Ys IX : Monstrum Nox, un grand A-RPG à découvrir aussi sur PS5
Rien ne m’est plus délectable que la popularité grandissante de la licence Ys. Longtemps restée dans l’ombre de The Legend of Zelda, alors même que les deux épopées cultivent finalement pas mal de différences, cette série a pourtant tout pour plaire non seulement au Japon, mais aussi sous nos latitudes. Un avatar charismatique, une contextualisation faisant de chaque opus un one shot pouvant être joué dans n’importe quel ordre, un gros focus sur l’exploration, et un gameplay exemplairement chiadé : la recette est solide au possible. Il ne manquait plus qu’un supplément d’âme, côté scénarisation, pour faire de cette licence un véritable phare de l’Action-RPG. Ce qui fut réalisé avec la pépite Ys VIII : Lacrimosa of Dana (Ys Seven avait ouvert la voie, j’en conviens, mais timidement) en 2016. Quelques années plus tard, en 2021 chez nous (en 2019 au Japon, une attente insoutenable quand j’y repense), Ys IX : Monstrum Nox avait la lourde tâche de confirmer cette grande forme. Et ce fut une mission accomplie. Aujourd’hui, ce hit revient sur PlayStation 5, l’occasion ou jamais de le découvrir si vous étiez passé à côté.
Ce test d’Ys IX : Monstrum Nox va se concentrer principalement sur les menus apports de la version PlayStation 5. Pour de beaucoup plus amples détails concernant l’histoire, mais aussi le gameplay et le contenu, mon, article concernant le portage sur Nintendo Switch vous tend les bras. Je me dois tout de même de résumer ici les grandes forces du jeu en lui-même, car elles sont nombreuses et méritent toute votre attention. Tout d’abord, sachez que vous pouvez très bien débuter votre découverte de la licence par cet épisode. Les Ys ont la particularité de certes développer un lore impressionnant, l’un des plus riches du jeu vidéo, mais toujours en prenant soin de nous propulser aux commandes d’un avatar, Adol Christin, en position de totale découverte. Et ça fonctionne parfaitement avec cet opus, lequel se situe en toute fin de l’actuelle timeline. Notre rouquin préféré, toujours accompagné du fidèle Dogi, débarquent tranquillou loulou dans les alentours de Balduq, une ville qui me rappelle toujours autant un Paris sous influence gothique, surplombée d’une immense et inquiétante prison. Mais leurs pérégrinations va prendre un tout autre tournant quand le duo va se faire arrêter de manière bien brutale, et jeter au cachot.
Bien entendu, le débrouillard Adol a l’habitude des situations compliquées. Du coup, il parvient à s’échapper et se lance dans une évasion furtive… jusqu’à ce qu’il se fasse surprendre. Mais pas par un soldat, plutôt par une jeune femme : Aprilis. La rencontre se fait courte mais pour le moins impactante, puisque cette dernière dégaine un étrange flingue et tire une sorte de sort sur notre pauvre rouquin. Le projectile se révèle en fait une malédiction enfermer sa victime dans les murs de Balduq, mais aussi lui permettant à sa victime d’utiliser des pouvoirs spéciaux. On comprend alors qu’on a voulu nous garder sous le coude pour une mission dont je vous laisse l’entier plaisir de la découverte. Le contexte d’Ys IX : Monstrum Nox fonctionne toujours aussi bien. On rentre vite dans le vif du sujet, et les rebondissements s’enchainent tout au long d’un cheminement réservant les moments les plus sombres que la licence a pu offrir jusqu’ici. Le dernier tiers de l’aventure m’étonne toujours dans sa noirceur. Autre grosse qualité scénaristique, les personnages secondaires sont tous très charismatiques. Cet opus, c’est un peu Avengers chez Ys, avec une équipe de supers-damnés sous les ordres d’une sorte de Jeanne D’Arc encapuchonnée. Et chacun des protagonistes a droit à une motivation bien marquante, avec de belles émotions à la clé. Une belle réussite, surtout que les sous-titres français sont de la partie.
Sur PlayStation 5 ou autre plateforme : foncez y jouer !
Le gameplays d’Ys IX : Monstrum Nox exploite parfaitement son contexte scénaristique. Si Nihon Falcom est l’un de mes studios préférés, ce n’est pas pour rien : les équipes de Toshihiro Kondo sont parmi celles qui maitrisent le mieux l’impact, la nervosité, et le sentiment de découverte. Je dois rappeler ici que le jeu est un A-RPG à la troisième personne, ce qui implique des combats en temps réel. La recette née avec Ys Seven, nous permettant de switcher avec d’autres personnages que le seul Adol, fait ici son grand (et dernier ?) retour, et elle est encore plus sublimée que dans le huitième opus. Changer de combattant, c’est aussi avoir accès à un mouvement unique à chacun permettant d’atteindre des endroits d’une Balduq au level design très vertical. La ville est d’ailleurs au centre de l’expérience, sorte de petit monde semi-ouvert dont on débloque des zones au fur et à mesure. Certes, et même avec ses alentours proches et la grande prison, ce lieu est plus confiné que la gigantesque île Sirène d’Ys VIII, mais sa construction favorise une sorte de caractère Metroidvania appréciable. Les combats restent aussi une grande réussite, aussi simples à prendre en mains (ce mapping des touches est exemplaire) que jouissifs à dompter. Le gros apport, c’est le retour du mode Boost dont les effets se font sentir sur la vitesse, les dégâts et la résistance. C’est malin, car ça se marie bien avec la caractérisation des personnages, plus super-héros que jamais. Et c’est particulièrement utile dans les combats de boss, toujours aussi épiques pour qui ne joue pas en Facile.
Ys IX : Monstrum Nox propose une aventure principale longue d’une bonne vingtaine d’heures, et il vous en faudra cinquante au total pour tout faire et tout voir. C’est un peu moins que ce que la licence a l’habitude de proposer, et pour cause : le new game plus est clairement chiche. D’habitude, on a droit à un donjon bonus e forme de (très) gros challenge, mais ce n’est pas le cas ici. On pourra tout de même se relancer dans le grand bain avec une difficulté accrue, ou encore afin de compléter les fiches de personnage ou récolter toutes les pétales bleues histoire d’admirer le court clin d’œil vocal à un personnage désormais iconique de la série. C’est ici que je commence le tour d’horizon de cette version PlayStation 5 : elle n’apporte aucun véritable bonus de contenu et se contente d’embarquer tous les DLC. Côté technique, le rendu est globalement identique à ce qu’on a vu sur PS4, mais avec une fluidité désormais totale. Et heureusement, c’est le minimum de ce qu’on pouvait attendre. Dommage, j’aurais aimé, par exemple, un effort sur les vibrations haptiques de la DualSense, mais ce n’est pas le cas. Heureusement, la direction artistique reste admirable, jusque dans une bande originale toujours aussi mémorable. Et sachez que l’éditeur NIS America fait tout de même les choses en grand en proposant une version boîte, c’est toujours ça de pris pour les collectionneurs.