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Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth – Test – PlayStation 5

image jeu record of lodoss

Record of Lodoss War revient avec un agréable Metroidvania

Aborder un jeu tiré des Chroniques de la Guerre de Lodoss, c’est l’assurance de s’accorder quelques grands moments de nostalgie. Si la licence a continué de faire parler d’elle jusqu’à la fin des années 2000, avec un quatrième roman un peu passé inaperçu il faut malheureusement l’avouer, c’est surtout les différents animés sortis dans les années 1990 qui ont forgé la légende de cette bien belle licence heroic-fantasy à la japonaise. Oui, c’était l’époque de la collection Manga Video (que l’on retrouvait dans toutes les librairies, quelle grande époque !), du Club Dorothée, et du Seven Up qui faisait glisser les Chocotoon’s. Enfin bref, c’est donc avec un plaisir non dissimulé que l’on lançait le jeu, surtout qu’il est distribué en physique par Just For Games. L’expérience, longuement intitulée Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth, si elle reste imparfaite, méritait bien qu’on lui dédie du temps.

Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth est tout d’abord sorti en 2021 sur PC, non sans passer par la case de l’accès anticipé. Oui, cet exercice est parfois compliqué, voire douloureux, tant il peut provoquer des retours de joueurs pas hypers enthousiastes puisque le soft est mis à disposition sans être bouclé. Mais rassurez-vous, c’est bel et bien le cas aujourd’hui : le titre est soigné dans les moindres détails, sans aucun besoin d’une mise à jour majeure. C’est important de le préciser, car le jeu s’inscrit dans un genre, le Metroidvania, qui demande un haut niveau de maitrise de la part des développeurs. Et ça tombe bien, car le studio japonais Team Ladybug connait bien ce game design particulier. En effet, c’est lui qui a livré un certain Shin Megami Tensei : Synchronicity Prologue, un soft bien sympathique permettant à la licence d’Atlus de sortir de ses propres sentiers (beaucoup trop) battus. Du coup, on a au moins l’assurance d’une bonne dose de fun.

Là où l’on attendait Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth au tournant, c’est dans le traitement de son histoire. Car soyons honnêtes, en 2022 l’on a un peu oublié la fin des aventures de Parn, Ghim, Slayne et les autres. Première bonne nouvelle, le récit est abordable non seulement pour les fans du très culte animé, mais aussi par les joueurs qui souhaiterait découvrir cet univers. Et pourtant, le scénario prend place à la fin des événements contés dans la série, alors que l’ambiance n’est clairement pas joyeuse. Il se centre sur la haute-elfe Deedlit, se réveillant dans un lieu qu’elle ne reconnaît pas, et alors qu’elle semble avoir perdu toute mémoire de drames pourtant marquants. Oui, c’est un peu cliché dans le jeu vidéo, mais ça fonctionne toujours très bien pour motiver le joueur, le pousser non seulement à la découverte mais aussi à l’immersion. Car l’on découvre, au fil de six chapitres, de mystérieuses problématiques, développées d’ailleurs par la rencontre avec d’autres personnages bien connus, eux aussi plongés dans le brouillard.

Une histoire abordable pour tous les joueurs

Ce boss rappellera bien des choses aux fans de la licence.

L’autre bonne nouvelle, c’est la bonne retranscription de l’univers. Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth nous livre non seulement les héros les plus charismatiques de l’animé, mais aussi des ennemis qui ne manqueront pas de vous faire lâcher de grands « ah mais ouiiii, je me souviens de lui ! ». Ce qui, au passage, est parfaitement cohérent avec l’amnésie de notre avatar. Sans trop vous en dévoiler, ce fut notamment notre réaction lors du premier combat de boss, contre l’énorme Abram, l’un des cinq anciens Dragons protégeant l’un des artefacts les plus puissants de la licence. Certes, l’on pourra tout de même regretter une fin expédiée, ouvrant clairement la porte à une suite qui, on l’espère, verra le jour. Mais tout de même, dans l’ensemble on est agréablement surpris : ce soft n’est pas qu’une gourmandise pour les fans, il trouve une cohérence avec la licence. Et pour couronner le tout, sachez que les sous-titres sont disponibles en français !

