Pathfinder : Wrath of the Righteous, le C-RPG de luxe enfin sur consoles
La sortie de Pathfinder : Wrath of the Righteous sur nos machines de salon se doit d’être savourée à sa juste valeur. Chanceux que tu es, toi jeune joueur qui n’a pas connu ces temps difficiles limitant la sortie des C-RPG sur ordinateurs. Bon, en même temps « C-RPG » est un acronyme signifiant « Computer Role-Playing Game ». Alors oui, cette exclusivité se justifiait pleinement. Mais, et même si l’on s’amusait à charrier les gamers PC avec nos multitudes de hits dans autant de genres différents, il est vrai qu’on lorgnait pas mal sur Baldur’s Gate, Planetscape: Torment, les premiers Fallout, etc. Du coup, voir ce genre de jeu, très bavard certes mais surtout d’une profondeur indéniable, débarquer aujourd’hui tranquillou sur consoles… c’est une véritable joie. Surtout quand, comme avec le soft ici testé, c’est une véritable réussite à la clé.
Avant une année 2023 qui devrait notamment se placer sous le signe des jeux chronophages à univers profonds (Diablo 4, Baldur’s Gate 3, Final Fantasy XVI etc), 2022 a décidé de tirer sa révérence en nous proposant plus qu’un aperçu de ce genre de sortie. L’histoire de Pathfinder : Wrath of the Righteous est imposante, exigeante. Elle nous conte le retour d’un seigneur démoniaque malgré bien des croisades courageuses ayant permis un temps de repousser la menace. Cette fois, celle-ci est bien lancée, et plus rien ne peut empêcher la dimension des Abysses de se déverser par le portail de La Plaie des Mondes. C’est ici que notre personnage, tout d’abord insignifiant et même blessé, intervient sous l’aile protectrice de Terendelev, une dragonne argentée. Malgré cela, le début de l’aventure se fait difficile pour l’avatar, plongé dans les catacombes de la ville et tout d’abord en mission pour rejoindre la surface. Un cheminement parfait pour créer de forts liens avec notre personnages. C’est l’une des réussites de ce jeu : le récit est puissant, réserve bien des rebondissements surtout en fin des chapitres. Ah oui, et c’est entièrement sous-titré dans un français bien soigné, donc aucune excuse pour ne pas plonger pleinement dans cet univers.
Petite précision, Pathfinder : Wrath of the Righteous est bien la suite de Pathfinder : Kingmaker, mais il n’est aucunement besoin d’avoir joué au second pour profiter pleinement du dernier. Tant mieux, cela permettra même aux nouveaux venus de bien s’emparer de la destinée du personnage. D’ailleurs, et comme dans tout bon C-RPG, il va falloir construire notre avatar dans les moindres détails. Et c’est là encore une grosse réussite tant l’outil nous donne de multiples options. Bien sûr pour l’apparence de votre héros ou héroïne, la race, mais surtout dans les classes et spécialisations. Ce sont des dizaines et des dizaines de possibilités qui vous attendent, dont certaines devront être débloquées (coucou la rejouabilité monstrueuse). Tout en sachant que le soft nous permet le multi-classe dans un système bien fluide. Dans la personnalisation, c’est clairement le C-RPG le plus complet que j’ai pu croiser depuis… toujours en fait. Après cette étape, sachez que l’aventure se vivra avec des compagnons, jusqu’à cinq, et tous accompagnés d’un background carrément phénoménal, se découvrant par le biais de missions dédiées. C’est vertigineux, et cela contribue évidemment à la richesse de ce colossal univers.
Tout ce que le genre fait de mieux est ici présent
Une fois bien aux commandes des personnages, rien ne peut plus nous empêcher d’aller botter les fesses de nos ennemis. Pathfinder : Wrath of the Righteous devient ici plus classique et, comme le rappelle l’usité adage, fichtrement efficace. Deux possibilités s’ouvrent à nous : le temps réel avec pause active, ou le tour par tour. Une option permet de passer d’un système à l’autre, et comme leurs qualités et faiblesses diffèrent j’ai un peu de mal à recommander l’un plutôt que l’autre. Je me suis plus amusé avec le temps réel, qui rend l’action plus énergique tout en laissant une bonne place à la réaction. Le tour par tour m’a été pas mal utile sur la fin, quand les batailles deviennent très (trop !) nombreuses et parfois assez difficiles. Du coup, bravo aux développeurs de Owlcat Games pour avoir laissé le choix. Qui dit combats dit aussi ergonomie, avec pas mal de raccourcis. Là, ça devient plus délicat, la navigation dans les menus (l’inventaire, quelle plaie) étant pensés pour la version PC. Aussi, la prise d’expérience se fait de manière tout à fait convenue, la montée de niveau aussi. Enfin, sachez que le jeu vous réserve des phases de guerre, puisque la gestion du Royaume fait le voyage dans cette suite. Recrutement d’unités, entrainement, tout est là mais manque peut-être un peu de surprise et de renouvellement.
L’autre gros morceau de Pathfinder : Wrath of the Righteous, c’est bien entendu son univers et notre propension à agir en son sein. On navigue par le biais d’une carte du monde, afin de prendre la direction des lieux visés par les missions. Ceci en calculant la fatigue et quelques denrées à utiliser, et en sachant que des rencontres aléatoires peuvent se déclencher (trop souvent à mon goût). Certes, cela limite la sensation de liberté, mais les endroits sont tellement vastes et bourrés de choses à découvrir que l’on ne tient pas vraiment compte de cette sensation. Ainsi, ce sont des centaines de quêtes qui vous attendent, toutes bien développées. Aussi, il faut s’attendre à une grosse dose de dialogues, lesquels laissent des choix de réponse qui auront un impact direct sur le cheminement, ouvrant ou fermant des voies mais aussi des recrutement de quo-équipiers. Enfin, vous remarquerez que certains mots ou certaines expressions, dans les textes, sont de couleurs différentes. Il s’agit en fait de liens vers l’encyclopédie du jeu, d’une épaisseur gargantuesque, terminant de faire de cet univers l’un des plus riches que j’ai pu découvrir.
Entre les innombrables quêtes, les personnages secondaires que l’on ne peut recruter que selon notre cheminement, et la rejouabilité évidente liée à l’imposant outil de création d’avatar, Pathfinder : Wrath of the Righteous propose une durée de vie vertigineuse. L’histoire principale peut se boucler en cinquante heures, mais personne ne se contentera d’elle. C’est bien une centaine d’heures qu’il vous faudra sur un seul run, donc imaginez avec la rejouabilité ! Sachez aussi que cette version console, distribuée par Plaion (la version physique vous réserve des autocollants !), propose le soft en édition Enhanced, donc du contenu supplémentaire mais aussi tous les DLC gratuits. Côté technique, le moteur de Pathfinder : Kingmaker fait son retour, et il se fait vieillissant. La 3D isométrique fait old school, les environnements manquent un peu de détails, et j’ai rencontré quelques bugs d’affichage ou de collision. Bref, ce n’est pas fameux visuellement (on s’en rend aussi compte avec le nouveau mode Photo, un bel effort tout de même), mais on s’en contente si l’univers nous emporte. L’ambiance sonore, elle, est plus qualitative, surtout grâce à une bande originale très ambitieuse, multipliant les thèmes mémorables.