Shadow of Loot Box : ne l’ouvrez pas !
Avec ce test de Shadow of Loot Box, c’est tout un pan de notre philosophie qui s’éclaire. Sur JV+, on aime évidemment le jeu vidéo (sinon, ce serait un gros souci). On apprécie aussi de pouvoir vous parler de titres moins connus, parfois sortis il y a quelques années, et que vous retrouvez bien planqués, comme honteux, dans les différents stores. Bien souvent soldés, qui plus est.
Comme il fallait bien un patient pour s’allonger sur le premier sofa, on a sélectionné Shadow of Loot Box, ce qui n’est pas non plus un hasard le plus total. En effet, ce jeu développé chez Stately Snail, et édité par Ratalaika Games, est à l’image de ce qu’on décrivait plus haut. Une image de Une pas très aguichante, une description peu engageante, et une présence fréquente dans les soldes des différents store. L’on imagine que certains pourraient bien être séduits à l’idée de dépenser quelques menus euros pour le découvrir. Comme le dirait Gandalf : « Fuyez, pauvres fous ! ».
Shadow of Loot Box est de ces jeux qui fondent leur existence sur une satire de l’industrie vidéoludique. On n’a rien contre ce mouvement, bien au contraire, tant on peut aussi être assez critique envers elle. Et l’on garde un souvenir positif de DLC Quest, qui parie sur le même principe. Ici, le soft s’appuie sur ce brin d’humour pour vous faire traverser différents niveaux dédiés à l’une des pratiques les plus détestables de ce milieu. Ainsi, on a le level qui vous fera remplir des conditions ridicules pour empocher un malheureux Trophée, un autre qui vous demandera d’évoluer dans un jeu clairement pas terminé. Aller, un dernier exemple avec cet environnement qui vous plonge dans un open world d’un ennui profond. Dans l’esprit, c’est plutôt fendard. Seulement voilà, les développeurs de chez Stately Snail ont oublié le fun à la maison.
Techniquement indigne d’être payant
C’est bien beau de critiquer l’industrie du jeu vidéo sur ce qu’elle a d’effectivement critiquable, mais encore faut-il proposer de quoi prendre son pied. Le gameplay de Shadow of Loot Box est une véritable catastrophe, une purge insensée qui n’a d’égale que sa technique ubuesque. On traverse l’expérience en vue à la première personne, et l’on peut compter sur un tout petit arsenal pour se défendre. Se défendre de quoi ? De loot box non seulement agressives mais aussi bien trop résistantes. Outre que les sensations de tir sont de l’ordre du néant, on doit en permanence composer avec des dégâts que l’on ne peut éviter de par la fâcheuse tendance des adversaires à vous coller aux basques. On comprend ce choix, puisque cela force le joueur à aller récupérer des box (amicales, cette fois-ci), ou d’en acheter avec la monnaie virtuelle, afin d’espérer tomber sur un regain d’énergie. Mais c’est tellement brouillon, tellement maladroit, tellement lourdingue, que l’on se prend vite à conspuer le jeu.
Traverser les treize niveaux (bouclés en une heure ou deux, grand maximum) de Shadow of Loot Box est un véritable supplice que rien, même pas les meilleures intentions du monde, ne peut justifier. Critiquer oui, mais il faut avoir le derrière propre. Comment peut-on oser reprocher quoi que ce soit quand on propose ce qui restera comme l’un des pires combats de boss de l’histoire, avec ce yeti encore moins texturé qu’un jeu 3D de 1997 ? Sans déconner, Battle Arena Toshinden était bien plus carré techniquement. Attendez, et le soft se permet même des ralentissements de malade ! De malade !
La folie, et seule l’envie de décrocher un Trophée Platine hyper simple pourra pousser les plus vicieux à se pencher sur cette expérience d’une médiocrité rare. Ajoutons que Shadow of Loot Box fait preuve d’une paresse insultante côté game design, avec un système de compétences à acquérir tellement aisément qu’on n’en comprend pas l’intérêt. Sans oublier l’ambiance sonore tristement vide, et l’on obtient l’une des expériences les plus énervantes que l’on ait pu avoir sur la génération de consoles actuelle. Aller, on sauve la traduction française (très approximative et lardée de coquilles) des sous-titres, c’est déjà ça.