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Astro Bot – PlayStation 5 – Test

image test astro bot

Astro Bot : aussi bien GOTY 2024 que meilleur jeu de cette génération

Avant d’aborder Astro Bot en lui-même, remontons le temps, quatre ans en arrière. Vous vous souvenez du Covid ? Moi, oui, et pour plusieurs raisons. La torture sociale évidemment, avec ces êtres humains condamnés à vivre dans un périmètre très réduit. Mais aussi, et peut-être surtout, la sortie de la PlayStation 5. Au milieu de ce marasme ambiant, brancher la petite dernière de chez Sony fut un véritable et durable rayon de soleil. Car, si le lancement fut marqué par la parution de l’excellent remake de Demon’s Souls, perso ce fut surtout un tout petit soft qui a retenu mon attention, et obtenu un tel coup de cœur qu’il est resté jusqu’à aujourd’hui mon titre favori de cette génération de console. Ce titre, c’était Astro’s Playroom, nouvelle aventure (gratuite !) du petit robot blanc né chez Team Asobi. Et voilà donc que son successeur vient prendre la relève, et avec elle le titre de GOTY&G. Bim, on débute le test ainsi, sans suspens : Astro Bot est le Game Of The Year & Generation.

Alors déjà, on va mettre tous les points sur toutes les lettres de l’alphabet : à mes yeux, la team Asobi a tout compris. Après avoir lu pas mal de choses concernant son dirigeant, le Français Nicolas Doucet, j’ai la conviction que, si cet Astro Bot touche toute personne en âge de tenir une manette, quel que soit son sexe, son origine, ses croyances etc, c’est parce que les esprits derrière le soft sont passés par les mêmes étapes culturelles que les nôtres. Oui, je parle de la génération Dorothée et Super Nintendo, celle qui regardait K-2000 en s’envoyant des Yes et une bouteille de Seven Up. En ce temps, pas besoin d’une grande histoire pour jouer : un plombier doit sauver une princesse. Un hérisson bleu fonce stopper les plans machiavéliques d’un docteur fou. Des combattants de rue se mettent sur la tronche pour remporter le titre mondial. Un maire descend dans les rues afin de castagner du punk et récupérer sa fille kidnappée. Et on s’amusait, point. Eh bien, c’est pareil pour Astro Bot. Le vaisseau-mère PlayStation 5 va mal, un alien vert lui retire ses différents composants. Le crash provoque, au passage, l’éparpillement des troupes de bots. Il vous incombe de les récupérer en traversant l’espace, direction plein de planètes aux inspirations vidéoludiques parfois évidentes, parfois moins, mais tout le temps impressionnantes. Pas de textes à rallonge, pas d’autre message que celui de la pureté du plaisir recherché, et ma foi bien trouvé.

Astro Bot développe une ambiance chaleureuse, positive, entrainante, et cela vient tout autant de la direction artistique (on y reviendra) que du gameplay. Là encore, je ne peux qu’affirmer la compréhension fascinante des composantes funs d’un platformer 3D, genre dans lequel in s’inscrit pleinement. Le soft a parfaitement digéré des dizaines d’années de titres bondissants, percutants, réglés comme du papier à musique. Dès les premières secondes, la prise en mains de notre mignonnet robotique nous fait l’effet d’une avalanche de plaisir absolu. J’en ai eu la chair de poule tant tout ce que j’aime était là, au creux de mes mains. Pas de raccourcis de touches. Pas de configuration compliquée à retenir. Avec Croix, le robot saute. On rappuie sur Croix, il plane. Avec Carré, il frappe. Si l’on maintient Carré, il lance une attaque tournoyante à la Link. Et ses mouvements répondent avec tant de précision, d’immédiateté, que c’est un plaisir constant que de les utiliser tout au long de niveaux ne cessant de mettre à l’épreuve cette base de gameplay. Car sachez que simplicité ne signifie surtout pas superficialité. La Team Asobi propose une méga-tonne de développements jouissifs autour de ces mécaniques. Bien sûr, en partie grâce à des ennemis poussant le joueur à mettre à l’épreuve ses connaissances. Un méchant se dirige vers vous tout électrifié ? Planez au-dessus de lui, car le laser sortant des petons le brisera. Un boulon vous balance des flammes ? Lâchez votre attaque tournoyante pour le déboulonner. Cela sans compter les boss, qu’ils soient de fin de galaxie ou de niveau : ils provoquent des moments non seulement impressionnants visuellement, mais aussi hyper funs à comprendre.

