Monster Hunter Rise brille toujours autant
Les joueurs expérimentés le savent mieux que personne : quand Capcom sent un bon filon, il s’y engouffre jusqu’à épuisement. Si certains vont hurler à la volonté de se faire de l’argent, de la caillasse (parce que eux, quand ils se lèvent le matin, c’est pour la seule gloire), d’autres bien plus équilibrés feront remarquer la qualité de ces sorties. Je me rappelle, par exemple, de ces tonnes d’éditions pour Street Fighter II, qui prenaient d’assaut les grands magazines de l’époque. Du coup, voir l’excellent Monster Hunter Rise débarquer sur consoles de génération actuelle ne me surprend guère, même si j’aurais aimé plus de folie dans le contenu.
Paru en mars 2021 sur Nintendo Switch, Monster Hunter Rise fut un joli succès populaire et critique alors même que la licence se trouvait là à un véritable tournant de son existence. Plusieurs éléments en faisaient un titre important pour Capcom : l’utilisation du RE Engine, moteur interne qu’il fallait mettre en avant coûte que coûte, et la confirmation du gameplay du phénoménal épisode MH World. Tout cela au service d’un jeu dont le scénario se développait un peu plus que précédemment : la Calamité menace le petit village Kamura, et avec elle le terrifiant monstre Magnamalo. Notre chasseur, que l’on a au préalable personnalisé (ainsi que ses adorables compagnons Palico et Chumsky), va devoir prêter main forte aux villageois au sein de la Forteresse. Alors non, ce n’est pas aussi poussé intrusif qu’un God of War Ragnarok, et tant mieux : l’univers se découvre manette en mains, avec plus de détails qu’espéré pour qui veut bien les découvrir. Et le tout sous-titré en français !
L’univers du jeu d’origine était magnifique, entre fantasy et estampe, et tant mieux car rien ne bouge dans cette nouvelle édition. Monster Hunter Rise fait le voyage heureusement sans ne rien perdre en route, que ce soit en terme d’écriture, de gameplay, ou de contenu. Du coup, il faut tout de même rappeler que cet opus base sa prise en mains sur les mécaniques introduites par MH World, mais avec un plus gros focus sur la verticalité, et un sentiment de liberté que je trouve encore plus appuyé. C’est avant tout grâce au Filoptère, un insecte faisant office de super-grappin capable de nous faire bondir sur plusieurs dizaines de mètres. Parfait pour atteindre des endroits offrant une bonne visibilité sur un monstre chassé, mais aussi afin d’attaquer avec des liens de soie. On était beaucoup à se demander comment l’éditeur allait pouvoir encore améliorer sa licence, et cette mécanique vient apporter une réponse inespérée. Là encore côté gameplay tout est identique à la version Nintendo Switch, que ce soit dans la difficulté plus équilibrée qu’à l’accoutumée, dans son level design bluffant, ou dans sa propension à se partager entre missions jouables en solo ou clairement plus destinées à la coopération.
Un portage (un peu trop) discipliné
Clairement, Capcom a surtout voulu rendre Monster Hunter Rise accessible à tous les joueurs, mais sans n’y apporter que de petites retouches uniquement techniques. C’est là mon regret : aucun bonus côté contenu. Certes, le soft d’origine propose à lui seul une durée de vie gigantesque, avec au moins deux-cents heures pour commencer à voire pointer le 100%. Le jeu n’est certes pas le plus généreux de la série en terme de monstres, avec tout de même plus de soixante à combattre, il l’est par contre bien plus ne terme d’activités secondaires. Et le endgame se fait carrément hors du commun. Par contre, l’extension Sunbreak n’est pas incluse dans cette sortie, et là c’est vraiment très, très dommage. Elle sortira bien sur les nouvelles plateformes, mais devra être acheté en DLC, comme sur Switch et PC. Donc, si vous vous demandiez pourquoi cette parution n’a pas de sous-titre comme « Gold Edition », la réponse est désormais connue. Bon, on peut tout de même se réconforter en ayant à l’esprit qu’il existe une feuille de route, avec des monstres bonus et gratuits qui seront disponibles petit à petit.
En faisant le grand saut de la Switch aux consoles beaucoup plus puissantes, Monster Hunter Rise se devait de présenter un visage au moins un peu plus propre. Bonne nouvelle, c’est le cas, alors que le soft d’origine était une véritable prouesse pour la plateforme de Mario et Zelda. Tout est assuré en 4K et 60fps, et l’on dispose de beaucoup d’options (le HDR !) afin de bien mettre en relief les qualités de la PlayStation 5. Les textures, les ombres, tout m’a paru plus précis qu’en 2021, c’est donc une réussite visuelle même s’il ne faut pas parler de révolution. Aussi, petit coup de cœur pour les différents filtres, qui peuvent accentuer le trip japonisant de cet opus. Par contre, la Dual Sense n’a malheureusement pas été mise à l’honneur, et c’est dommage tant les gâchettes auraient pu servir le gameplay. Et le travail sur le son donne un peu trop la priorité aux musiques. Bon, tant mieux, les compositions de Satoshi Hori sont de très grande qualité, parmi les plus puissantes de la licence.