Surviving The Aftermath, profond et exigeant
Décidément, après notre test de The Last Stand : Aftermath on va commencer à croire que cette fin d’année 2021 est aussi synonyme de fin du monde. Entre le Covid et le très anxiogène Jean Castex, notre quotidien est déjà pas mal sombre, mais voilà que le jeu vidéo s’est mis en tête de souligner cet état de fait. C’est donc avec une certaine prudence qu’on s’est lancé dans le test de Surviving The Aftermath. et vous savez quoi ? Eh bien le jeu d’Iceflake Studios, ici édité par Paradox Interactive, parvient à s’extirper du piégeux titre trop dépressif pour nous livrer un bon mariage de gestion, de city-builder et de survie.
Après une série de catastrophes à grande échelle, l’humanité est entrain de disparaître. Le pitch de Surviving The Aftermath est ultra court, et à peine plus détaillé par la suite. En effet, vous allez être à la tête d’un groupe de survivants, dont le mission n’est rien de moins que de relancer la machine humaine, au bord de la suffocation sans sa connexion 5G. Enfin bref, c’est bien sur des terres en friche qu’il va falloir installer la colonie, et la faire prospérer. Côté scénario, ne vous attendez pas à grand chose de plus. On a bien une ribambelle de personnages qui vont communiquer avec vous, mais rien qui vient installer un véritable fil rouge. Le but de l’expérience est donc la seule star, et le moyen de l’atteindre reste l’intérêt suprême. Notons ici que les textes sont totalement sous-titrés en français, une bonne chose.
On fonce donc pour se lancer dans le premier run, et là on remarque de suite qu’Iceflake Studios a mis le paquet sur la personnalisation des parties. C’est même assez déroutant, on a d’abord l’impression que les développeurs n’ont pas voulu nous imposer un niveau de difficulté. Mais au final c’est une bonne idée : Surviving The Atermath est une expérience qui peut s’avérer bien ardue, donc laisser le joueur assaisonner sa partie est une idée intelligente. On peut opter pour un monde au sein duquel les catastrophes sont de l’histoire anciennes, ou au contraire elles viendront vous mettre en (grand) danger assez régulièrement. Niveau des ressources naturellement récupérables, nombre de colons en début de run, tout cela a une incidence (visible via une jauge à pourcentage) sur la résistance que vous opposera la partie. Et l’on vous recommande de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre…
Beaucoup de mécaniques, et des options de personnalisation
Une fois ces réglages effectués, Surviving The Aftermath s’offre à vous dans toute sa profondeur. Ce sentiment de se perdre dans un océan de possibilités est souvent présent dans les softs édités par Paradox Interactive, mais ici il nous semble qu’on passe encore un cap. En tout cas, votre dévoué serviteur a été marqué par le sentiment de fragilité dégagé par notre groupement, se résumant à quelques personnes sans trop de moral, au sein d’une colonie ne comptant que le strict nécessaire afin de viser un semblant de survie. Heureusement, un tutoriel vous présente la base des mécaniques, mais en nous laissant ignorer juste ce qu’il faut d’éléments afin de devoir tout de même expérimenter par nous-même. Résultat, on se lance de suite dans la construction de bâtiments importants, voire même des endroits moins primordiaux mais tellement classes à installer qu’on y va pour se faire plaisir. Erreur car, pendant ce temps, vous avez oublié de vous occuper du moral des colons, voire de leur propreté. Et vous voilà avec des habitants blessés sur les bras, voire même avec un virus qui zigouille tout le monde car l’hygiène n’a pas été assurée…
Cultiver de quoi se nourrir, prévoir tout ce qu’il faut en terme de couverture médicale, mais aussi se protéger de cinglés voulant envahir le camp, tout cela et bien plus se trouve dans Surviving The Aftermath. On n’écrira pas que le soft se rapproche tout à fait d’un 4X, ce serait pas mal exagéré, mais sachez qu’on est dans le même trip qu’un Frostpunk. On confie des missions de construction aux uns, on garde les autres en faction, et l’on n’oublie pas de garder quelques bonnes âmes sous le coude en cas de besoin rapide sur une autre mission. Bref, on est clairement plongé dans le rôle du chef, ce que vient encore solidifier la nécessité de prise de décisions, sorte d’écriture de lois dont les effets pourront créer bien des réactions insoupçonnées. Ajoutons aussi un cycle jour/nuit très important, diablement bien rendu par ailleurs, et l’importance capitale de s’organiser afin de résister aux caprices climatiques. Vraiment, apprêtez-vous à hurler contre la moindre météo capricieuse, car elle vous forcera à vous adapter en calculant jusqu’au gel des points d’eau. Tout ce système se révèle hyper prenant, car très précis et parfois bien vicieux.
Grosse partie gestion, mais une exploration en retrait
Et ce n’est pas tout, car Iceflake Studios a ajouté de la profondeur au gameplay grâce aux points de recherche à glaner, lesquels débloquent, via un arbre de compétence, de nouveaux bâtiments. Autre gourmandise, moins importante qu’attendue mais tout de même intéressante : Surviving The Aftermath embarque une mécanique d’exploration. Le monde, généré aléatoirement, est vraiment très vaste, et l’on pourra le parcourir en envoyant des colons spécialisés. Ah oui, on a oublié de préciser que les spécialisations sont de la partie ? Voilà, c’est réparé, et sachez qu’il existe près de quatre-vingt métiers, un chiffre bien impressionnant. Quant à nos cavalcade en territoire ennemi, elles ont pour objectif de nous faire trouver des bases ennemis à piller, des ressources à récupérer, ou des campements à installer afin de conquérir ces terres arides et embaucher de nouveaux colons. Bon, les possibilités ne sont pas très nombreuses à ce niveau, on tourne assez rapidement en rond, mais on apprécie l’idée.
Si l’on accroche au genre, la durée de vie de Surviving The Aftermath peut allégrement dépasser les trente heures. Pas de mode multi au compteur, mais rien de bien grave tant l’expérience, résolument personnelle, ne peut se penser qu’en solo. Par contre, le point noir du jeu concerne la technique. Là, on se doit de signaler quelques bugs d’affichage, une caméra pas toujours précise, des textures pour le moins inégales, et surtout une fluidité en berne. Dommage, car le rendu des conditions météorologiques est vraiment très joli, et certains effets de lumière soignés. Mais bon, ça ne fait pas tout. Et pour l’ambiance sonore, on ne se souvient pas d’un thème musical fort, ni d’une trop grosse répétitivité d’un morceau.