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Astria Ascending – Test – PlayStation 5

6 Mins read
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image playstation 5 astria ascending
  • Astria Ascending
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, PC
  • Développé par : Artisan Studios
  • Edité par : Dear Villager, Maximum Games
  • Sortie le : 30 septembre 2021
  • Genre : J-RPG
  • pegi12

Astria Ascending, un J-RPG pas désagréable mais imparfait

Sorti un peu en catimini, en 2019, Super Neptunia RPG fut pourtant un jeu doublement intéressant. Tout d’abord grâce à une direction artistique hyper classe, que l’on vous recommande toujours autant. Aussi, le studio de développement de ce J-RPG n’était pas japonais mais occidental. Et même en partie français, puisque Artisan Studios a été co-fondé par Julien Bourgeois, un natif de Paris. Le résultat n’était certes pas parfait, notamment à cause de quelques bugs et d’une durée de vie pas hyper solide, on y voyait tout de même des motifs d’espérance pour un prochain soft. Et celui-ci n’est autre qu’Astria Ascending, un titre plus abouti mais encore fragile sur certains points.

On est donc face à ce que les fans du genre appellent, non sans une touche de taquinerie, un « J-RPG brochette boeuf fromage ». Parce que oui, sachez que les Japonais ne connaissent pas ces yakitoris, c’est un truc purement Occidental. Enfin bref. Conscient de ce caractère, les développeurs d’Astria Ascending se sont rapprochés de grands noms du jeu vidéo nippon, notamment pour le scénario. On retrouve ici Kazushige Nojima. Vous ne connaissez pas son blaze ? Bon, soit, mais vous avez déjà touché à des softs dont le récit est son oeuvre : Final Fantasy VII (et son Remake), Kingdom Hearts, ou encore Final Fantasy X. Rien que ça. Cela promettait donc du lourd… mais le résultat est malheureusement un peu bancal de ce côté. La faute à un premier quart d’aventure un peu mou, mais surtout à des thèmes traités de manière bien trop contemporaine. En gros, nous sortir les sujets des stéréotypes et du racisme, franchement en ce moment on en mange tellement partout sur les Internets que l’on aimerait ne pas les retrouver aussi dans un soft sensé venir en partie d’ailleurs.

Pourtant, l’univers d’Astria Ascending est plutôt riche et agréable. On découvre Orcanon, un monde constamment menacé par le chaos. En effet, cinq peuplades s’y développent, et leurs différences sont balayées par le concept d’Harmonie, prise en charge par la déesse Yuno. Mais la tâche n’est pas aisée, et pour l’aider des Demis-Dieux sont invoqués dans le but de pacifier tout ce beau monde. Seulement voilà, ces êtres ont une durée de vie limitée après avoir été élus. Dans le jeu, on incarne la trois-cent-trente-troisième génération, un groupe composé de huit puissants guerriers, dont les pouvoirs vont être mis à rude épreuve. Car des monstres vont tenter de renverser l’Harmonie, qui d’ailleurs cache tout de mêm bien des zones d’ombre. Si le cheminement semble au début cousu de fil blanc, bientôt de sombres questionnements se formulent : est-il justifié de se faire sacrifier ? Et les familles, dans tout ça ? Derrière la paix des peuples, la discrimination n’est-elle pas encore plus grande ? La réponse se trouve au prix d’un grand nombre de dialogues et de custscenes statiques, le tout se faisant inégal dans l’écriture. Certains sont plutôt percutants, d’autres étrangement légers voire incohérents. Cela manque donc de peps, et décidément on n’en peut plus de ces thématiques. Par contre, bon point : les sous-titres sont traduits en français, et avec soin. Tant mieux, vu la (trop) grosse dose de textes.

L’histoire patauge un peu dans la semoule

image test astria ascending

Les animations en combat sont un peu longues.

Afin de ne pas totalement caler sur son scénario en partie décevant, il fallait absolument qu’Astria Ascending se rattrape dans son gameplay. C’est là encore assez mitigé, même si l’on relève plus de bonnes choses que de mauvaises. On fait face à un J-RPG dans une belle 2D, en vue panoramique vraiment classe. Abordons tout d’abord les combats, car c’est là qu’on émet nos principaux reproches. Le système en lui-même est solide, rien à redire. C’est du tour par tour aussi classique qu’efficace, avec tout ce qu’il faut d’attaques physiques, de magies, et même d’invocations. La petite touche de caractère provient du principe de PC : ils sont nécessaires afin de lancer des attaques ou magies aux dégâts boostés. Pour en obtenir, il faut soit passer un tour, soit frapper l’adversaire en exploitant sa faiblesse. Oui, on pense de suite à Persona 5, et d’ailleurs on apprécie de devoir bien étudier le bestiaire. Par contre, bon sang que les animations sont lentes. C’est une retenue qui peut paraitre anecdotique, mais au bout de quelques heures on en est à hésiter de lancer une invocation tant elles n’en finissent pas. Elles sont jolies, c’est bien animé, mais on a l’impression de revivre le calvaire déjà subit avec Final Fantasy VII lors de sa sortie sur PS1 : ce qui est impressionnant peut aussi devenir lassant. Surtout dans un J-RPG qui demande pas mal de levelling.

