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NieR Automata : The End of YoRHa – Test – Nintendo Switch

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NieR Automata : le jeu culte enfin accessible à tous les joueurs

Si vous suivez jeuxvideoplus.com, outre le fait que vous soyez une personne de bon goût vous devez aussi savoir que votre humble serviteur nourrit une certaine passion pour l’œuvre de Yoko Taro. Ce créateur atypique, autrefois chez Cave et dorénavant indépendant bien qu’ancré chez Square Enix, sait proposer des univers hyper marquants, des histoires qui prennent aux tripes, et des personnages inoubliables, le tout teinté d’humour bien noir et d’une bonne touche de philosophie, et de nihilisme sur certains points. Je fais partie de ceux qui ont découvert Drakengard lors de sa sortie, en 2003. Une énorme claque, aussi bien pour son contenu que son histoire bien plus sombre que ce que le RPG nous avait proposé jusqu’alors en Occident. NieR Replicant et NieR Automata ont bien pris la relève, devenant des titres cultes, et c’est ce dernier qui revient sur la petite dernière de Nintendo.

Une fois n’est pas coutume en cette fin d’année, il faut aborder un portage. Et comme d’habitude, je devrais me concentrer sur le résultat obtenu sur cette version Nintendo Switch. Mais tout de même, il faut aborder l’histoire et le gameplay tant je vous conseille de courir découvrir NieR Automata au plus vite. Le scénario, d’une puissance évocatrice et narrative redoutable, se déroule dans un futur très, très lointain, en 11945 très précisément. L’humanité, que l’on croyait définitivement décimée à la fin de NieR, a apparemment tout de même survécu, et s’est réfugiée sur la Lune. Vous vous en doutez, en 10 000 ans il s’est passé beaucoup de choses, dont le débarquement d’extraterrestres belliqueux. Et, depuis le satellite naturel de la Terre, les derniers Hommes tentent de les chasser. Pour ce faire, ils ont créé des androïdes, dont le QG est en orbite. Bien entendu, toute cette base scénaristique va se complexifier, tout en s’attachant à développer trois personnages : 2B, 9S et A2, que l’on incarnera tous dans des segments appropriés. Car oui, il y a évidemment plusieurs fins. Beaucoup de fins : vingt-six.

Avec désormais plus de sept millions d’exemplaires vendus, toutes consoles confondues, NieR Automata est un succès aussi impressionnant qu’inespéré. Et c’est sans doute dû à un univers plus science fiction, plus guerrier aussi, que ce qu’on trouvait dans le plus âpre NieR Replicant. Grand public donc, du moins dans les grandes lignes car les références philosophiques affluent de partout, et l’histoire se dirige parfois vers le cryptique, comme lors de l’apparition des frangins Adam et Eve, et encore plus dans le dernier quart avec la petite fille en rouge. Et tout ça forme un vrai point fort : on peut tout autant être profondément touché par le devenir de l’humanité dans ce sombre chaos, que mieux comprendre un personnage quand on connait bien Pascal. Outre cela, je dois tout de même préciser que le récit, s’il peut très bien se vivre sans que l’on ait joué ni aux trois Drakengard, ni à NieR Replicant, se savoure tout de même bien mieux quand on a en tête tout le cheminement. Sans cela, on passe par exemple à côté des sentiments qui se dégagent quand on retrouve Emil, ou du bonheur de découvrir le secret quand on rassemble toutes les larmes lunaires.

Une histoire qui vous marquera à vie

L’univers post-apocalyptique est mémorable.

