie bas de gamme à la Shin Megami Tensei V, qu’on se le dise !

Le seul bémol que l’on émet, dans cette ambiance globalement très réussie, c’est l’aspect Fedex des quêtes secondaires. Alors même que, au contraire, certains PNJ sont plutôt intéressants dans leurs caractères. Par contre, on a une bonne nouvelle pour les nombreux joueurs qui trouvaient le système social de l’épisode Overdose un peu trop touffu : celui de cette suite a été repensé, restructuré, et finalement bien simplifié. Il est toujours question d’échanger avec les PNJ, de fortifier les relations en discutant, en rendant des services, ce qui les ouvrira et permettra des missions annexes récompensées par des objets plus ou moins rares selon la difficulté. Toujours aussi prenant comme système. On découvre tout ça lors de nos pérégrinations, car bien entendu The Caligula Effect 2 propose une bonne dose d’exploration citadine, dans des lieux assez classiques de la culture japonaise (métro, ville, jardins), avec ce qu’il faut d’échoppes pour s’acheter de l’équipement. D’ailleurs, ces derniers pourront être fondamentalisés, afin là encore de s’ouvrir certaines voix…

Tout est plus soigné, sauf la technique

La technique n’a pas bougé depuis l’épisode Overdose.

The Caligula Effect 2 améliore aussi la fluidité des combats, la prise en mains de ceux-ci. On retrouve les mêmes mécaniques qu’auparavant, appelé Imaginary Chain. En fait, un système en semi-temps réel très axé sur la tactique et le coup d’avance. En effet, on peut visualiser les effets de l’action que l’on a sélectionné, et ce avant de la lancer, ce qui oblige le joueur à se donner un temps de réflexion. Et ça, mine de rien, c’est très prenant pour qui aime prévoir ses coups. Comme les personnages ne sont pas tous aussi vifs dans leurs statistiques, ce principe est lié à une ligne du temps pour chaque combattant, que l’on peut gérer un peu comme on veut afin de soit favoriser l’attaque immédiate, soit décaler pour mieux enchainer un adversaire plus puissant. Cela permet donc d’anticiper non seulement des effets offensifs, mais aussi défensifs, en combinant protection et contre-attaque. Pas de révolution depuis Overdose donc, mais tout cela prend une meilleure forme, est plus ergonomique.

The Caligula Effect 2 n’est pas le plus long des J-RPG, mais son contenu nous paraît pile satisfaisant pour ne pas non plus trop tirer sur la longueur. L’histoire principale se boucle en un peu moins de trente heures, mais on peut en ajouter une douzaine avec les quêtes annexes. Surtout, la rejouabilité est très bonne : on a un new game plus, et surtout la Prometheus Tower, un donjon à cent étages qui va mettre vos nerfs à dure épreuves. La technique est sans doute le point faible du jeu. La direction artistique est très bonne, rien à redire là-dessus et notamment sur le chara-design efficace. Par contre, les textures font datées, pas d’amélioration depuis Overdose. Aussi, les animations sont vraiment raides, et l’on a même relevé quelques baisses de framerate lors de certains combats. En fait, on sent bien que le jeu fut avant tout pensé pour la Nintendo Switch, plus que pour la PlayStation 4. L’ambiance sonore est l’une des forces du titre, avec de la J-Pop parfois vraiment très inspirée et entrainante. Et quel bonheur que d’entendre les doublages japonais, parfaitement interprétés !

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