Astria Ascending est difficile, et c’est une bonne chose. Mais rassurez-vous tout de même : le soft propose des tas d’option afin de gérer le niveau du challenge. Excellente idée. Et l’on apprécie ce côté très à l’ancienne, avec l’équipement à renouveler dès qu’on découvre une nouvelle ville. On vous recommande d’ailleurs de le faire à chaque fois pour chacun des huit personnages du groupe, car ils seront tous emmenés à participer aux combats. Seuls quatre d’entre eux peuvent participer aux batailles, mais il est possible d’en changer à la volée. C’est une donnée importante, car elle vient en renfort d’un système de job. Et ça, on aime beaucoup. Les avatars peuvent en cumuler plusieurs (de base, principal, secondaire et de soutien), et le joueur se doit de chercher la complémentarité entre eux. De plus, chaque job est assujetti à un arbre de compétence, que l’on peut garnir grâce à l’expérience cumuler en combat. Voilà un système certes déjà vu des dizaines et des dizaines de fois, mais toujours aussi passionnant. Cela apporte une bonne dose de personnalisation, on se sent réellement responsable du résultat obtenu, contrairement au seul gain de statistiques.

La direction artistique, grande star du jeu

image gameplay astria ascending

La 2D est de toute beauté.

Autre pilier important d’un J-RPG, fusse-t-il Occidental : l’exploration et ses à-côtés. Astria Ascending est plus solide à ce niveau, l’on prend plaisir à le découvrir dans les moindres détails. Tout d’abord, les amateurs de donjons (dont on fait partie) seront aux anges. Ils sont très nombreux, pas hyper complexes dans leur level design mais tout de même parfois retors. Seul petit regret ici, les différentes cartes sont présentées dans une architecture abusivement complexe, ce qui rend leur utilisation parfois sacrément lourde. Vraiment étrange, comme décision, tout comme pour l’ergonomie des menus pas hyper fluide. Toujours est-il qu’on prend plaisir à parcourir ce monde, à s’ouvrir de nouvelles voies grâce à de puissants anneaux à récupérer au fur et à mesure. Les activités annexes sont nombreuses, pas hyper bien écrites mais elles gonflent le contenu juste ce qu’il faut. On peut aller dans des Guildes afin de chasser du streum, se lancer dans des quêtes secondaires très Fedex mais rémunératrices, s’essayer à des phases de shmup très oubliables. Mais notre préféré reste le jeu du J-Ster, un mini-jeu de cartes très typé Final Fantasy dans l’esprit. On le lance contre des adversaires dans certains endroits, et cela débloque des informations. Tout cela boost la durée de vie : la vingtaine d’heures nécessaire pour boucler l’histoire principale est doublée pour qui veut tout voir.

Si le constat est clairement imparfait dans la narration, et plus positif côté gameplay, c’est avec sa technique qu’Astria Ascending parvient à vraiment sauver les meubles. La direction artistique se révèle pleine de charmes, et ce n’est pas un hasard. En effet, on trouve là un second grand nom du jeu vidéo japonais : Hideo Minaba, qui a notre respect éternel pour ses travaux sur Final Fantasy VI et Final Fantasy XII. Si l’on reconnait évidemment son style, on peut aussi y voir une certaine influence des jeux de Vanillaware (Dragon’s Crown, 13 Sentinels), et ce n’est carrément pas pour nous déplaire. Les environnements, le character design, tout ce monde en 2D est d’une beauté très raffinée. Et la bande originale complète ce très beau tableau. Troisième larron nippon, le légendaire Hitoshi Sakimoto (Vagrant Story, Radiant Silvergun) délivre ici des thèmes musicaux de bonne envergure, parfois bien épiques. Sachez, enfin, que Just For Games distribue la version physique (sur PlayStation 5, PlayStation 4 et Nintendo Switch), une bonne nouvelle pour les collectionneurs.

Conclusion

Astria Ascending part avec les meilleures intentions du monde, et l’on ne peut que noter une progression de la part d’Artisan Studios. La participation de grands noms japonais, le système de combat bien solide, la grosse durée de vie, la direction artistique séduisante tout cela forme de belles satisfactions. Mais voilà, il reste encore des choses à parfaire, et pas qu’un peu. L’histoire, avec ses sujets vus et revus, ne nous emballe pas. La narration manque de peps, à cause d’un trop-plein de textes. Et les animations en combat se révèlent vraiment longues. Reste un soft pas désagréable, mais qui passe à côté de son gros potentiel.

12 /20
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