Cavia ayant arrêté de développer des jeux en 2010, Square Enix cherchait un nouveau développeur pour NieR Automata. Et c’est PlatinumGames qui fut engagé. Une décision qui a beaucoup surpris, lors de l’annonce du soft en 2014, mais dont on a rapidement compris le sens avec les différents trailers, puis manette en mains. Les principaux reproches adressés au premier NieR concernaient son système de combat (pourtant sympathique, mais surtout gâché à l’époque par une caméra capricieuse), et les développeurs de Bayonetta et Vanquish sont plutôt du genre à maitriser cet exercice. Ainsi, le gameplay fait clairement un bond en avant, avec une emphase sur les combos, donnant parfois l’impression de faire face à un Beat’em all du futur. Et c’est très réussit, surtout que tout gagne en profondeur avec les différents types d’armes, et la possibilité d’en changer à la volée. Et que les moins pros du pad se rassurent : le titre ne vous oublie pas, avec une option rendant les attaques automatiques.

NieR Automata a beau se diriger beaucoup plus vers l’action que son prédécesseur, il n’en reste pas moins un véritable Action-RPG en monde semi-ouvert. Avec tout ce que ça comporte de quêtes principales et annexes, d’exploration, et de systèmes d’évolution. L’écriture des missions secondaires est inégales, mais globalement c’est très, très réussit, avec de grands moments à la clé, comme cette androïde obligée de se rebooter après qu’elle ait dû retrouver et tuer une amie proche, tant la douleur mentale était insupportable. Et pour l’amélioration de l’avatar, il y a tout autant les niveaux en glanant de l’XP, mais aussi tout un système de puces à positionner sur une carte-mère. C’est très bien vu, tout à fait à-propos avec l’univers, et surtout ça demande un certain sens de l’organisation car il faudra faire des choix. Et tout cela évolue aussi, au magasin avec la possibilité de fusionner les puces. On sent que PlatinumGames s’est fait plaisir et, même plus de cinq ans après la sortie, cette idée reste un coup de maître.

Le portage dépasse les espérances

Cette édition propose des costumes bonus… bien connus des fans.

Il est désormais temps d’aborder plus spécifiquement la qualité de ce portage. Et autant l’écrire sans trop de suspens : c’est bien plus solide que ce qu’on en attendait. Le NieR Automata de 2017 n’était pas un foudre de guerre technique, mais sa direction artistique, dont des personnages dessinés par l’immense Akihiki Yoshida (Vagrant Story, Final Fantasy Tactics), figure parmi les plus mémorables de l’histoire du jeu vidéo. Ces immeubles effondrée depuis si longtemps que la nature a su s’y développer, ce désert qui avance inexorablement, ce parc d’attraction comme une sorte de Disneyland qui aurait vécu la fin du monde, tout cela se devait de tout de même être proposé avec assez de précision dans les textures. Bonne nouvelle, c’est le cas. Et si l’on perd en distance d’affichage, le hardware de Nintendo restant trop faible en RAM, il est tout de même indéniable que le travail effectué est d’un sérieux appliqué. Le framerate est aussi tout à fait satisfaisant, et le tout se déguste encore mieux en mode portable (surtout qu’une feature avec le capteur de mouvement existe, facilitant l’esquive), mais attention à la batterie qui fond comme neige au soleil.

NieR Automata : The End of YoRHa Edition se joue aussi bien qu’il s’écoute. La bande originale, signée Keiichi Okabe, est là encore un chef-d’œuvre absolu, d’une richesse rare, sachant tout autant créer de nouveaux thèmes immédiatement impactants, que reprendre ceux du précédent opus pour leur donner une personnalité plus en adéquation avec ce nouvel univers. Et cette réussite se déguste encore plus grâce au traitement de l’ambiance sonore, qui sait parfois proposer des moments plus éthérés, baignés de ce lourd silence qui se doit de dominer une civilisation en ruine. Pour terminer ce tour d’horizon, sachez que cette édition embarque tout un tas de costumes pour les différents avatars. J’aurai aimé plus de peps à ce niveau, avec du vrai contenu original, comme pour NieR Replicant. Mais tout de même, sachez que la durée de vie reste très bonne : cinquante bonnes heures pour atteindre le 100%. Et le nirvana.

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