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Outcast : A New Beginning – Test – PlayStation 5

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Outcast : A New Beginning a des qualités à faire valoir

Paru en 1999, Outcast fit l’effet d’une Tsar bomba dans le paysage vidéoludique. Alors que l’industrie avançait à pas de géant grâce à de nouvelles cartes graphiques paraissant presque chaque mois (c’était vraiment la folie), le jeu du studio Appeal était une véritable révolution technique. Car, justement, son moteur 3D se déchargeait des CG au profit d’une technologie à base de voxels. L’intelligence artificielle des PNJ était aussi mise en avant, et c’est vrai qu’elle sortait de l’ordinaire. Ne rentrons pas dans les détails, mais sachez que n’importe quel joueur expérimenté (comprendre gamer de quarante ans) se souvient parfaitement de ce titre. Du coup, et malgré la petite déception autour du remake Outcast : Second Contact, j’étais assez frétillant à l’idée de découvrir cette véritable suite qu’est Outcast : A New Beginning. Et, si tout n’est pas parfait, je suis plutôt satisfait du voyage.

Il est peut-être temps de rendre justice à cet Outcast : A New Beginning, clairement passé inaperçu en ce début d’année 2024 surchargé en grosses sorties parfois bien trop chronophages. J’irai même plus loin, car je trouve que ce soft a fait l’objet d’un traitement un peu étrange de la part de certains, bien pressés de rendre un avis très négatif ici. Mais bon, c’est sans doute plus facile que sur certaines autres sorties. Bref. Si le jeu a certes pas mal de défauts, il a au moins trois qualités. La première, c’est l’histoire qui évite soigneusement tous les poncifs occidentaux actuels. Comprendre par là : pas de politiquement correct, et ça fait du bien. On retrouve donc Cutter Slade, sorte de slider pour qui a un peu de culture série sortant des sentiers battus par Netflix. Sans trop vous dévoiler l’intrigue et ses rebondissements, sachez que l’on est de retour sur la planète Adelpha, toujours habitée par les délirants Talans. Avec toujours cet humour entre notre conception terrienne des choses et celle de ces autochtones. Bref, de file en aiguille nous voilà identifié comme une sorte de prophète capable de combattre une menace mortelle visant à s’accaparer les ressources naturelles de l’endroit. Certes, c’est de l’ordre du déjà-vu, et je peux même écrire que le scénario fait parfois beaucoup trop écho au jeu d’origine. Mais, globalement, ça nous emporte, sans sans l’aide d’un certain humour efficace. Et sachez que tout est sous-titré en français.

La seconde qualité d’Outcast : A New Beginning, c’est le gameplay. Et si ce dernier est satisfaisant, c’est d’abord car les développeurs du titre, toujours sous la bannière d’Appeal (appartenant désormais à THQ Nordic), sont aussi ceux de 1999. C’est, à mes yeux, très important car provient de ce fait une sensation de progression, et non de transformation. Comprendre par là que les fans ayant connu le premier titre vont avoir le bonheur de ne pas se sentir insultés par des changements inappropriés  Il s’agit donc d’une évolution, d’un approfondissement, et cela toujours du côté de l’exploration. Car le jeu reste cette grande aventure à tendance RPG, avec certes des combats mais surtout une véritable attention portée sur l’importance de la découverte. Au sein de cet énorme open world en vue à la troisième personne, votre avatar a donc l’usage d’un Com-Link, un outil permettant le scan des environnements afin d’en découvrir toutes les composantes : ennemis alentour, missions principales ou annexes et, très importantes, les ressources. Si l’on a bien accès à un flingue et un fusil, c’est bien le système d’amélioration qui fait le charme de l’expérience. Tout cela se fait par le biais d’un arbre de compétences à garnir grâce, justement, aux ressources, mais aussi à tout un tas de modules permettant, au fur et à mesure, une plus grande puissance mais aussi de meilleures sensations. Tout cela est rapidement digéré, la prise en mains étant certes classique mais surtout très efficace en terme d’utilité directe. Pas de pertes de temps dans des mécaniques trop dispersées, et c’est bienvenu.

Cutter Slade au centre d’une aventure plaisante et dépaysante

Mais j’insiste en abordant cette troisième qualité. La principale satisfaction apportée par Outcast : A New Beginning est le sentiment d’évasion, le plaisir pris à explorer le monde. C’est aussi grâce à la capacité de déplacement de l’avatar, notamment grâce à un jetpack carrément jouissif à utiliser. Il est lui aussi améliorable, jusqu’à tel point qu’il devient carrément une sorte de wingsuit assez jouissive à utiliser. On a aussi une multitude de portails permettant des voyages rapides salvateurs. Car vous en ferez des allers et retours afin de remplir certains objectifs, qu’ils soient principaux ou annexes. La durée de vie est d’ailleurs très solide, et viser le 100% ne sera pas chose aisée. Entre les quêtes secondaires, les activités optionnelles, des défis à ne plus savoir qu’en faire, vous aurez de quoi poncer la manette. Et surtout, excellente nouvelle, ça ne tire pas trop en longueur non plus. N’ayez donc crainte, vous pourrez en faire le tour en moins de quarante heures, et c’est une aubaine par ces temps où n’importe quelle production AAA dépasse la centaine. Seul bémol : les quêtes annexes ne sont pas forcément bien écrite, on est plus sur du Fedex, alors même que l’univers ne demandait qu’à être approfondi par le biais de leur complétion.

Enfin, il reste à aborder la technique d’Outcast : A New Beginning. Et c’est sans aucun doute ici que le bât blesse. Pas que le jeu soit moche, la direction artistique est d’ailleurs digne de celle ayant fait les beaux jours de la version 1999. À savoir que les environnements sont colorés, sortent bien de l’ordinaire, tandis que le riche bestiaire propose une belle dose de dépaysement. Par contre, la fluidité est souvent mise à mal, ainsi que la distance d’affichage. J’ai aussi croisé quelques bugs de collision gênant me forçant à relancer ma sauvegarde. J’espère que le jeu fera l’objet de mise à jour afin de régler ces quelques soucis. Enfin, l’ambiance sonore ne m’a pas particulièrement marqué, ni gêné. L’OST propose assez de thèmes pour ne pas trop prendre la tête, mais les sonorités manquent peut-être de ce caractère hors du commun, science-fictionnel dans l’esprit, que pousse pourtant la direction artistique.

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