Le nouveau porte-étendard du platformer 3D n’a plus de moustache

Le fun, maître-mot de cet Astro Bot. Si le gameplay est une pure réussite, c’est aussi grâce à des tonnes de situations le mettant en valeur. Car le titre n’est pas qu’un enchainement de niveaux, loin de là. L’aventure s’articule autour d’un hub, la base des Bots, sur lequel la PlayStation 5 démunie de sa puissance se ressource au fur et à mesure de vos exploits. En fait, c’est la version « + + » du musée d’Astro’s Playroom, sauf qu’ici nous collectionnons les petits robots, qu’ils soient anonymes ou aux couleurs de franchises devenus cultes particulièrement sur les consoles de Sony. Tels des Pikmin (oui, il y a pas mal de références à Nintendo, et alors ?), on pourra aussi faire appel aux rescapés afin de nous aider à progresser dans cette planète centrale, que ce soit vers des objets à collecter ou d’autres choses permettant de débloquer des galaxies. Je ne vais pas tout vous dévoiler, le sentiment de surprise me paraît important dans cette expérience, mais sachez aussi qu’on retrouve les pièces de puzzle, et celles-ci débloquent du contenu. Bref, le jeu se donne plus de profondeur dans les récompenses. Il manque tout de même un petit détail, à mon humble avis : une encyclopédie. Le joueur passe son temps à trouver des bots, mais je parie que la plupart d’entre vous n’auront pas toutes les références en tête. Il aurait fallu un historique des licences invitées à la fête, ça aurait fait bonne figure surtout auprès des plus jeunes.

Quand on quitte le hub, c’est donc pour atterrir sur différentes planètes. Une cinquantaine de ces astres vous attendent, dans des atmosphères toutes positives, avec des environnements transmettant de la joie, bien soutenus par des vibrations haptiques du plus bel effet. Ah, ce niveau bonbon, ou celui du vieil arbre, que de grands moments ! Dans ces niveaux, tous d’une taille suffisante pour ne jamais ressentir la moindre lassitude, on saute de partout, on explore afin de retrouver les bots et les puzzles. On a aussi le renfort limité d’objets nous aidant à progresser, et là encore je ne dévoilerai pas tout. Par exemple, un chien nous propulse vers l’avant, permettant notamment de traverser des vitres trop solides, ou des rebonds améliorés. On a aussi un aspirateur à fluide, idéal pour créer des plates-formes de différents types selon le fluide aspiré. Etc, etc : il y en a beaucoup, et tous sont exploité dans un level design génial tout du long. Ah, et je vous laisse découvrir les excellentissimes levels spéciaux, qui font appel à des mécaniques d’autres licences de chez Sony, comme Ape Escape (espérons que ça annonce un retour !). Ces niveaux, cette prise en mains, tout me fait écrire qu’on est dans un soft créé par des amoureux d’une finition à la japonaise, précise au possible, carrément arcade dans les sensations. On va vite, mais sans ne jamais perdre en plaisir de jeu. Cela se confirme d’ailleurs dans les défis, des petites planètes aux couleurs des touches de la manette. Si, au début, ils sont assez simples, croyez-moi cela va se compliquer par la suite. Le titre n’est pas dur, un enfant tout comme un adulte prendra son pied en le bouclant. Mais il propose tout de même une bonne dose de challenge.

Et alors que le jeu est une véritable ode au pur jeu vidéo, certains s’écharpent sur les toxiques réseaux sociaux au sujet de la durée de vie. Non, Astro Bot n’est pas long de centaines d’heures pour rien. Et entre nous, ça fait tellement du bien ! Pas de monde ouvert inscrit dans une cartes aux milliards de points d’intérêt ne servant strictement à rien. Ici, on va droit au but, et l’aventure se termine en une douzaine d’heures, une vingtaine pour le 100%. C’est amplement suffisant (et ce n’est pas un père de famille, avec une vie professionnel, qui vous dira le contraire). Surtout : cela permet au jeu d’imprimer un rythme frénétique, laissant au joueur des souvenirs merveilleux en bout d’expérience. Perso, je sais que je vais boucler les trois sauvegardes à 100%, donc y revenir continuellement. Et c’est aussi grâce à ce contenu à la fois généreux (plus de 300 bots à trouver, une grosse cinquantaine de planètes, etc), et limité. Il ne me reste plus que la technique à aborder. Et là, c’est le bouquet final. Astro Bot est un délice pour les yeux, et ce à chaque instant. Les particules se multiplie ici ou là, les couleurs sont vives, les modèles 3D parfois gigantesques imposent un « effet ouah » que je n’ai pas ressenti depuis… depuis… sans doute depuis Mario 64. La mise en scène se permet en plus d’être des plus énergiques, notamment lors de combats de boss surprenants, je n’irai pas plus loin. La direction artistique est une merveille, du début jusqu’à un générique aussi mémorable que celui de NieR Automata. Les animations nous impriment le sourire constamment, c’est mignon comme pas permis. D’ailleurs, j’ai récupéré une PLV dans un Leclerc pas moins de chez moi, et ce n’est pas pour rien tant cet univers me touche. Les musiques aussi d’ailleurs, toujours aussi typées Daft Punk mais avec tout de même des thèmes plus surprenants. Bref, c’est un chef-d’œuvre, et je me languis déjà d’attendre la suite.

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