Comme nous l’informions plus haut, Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth est un Metroidvania. Et pour être encore plus précis, il s’agit d’un calque de Castlevania : Symphony of the Night. On pense tout le temps au chef-d’œuvre de Konami, et ce même si, heureusement, le soft de Team Ladybug propose une autre voie sur certains éléments. Oui, l’aventure se déroule sur un plan 2D, et l’on navigue de tableaux en tableaux qui se décriront sur une mini-map permettant de se positionner, et de favoriser le backtracking. Cela grâce à un système de téléportation rythmant le tout, mais aussi des routes que l’on ne pourra emprunter qu’une fois armé du bon objet ou de la bonne capacité. Dans ces mécaniques, le titre joue clairement la prudence. Si l’on excepte l’utilisation de l’arc, intelligente au passage car l’arme permet d’atteindre des mécanismes avec l’aide de surfaces rebondissantes, le reste est de l’ordre du déjà-vu. Oui, l’on retrouve les éternels doubles sauts, vols, etc. C’est toujours aussi fun à maitriser, entendons-nous bien, mais on aimerait plus de folie de ce côté.

Visuellement, c’est sublime !

Le pixel art est une grande réussite.

Là où Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth prend de véritables risques, c’est dans sa structure. Et là, c’est un peu plus mitigé. Contrairement à un Castlevania, l’aventure est divisée en niveaux, représentants tous des chapitres. Du coup, et ce même si l’exploration reste importante, on ressent beaucoup plus une linéarité de l’aventure. Et cette philosophie, on la pense à l’origine d’une volonté de ne pas proposer un challenge costaud, du moins dans la première run. Cela plaira aux joueurs qui se remettent à peine d’Elden Ring, mais on peut tout de même regretter que les ennemis, patauds et peu réactifs à l’approche de l’héroïne, n’opposent pas plus de résistance. Par contre, on a plutôt apprécié les combats de boss, certes aisés avec des patterns sympathiques à observer et contrer. Surtout, c’est dans ces moments que l’on peut au mieux utiliser la meilleure idée côté gameplay : les capacités élémentaires, Sylph (vent) et Salamander (feu). Non seulement cela confère des résistances et autres possibilités de contrer certains pièges, mais il faudra aussi faire attention à leurs faiblesses. Aussi, tout cela est lié à un système de jauges, qui permettent à l’avatar de regagner de la vie tant qu’elle enchaine les coups sans en encaisser. C’est une bonne mécanique, même si la facilité de l’ensemble lui coupe un peu l’herbe sous le pied.

Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth propose une durée de vie plutôt honnête, dans la moyenne basse du Metroidvania. Il vous faudra une bonne dizaine d’heures pour en voir la fin, avec 100% de la carte découvert (et sachez qu’une surprise attend les joueurs ayant bien tout complété). Aussi, c’est après avoir bouclé le soft que la difficulté pointe le bout de son nez, avec un Boss rush et du new game plus proposant des défis bien énervés. La rejouabilité est donc de mise, et ce même si le manque de loot intéressant, et renouvelé, peut freiner l’exercice. Enfin, la partie technique est l’un des très bons points de ce jeu. Le pixel art est parfois sublime, les environnements tous très bien mis en valeur. Surtout, le chara design est imparable, notamment celui des boss, très soignés dans leur gigantisme. L’animation n’est pas en reste, même si l’avatar a tendance à un peu trop se calquer sur un certain Alucard, mais on ne peut que comprendre ce genre de référence. Enfin, la musique est sur le même constat : c’est très réussit, l’ambiance est ainsi idéalement soulignée par des thèmes bien dans le ton.

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