Fate/Samurai Remnant, le visual muso
Si cette fin d’année est abusivement centrée sur un certain homme-araignée (dont le jeu est un peu surcoté, soit écrit en passant), j’ai décidé une fois de plus de prendre la tangente. De donner sa chance à des softs certes moins médiatisés mais que j’espère à chaque fois bourrés de qualités. Après celle du très bon Silent Hope, j’attendais avec un certain entrain de mettre enfin les mimines sur Fate/Samurai Remnant car, entre nous, je suis un peu en manque de muso, ce genre typiquement japonais et si particulier. Et autant vous dire, de suite, que je ne suis pas déçu.
Alors, commençons par le sujet le plus délicat : l’histoire de Fate/Samurai Remnant. Non pas qu’elle soit compliquée, ni même désagréable, bien au contraire. Mais j’attendais de voir si le récit est compréhensible même sans avoir suivi toute la licence des Fate. Car cette véritable saga transmédia, se suivant tout autant sur consoles qu’au travers de nombreuses light novel et d’animés, est d’une richesse peu commune. Si je devais employer une comparaison, j’invoquerais The Legend of Heroes, mais dont la narration se ferait encore plus éclatée entre différents segments scénaristiques. Alors je vais rassurer le plus vite possible : même un nouveau venu s’en sortira. Si le cheminement adresse quelques (gros) clins d’œil aux habitués, on peut très bien les louper et tout de même prendre son pied. On prend donc la direction de l’ère Sengoku, et notre avatar est un certain Iori Miyamoto, jeune samurai de son état et surtout en grand danger suite à l’attaque de son village par une entité sanguinaire. Débute alors une intrigue très solide devenant, au fur et à mesure, de plus en plus tendue, avec une bonne dose de complots mais aussi de fantastique.
Et heureusement que l’histoire de Fate/Samurai Remnant tient ses promesses car elle se fait très présente. Ce jeu, édité par Koei Tecmo, est développé conjointement par Omega Force et Type-Moon. C’est une précision importante car les fins connaisseurs comprendront alors la structure de l’expérience, entre muso à la Dynasty Warriors et visual novel. Il faut donc s’attendre à lire une bonne grosse dose de textes à faire défiler, dans une rythmique très en contradiction avec le gameplay des phases d’action. Ce n’est pas mauvais en soi, par contre, et à mon humble avis, il aurait fallu proposer des sous-titres en français. Ce n’est pas le cas ici, et le niveau de maitrise d’anglais demandé se fait tout de même assez élevé. Mais n’abandonnez pas trop vite, car entre l’univers, les personnages secondaires tous bien caractérisés, l’engagement vaut le détour. Et c’est aussi à ce prix que vous découvrirez un muso très typé action-RPG aux mécaniques très bien huilées. Mais attention, la forme est très différente de ce qu’Omega Force livre habituellement. Le côté jeu de rôle est plus développé que d’habitude, notamment avec des zones à visiter entre les missions, dont un hub où l’on peut s’adonner à des mini-jeux comme le Leyline que je vous laisse découvrir.
Omega Force, entre modernité et tradition
En tant que muso, Fate/Samurai Remnant fait plus que le job, en prenant soin non seulement de garder les sensations mais de les accompagner d’un feeling un peu plus ouvert. On a évidemment ces longs enchainements, et ces grappes d’ennemis même si elles sont moins excessive qu’à l’accoutumée. Le jeu se fait aussi plus permissif en terme d’exploration, les zones et objectifs se faisant moins dirigistes que dans un Warriors-like. Afin de faire bonne figure dans les combats, notamment contre les boss parfois ardus (et pas toujours agréable à battre), il est donc nécessaire de se perfectionner : niveaux à glaner, équipement à améliorer, des talents à acquérir. Et tout cela sans oublier la plus grosse des features : les Servants représenté par sept armes apportant, donc, différents types de dégâts. C’est beaucoup plus poussé que ce que j’en espérais, avec aussi tout un système de posture ou de sorts à lancer. C’est une véritable qualité pour ma part car je trouve le studio parfois trop prudent côté nouveautés. Bon, je ne leur lance pas la pierre après l’avancée trop rapide que représenta Dynasty Warriors 9 et, justement, on est certainement en présence d’un jeu-leçon, celui qui prouve qu’ils ont bien digéré cet échec.
Avec son histoire longue à découvrir, ses quêtes annexes certes très Fedex mais indispensables afin de perfectionner l’avatar, ses mini-jeux loin d’être anodins, Fate/Samurai Remnant propose un contenu bien solide. Celui-ci devient encore plus impressionnant grâce à un new game plus costaud, avec différentes fins à la clé. C’est donc une durée de vie impressionnante qui vous attend, les complétistes pourront tabler sur une bonne centaine d’heures. Techniquement, le soft me surprend dans le bon sens. J’aime particulièrement ce cel shading très typé animé, très bien souligné par un excellent chara-design et même des animtions certes simples mais soignées. Quant aux effets de lumière, ils sont de haut niveau, et tout cela se vérifie notamment quand les environnements sont plongés dans la nuit. Alors certes, j’ai remarqué une poignée de petites baisses de framerate, une caméra parfois à l’Ouest, et les textures ne sont pas les plus précises jamais rencontrées. Mais globalement c’est très agréable. Le régal va jusque dans le domaine sonore, grâce à une sublime OST aux thèmes rendant bien compte de l’ère Edo, mais aussi des doublages japonais interprétés idéalement.