Trolls : Remix Rescue, quand la musique n’est pas bonne
En cette fin d’année 2023, l’industrie vidéoludique est particulièrement active en terme d’adaptations en direction de nos consoles. Si la plus médiatique restera le ronflant Avatar : Frontiers of Pandora, on a aussi eu Goldorak : Le Festin Des Loup, Astérix & Obélix : Baffez-les tous ! 2, Skull Island : Rise of Kong, ou encore Dreamworks All-Star Kart Racing. Ce qui me frappe, c’est la certaine diversité des provenances de ces jeux en terme d’éditions. Clairement, l’on sent que l’exercice reste l’un des plus prisé des différents acteurs de ce milieu, même si certains résultats ne sont pas à la hauteur. Malheureusement, c’est aussi le cas de Trolls : Remix Rescue, édité par Gamemill Publishing.
Trolls : Remix Rescue accompagne donc la sortie au cinéma de Trolls 3, un film d’animation ayant connu un beau petit succès au box office, notamment en France en ayant dépassé le million de spectateurs. Ce n’est pas rien. Du coup, le jeu était un minimum attendu au tournant notamment au niveau de son histoire. Celle-ci prend le contrepied des attentes en proposant un récit original dans l’univers de la licence, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose. En gros, un troll maudit amateur de jazz est entrain de mettre le royaume sans dessus dessous à cause de sa musique plongeant les petits habitant chevelus dans un état de sidération. Le joueur incarne alors un troll DJ, ayant évité le pire grâce à son casque, et dont la mission va être de parcourir un assez vaste monde afin de remplir certaines missions musicales. Certes, ce n’est pas le scénario du siècle mais il fonctionne plutôt bien en imprégnant un certain besoin d’aller de l’avant. Par contre, la narration est d’une platitude prononcée, et les sous-titres français lardées de coquilles.
L’histoire de Trolls : Remix Rescue est donc un bon point, car elle justifie le gameplay. Le problème, c’est que ce dernier se situe entre le banal et le mal fignolé. Pourtant, je n’ai pas totalement détesté le précédent soft du studio de développement Petit Fabrik, Kukoos : Lost Pets. Des qualités et des défauts, certes, mais tout de même un minimum satisfaisant (d’où la moyenne lors de mon test). Le titre qui nous intéresse ici se veut un mélange d’aventure, de plates-formes, de jeu de rythme et de personnalisation. Sur le papier, c’est pas mal, manette en mains c’est d’un mou rarement vu jusqu’alors. On traverse des zones vides, seulement justifiées par des objets à collecter, des cristaux utiles pour acheter des éléments cosmétiques pour l’avatar. On a bien quelques combats pour rythmer le cheminement, à base d’enchainements de coups de cheveux. Mais l’absence de sensations d’impact, de patate dans les hits, font que l’on se débarrasse de ces phases sans trop de passion. Et sans trop d’enjeux.
Un manque de finitions incontestable
Alors oui, Trolls : Remix Rescue s’adresse à un jeune public. Et ce n’est pas un mal. Seulement, j’ai du mal à accepter que les softs destinés à cette cible se font de plus en plus simplistes. Quel âge avions-nous en découvrant Super Mario Bros, Super Castlevania IV, etc ? L’absence de challenge est déjà fâcheux, mais la finition plus que chancelante est encore plus grave. Tout d’abord, ne pas proposer une carte dans les déplacements, c’est un choix qui peut se justifier. Mais ici, avec un level design au pifomètre et une orientation difficile à cause du peu d’informations données sur le terrain, ça devient problématique. Aussi, les phases de rythme n’ont pas grand chose d’amusant. On a un défilement des touches à activer qui s’enchainent de gauche à droite, et il faut les tapoter dans le bon timing. C’est classique, pas mauvais en soi, mais là encore c’est d’un mou peu commun. Le joueur a donc du mal à garder son intérêt intact, et ce malgré le gain de quelques capacités en chemin qui donne à la globalité un caractère de plus en plus platformer.
Trolls : Remix Rescue se termine à 100% en cinq à six heures, ce qui est amplement suffisant. Aussi, en terme de contenu, il faut souligner que le jeu fait le job avec pas mal d’éléments à débloquer. Mais pour ce faire, il faudra passer outre une technique aux abois. C’est une catastrophe de A à presque Z, dont je ne sauve que la modélisation 3D des trolls plutôt sympathique. Tout le reste fait peur : les bugs de collision de partout, d’affichage en veux-tu en voilà, des textures époque début PlayStation 2, un framerate instable au possible, une caméra foldingue… Je ne vais pas tirer sur l’ambulance : on sent que le studio a été pris par le temps pour tenir des objectifs sans doute trop serrés. Enfin, la musique est un véritable sketch, surtout pour un soft qui se veut en partie de rythme. Aller, pas besoin d’en rajouter.