NieR Automata Ver1.1a débute remarquablement bien !
Attendue depuis bien des semaines, voilà que l’adaptation de NieR Automata en animé pointe le bout de son nez sur Crunchyroll. Beaucoup de questions se posaient quant au bien fondé de cet exercice, tant le jeu de Yoko Taro adopte une structure bien à lui, non linéaire donc difficilement transposable vers un medium naturellement appelé à aplanir la narration. Bien vite, certaines réponses m’ont convaincu que le résultat serait bien plus intéressant qu’attendu, notamment avec le studio A-1 Pictures à la production, déjà responsable de pas mal de bons animés adaptés de jeux vidéo (Ace Attorney et les Sword Art Online). Yoko Taro, lui, est associé au réalisateur Ryoji Masuyama, pour signer le scénario. De bonnes nouvelles pour cette série intitulée NieR Automata Ver1.1a, qui donnent une entrée en matière convaincante.
Si les fins connaisseurs de la licence ont capté, dans le titre NieR Automata Ver. 1.1a un indice qu’il faut s’attendre à de l’inédit (le remake NieR Replicant joue aussi avec cette notion de versions et embarquait des nouveautés), autant prévenir que ce premier épisode, intitulé Or not to [B]e s’attache à adapter presque en tous points l’ouverture du jeu. Les plus attentifs remarqueront de salvateurs raccourcis, comme dans le combat contre le premier Goliath, mais globalement on revit clairement, et avec grand plaisir, le début très mouvementé de l’aventure.
Il faudra donc attendre pour retrouver le côté spirituel, et l’humour particulièrement noir du jeu. Ce premier épisode est centré sur l’action, le spectaculaire, avec 2B qui défouraille du robot et 9S dont les capacités de hacking sont déjà mises à l’épreuve. Eh oui, NieR Automata Ver.1.1a fait le choix de rassembler les points de vue sur un seul plan, donc les actes des deux personnages (et bientôt de A2) sont réunis au sein du même cheminement. C’était évidemment la seule manière de parvenir à un formel intéressant et non-lassant pour un animé. Et le réalisateur parvient à bien trouver l’équilibre, ne donnant pas de priorité ni à 2B, ni à 9S. Même si la classe naturelle de la première en fait clairement le leader de cet animé… pour le moment.
Un début tonitruant, et l’on sent un énorme potentiel
NieR Automata Ver.1.1a fait appel à un mélange de 2D et de CGI, ces dernières n’étant pas des plus éclatantes mais assurant tout de même un grand spectacle énergique. Surtout, il serait hautement crétin que de trop s’attarder sur ce point : c’était déjà l’erreur de certains quand NieR est sorti en 2010. Le plaisir, ici, se trouve ailleurs que dans la qualité du visuel, on n’est pas devant le somnifère God of War : Ragnarok (c’est beau, mais c’est chiant). Mais tout de même, c’est largement assez beau pour convaincre, et évidemment magnifié par le chara-design d’Akihiko Yoshida. Le voir prendre vie (avec le casting voix d’origine) est un délice, un rêve devenu réalité pour les fans de l’œuvre. Et c’est magnifié par la géniale musique de MONACA, toujours aussi marquante, et ici bien associée aux scènes d’origine.
Si le premier épisode de NieR Automata Ver.1.1a est prudent dans ce qu’il nous montre, il se termine tout de même par une douce folie comme Yoko Taro en a le secret. Il ne faut pas trop la divulguer, mais sachez que même les nouveaux venus vont la savourer : une sorte de mini-programme, assuré par des marionnettes et replaçant certains éléments scénaristiques ou concepts du jeu, comme celui des multiples fins. Ici, c’est le Ending U qui est invoqué. Voilà de quoi terminer de bien me satisfaire, alors que je n’attendais pas forcément ce niveau de qualité.