Ride 5, le meilleur opus de la licence
Née en 2015, voilà donc presque 15 ans, la licence Ride a évolué en même temps que son développeur Milestone. On ne va pas se mentir, ce dernier n’a pas toujours été synonyme de qualité. Cela a changé en seulement quelques années, et notamment depuis que ce studio italien, spécialisé dans les jeux de course (et particulièrement de moto), a été acquis par Deep Silver. Un gage de moyens salvateur, tant le rythme de parution est effréné dans cette structure. Parfois même un peu trop, et il n’est pas rare que je pointe une sorte de surplace dans certains de leurs millésimes. Après un quatrième opus un peu frappé par ce phénomène, j’attendais de Ride 5 que cet opus prenne un véritable envol. Bonne nouvelle : il s’agit, selon moi, du meilleur épisode à ce jour.
Tout passionné de moto va se jeter sur l’incontournable Carrière (ici intitulé Tour), et à raison. Faisant partie de ces joueurs ayant passé des heures et des heures sur le solo du tout premier Gran Turismo, je ne peux que comprendre. Ce genre de mode a tout de même pas mal changé dans les jeux de sport, et la simulation de moto n’y échappe pas. On a donc droit à autre chose qu’une succession de courses et des achats. Le cheminement se fait un peu sur le modèle du quatrième opus, ce qui implique un choix de ligue au commencement : Amériques, Europe et Asie. On doit piloter sur plus de trente-cinq circuits, divisés en quatre grands actes (pour marquer la montée en puissance des bécanes). Bien entendu, le pilote devra choisir une écurie, gagner de l’argent pour acquérir différents modèles. Pour rythmer, on a droit à plus de deux-cents épreuves, mais aussi un classique système d’adversité avec un rival que l’on prend plaisir à battre. Ce mode de Ride 5 est on ne peut plus classique, et c’est sans doute mon plus gros regret quant à cette édition. Mais cela ne signifie pas qu’on n’y trouve pas une grosse dose de fun : on aime toujours autant évoluer, gagner et se rapprocher du titre mondial jusqu’à le remporter.
Côté contenu, Ride 5 met le paquet. Le Tour est évidemment le gros morceau, mais on a aussi tout ce qu’il faut en Contre-la-montre, en multijoueurs (en ligne mais aussi en local avec écran splitté), ou encore un certain Race Creator. Ce dernier permet de créer des courses ou même des championnats. On peut tout régler : le nombre de pilotes, de courses, les règles. Vous voulez vous lancer dans une course d’endurance sur plusieurs heures ? Vous le pouvez. Bref, c’est une bonne occasion pour renouveler l’intérêt. L’onglet Éditeur est aussi très conséquent, avec une tonne de possibilités pour les artistes. Combinaisons clinquantes, casques originaux, autocollants à appliquer un peu partout. Et tout cela peut être partagé en ligne, ce qui implique que vous pourrez aussi récupérer les œuvres des autres. En parlant d’en ligne, sachez que les serveurs sont solides, et que les concurrents ont déjà un sacré niveau.
La série fait des progrès dans le gameplay et la technique
Mais ce qui m’a charmé au plus haut point, c’est l’avancée de Ride 5 côté gameplay. C’est bien, dans la prise en mains que l’expérience de détache de son prédécesseur, avec comme maitre-mot l’accessibilité. Les bases installées depuis Ride 3 sont encore présentes, mais cette fois-ci les sensations ne sont plus réservées aux uniques jusqu’au-boutistes de la simulation. Tout cela est symbolisé par le choix de la difficulté, qui va de Facile à Extrême. Et chacune est détaillée : on peut donc opter en sachant quelles seront les aides au pilotage (rembobinage, transmission, etc) mais aussi l’agressivité de l’intelligence artificielle. Laquelle, d’ailleurs, peut toujours surprendre par des prise de décision très dangereuses, vous forçant parfois à une prudence exacerbée. J’apprécie grandement la gestion du poids de la moto, très bien rendue. Alors certes, le rendu du pilote, un peu raide, peut faire tiquer, mais on comprend vite que sa physique est nickelle. Cela se vérifie notamment grâce aux conditions climatiques, évolutives et particulièrement réussies. La différence entre sol sec et détrempé est énorme, nous poussant à agir en passant aux stands. Complet donc, et surtout accessible pour qui préfère des sensations plus arcades. Mais attention, ce n’est pas non plus Super Hang-On : il faut faire preuve de précision, sinon c’est la chute.
Ride 5 est le premier opus de la licence à ne pas sortir sur l’ancienne génération de consoles. Il fallait donc que Milestone assure un véritable gap technique. Là encore, le studio rend une copie satisfaisante. Tout d’abord, la modélisation des différentes motos de tous les constructeurs (Yamaha, Ducati, Suzuki, BMW, et d’autres, ils sont tous là) est carrément grandiose. C’est clairement une grosse évolution par rapport à Ride 4. La fluidité est constante, à soixante image par seconde. Les textures sont de bon niveau, on le remarque notamment dans les bords de circuit avec des panoramas parfois impressionnant (ah, Tokyo !). Enfin, les conditions climatiques sont de toute beauté, entre les effets de lumière et le rendu des nuages. Mon seul petit regret à ce niveau concerne l’animation du pilote, un peu raide à mon humble avis. Enfin, les bruitages sont en tous points agréables, et rendent précisément compte des moteurs.