Marsupilami : Le Secret du Sarcophage, du fun sans prise de tête
Si l’époque est aux très lassants supers héros américains, on continue de croire dur comme fer aux bienfaits de la bande dessinée belge. La nostalgie rentre évidemment dans le débat, votre humble serviteur ayant été élevé non pas pas la violence des Avengers détruisant des immeubles entiers sans qu’on ne se pose la moindre question pour les habitants, mais plutôt avec Boule et Bill, Tintin, Gaston Lagaffe et autres Spirou. C’est d’ailleurs chez ce dernier que l’auteur André Franquin a imaginé un personnage qui a marqué l’imaginaire de bien des enfants, avec sa bonne humeur, ses « houba houba » et sa queue démesurément longue. C’est bien ce drôle d’animal que l’on retrouve dans le sympathique Marsupilami : Le Secret du Sarcophage.
Comme nous l’avons vu avec le récent et efficace Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille, il est entrain de se passer quelque chose chez Microids. Des adaptations de bandes dessinées belges, le jeu vidéo en a vu passer pas mal, notamment à l’époque d’Infogrames. Mais de bonnes adaptations, ça c’est tout de même plus rare. Après un temps d’échauffement évidemment nécessaire, on pense aux Tuniques Bleues : Nord & Sud ou à Astérix XXL 3, deux softs loin d’être fondamentalement ratés mais tout de même largement imparfaits, voilà que l’éditeur est entrain de trouver un rythme de croisière étonnant. Et autant vous l’écrire de suite, Marsupilami : Le Secret du Sarcophage vient confirmer cet état de fait avec, comme cœur de cible, un public jeune et/ou décontracté.
Marsupilami : Le Secret du Sarcophage expose rapidement un scénario qui, il faut bien le confier, ne restera pas vraiment dans les mémoires. C’est d’ailleurs l’un de nos principaux regrets quant à ce titre, on sent que le focus a plutôt été positionné sur l’équilibre du gameplay que sur un enrobage pourtant devenu indispensable de nos jours. On se retrouve donc avec une courte cinématique (au début, et à la fin) nous présentant le trio nous accompagnant tout au long de cette aventure : Twister, Punch et Hope. Alors qu’il prennent tranquillou le soleil sur le sable fin de Palombie, ils voient leur repos être mis à mal par la découverte d’un étrange sarcophage. Ce dernier, brisé par un choc, libère un pirate fantôme du genre patibulaire. Et voilà que ce dernier lance une malédiction, et bien entendu il va falloir la contrecarrer. Le récit est certes basique, prend la forme d’une motivation plutôt qu’autre chose, mais il a au moins le mérite d’être aisément compréhensible par tous. Surtout que les sous-titres sont assurés dans un français soigné.
Une prise en mains immédiate pour tous publics
Marsupilami : Le Secret du Sarcophage se présente comme un pur jeu de plates-formes en 2.5D. Comprendre par là que les déplacements se gère sur un plan 2D, mais que les environnements et personnages sont en 3D. Oui, on pense directement à plein de platformers parus récemment, et surtout du côté de Donkey Kong tant le jeu qui nous intéresse ici partage avec lui une délicieuse ambiance solaire. Mais la comparaison s’arrête là, car le challenge ne s’inscrit pas dans la même veine. On bondit, on rebondit sur la trogne d’ennemis aux patterns aisément lisibles, on accélère sur une courte distance afin d’éviter quelques pièges, on utilise la queue pour attaquer, on prend appuie contre les murs afin d’atteindre des zones autrement inaccessibles. Bref, rien de bien original à ce niveau, mais justement cela favorise une prise en mains immédiate, aisément accessible. Là aussi, on émet tout de même un regret, avec une configuration des touches qui aurait pu se faire plus intuitive, même si l’on finit par digérer des associations de boutons peu inspirées.
La structure de Marsupilami : Le Secret du Sarcophage nous rappelle les plus belles heures des jeux de plates-formes en 2D. La formule a fait ses preuves dans de grands classiques du genre, avec une carte pour se déplacer entre les différents niveaux des trois mondes proposés par cette sympathique mais courte aventure. Les stages sont remplis d’objets à collecter, proposent des secrets afin de se lancer dans des levels bonus. Ces derniers étant l’endroit idéal afin de récupérer des fruits par dizaines, et ainsi gagner des vies supplémentaires. Bon, entre nous ces dernières ne seront pas non plus hypers utiles tant le soft est facile, et ce malgré trois niveaux de difficulté ainsi que des stages alternatifs proposant un peu plus de challenge. Mais l’on sent bien que les développeurs ont surtout cherché à ne pas effrayer le cœur de cible en leur permettant d’aller au bout du cheminement. Si les gros hardcores gamers le regretteront, on leur rétorquera qu’il en faut pour tout le monde, c’est une très bonne chose.
Une expérience globalement positive, malgré un petit contenu
La durée de vide de Marsupilami : Le Secret du Sarcophage s’étale sur quatre à cinq heures pour des joueurs inexpérimentés, un tout petit peu plus si l’on cherche à atteindre le 100%. Celui-ci vous demandera de revenir dans les niveaux afin de collecter des plumes cachées, ou de se frotter à des défis chronométrés. Bon, cela manque peut-être de récompenses funs, comme des mondes ou modes secrets, mais on termine tout de même le jeu avec un certain plaisir. Plus regrettable, les trois personnages jouables présentent les mêmes caractéristiques, alors même que l’on aurait pu amplement espérer le contraire. Surtout, et au-delà de l’impact positif que ça aurait pu avoir sur le level design, cela pouvait ajouter de l’intérêt à une rejouabilité finalement en berne. Il s’agit donc un one shot, que les enfants ressortiront s’ils accrochent à l’univers.
Avant ce test de Marsupilami : Le Secret du Sarcophage, l’on ignorait tout d’Ocellus Studio. Et pour cause : cette structure basée à Lyon livre ici son premier travail. Dès lors, on redoutait une technique en retrait, avec des erreurs de jeunesse aussi pardonnables que dommageables. Bonne nouvelle, le résultat évite les pièges cela et s’avère visuellement tout à fait soigné. Les textures se révèlent plutôt fines, les animations font preuve de précision sans en faire trop. Le framerate est plutôt stable, même si l’on a remarqué quelques petits toussotements en fin de cheminement. La direction artistique, quant à elle, est très satisfaisante. Le jeu est tout mignon, coloré, les environnements assez riches pour ne pas ressentir une impression de vide. Une réussite, et ce même si l’on aurait apprécié plus de types d’ennemis. Enfin, la musique guillerette termine de nous séduire, en participant à l’ambiance solaire de ce titre décidément accrocheur pour qui recherche une expérience décontractée.