Ratchet And Clank : Rift Apart va au-delà de ce que vous imaginez
Que de chemin parcouru par notre lombax préféré ! On se rappelle encore de la toute première aventure de Ratchet, en 2002, sur PlayStation 2. Une claque technique, doublé d’un excellent jeu d’action. Et vous savez quoi ? Eh bien ce constat est encore valable pour Ratchet And Clank : Rift Apart, sans aucun doute le plus beau jeu disponible à l’heure actuelle.
Sony Interactive Entertainment ne manque pas d’exclusivités très populaires, mais Ratchet And Clank occupe tout de même une place à part. Celle de la licence injustement sous-évaluée. Si le succès est constamment au rendez-vous, on est tout de même loin des ventes d’un Marvel’s Spider-Man, pour rester sur un jeu développé chez Insomniac Games. Ce statut est incompréhensible, tant la série est d’une solidité redoutable dans tous les domaines, doublée d’un constant caractère de démo technique depuis le premier opus. Entre nous, il est possible que Rift Apart change la donne.
Les raisons sont nombreuses. Tout d’abord, l’histoire n’est peut-être pas hyper marquante, mais elle joue habilement avec les attentes de notre époque. Ratchet And Clank : Rift Apart est sans doute l’épisode le plus typé Star Wars, ce qui se vérifie jusque dans ces volets de transition en forme de clin d’œil à la saga de George Lucas. Aussi, on ne peut évidemment pas louper la « marvélisation » de cet univers, avec l’apparition du concept de multivers. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas juste pour faire dans l’air du temps : cela se justifie totalement par le scénario, avec des perspectives incroyables pour d’évidentes suites.
Star Wars, Marvel, et les lombax sont dans un bateau
Le récit (entièrement doublé et sous-titré en français, avec grand soin) en lui-même se suit avec grand plaisir, sans non plus s’en relever la nuit. Le lombax va enfin trouver un autre représentant de son espèce, ici une fille : Rivet. Entre nous, on avait un peu peur que cette nouvelle venue soit de l’ordre de l’ajout pour faire plaisir aux ayatollahs de l’égalité, mais ce n’est as vraiment le cas du strict point de vue écriture. Si quelques répliques peuvent faire un peu girl power lourdingue, le scénario de Ratchet And Clank : Rift Apart se charge surtout de lui administrer un caractère attachant, un passif dramatique juste ce qu’il faut. Bien sûr, cela s’imbrique dans un cheminement conforme à la licence, avec tout ce qu’il faut d’humour (ah, mini-Zurkon…), de Docteur Néfarious délicieusement crétin. On regrette tout de même de perdre de vue le nombriliste Qwark, même si vous allez rencontré un nouvel antagoniste bien imbu de lui-même.
Dès les premiers instants, on est conquis. Ratchet And Clank : Rift Apart s’ouvre sur une séquence de gameplay en forme de remise en contexte à la fois festive et ultra-impressionnante. La grosse mandale moldave commence là, avec une phase impressionnante en tous points. On reviendra sur la technique plus bas, mais les retrouvailles avec le gameplay si typique de la licence s’effectuent sans la moindre anicroche. On est toujours dans du TPS saupoudré d’A-RPG, avec grosse emphase sur l’arsenal. Ce dernier a beau être un poil moins délirant qu’espéré, du moins dans le premier run, il reste très diversifié. Et surtout d’un indéniable fun à l’usage. On passe ainsi du fusil à pompe au sniper, mais non sans quelques flingues plus originaux, comme ce gant qui balance de petits robots agressifs.
PlayStation 5, véritable star de ce Ratchet And Clank
L’utilisation de ces armes fait appel à la véritable star de ce hit : la PlayStation 5. Et, ici, le meilleur pad actuellement sur le marché, la Dual Sense, est particulièrement mis en avant. Tout comme dans l’exigeant Returnal, certaines pétoires proposent plusieurs utilisations selon la pression sur les gâchettes dont le caractère adaptatif est décidément l’une des plus belles avancées. Par exemple, le Pistomitrail peut tirer de manière précise, et si vous appuyez à fond cela lancera des rafales plus chaotiques. À défaut d’apporter de nouvelles armes vraiment originales pour la licence, Ratchet And Clank : Rift Apart multiplie les options de celles qui existaient déjà auparavant.
Le saupoudrage A-RPG reste lui aussi conforme à ce que la série sait faire, et c’est une excellente nouvelle. Avec l’opus de 2016, Insomniac Games a enfin trouvé un véritable équilibre entre besoin de faire évoluer le personnage et les armes, surtout pour qui joue en mode de difficulté élevée. Ratchet And Clank : Rift Apart ne propose pas un gros challenge, il est même plutôt facile, du moins dans le premier run, mais il reste important de bien massacrer les monstres pour faire gagner des niveaux à l’avatar, mais aussi aux flingues. Ces derniers pouvant voir leurs statistiques augmenter en échangeant des améliorations contre du raritanium trouvé pendant l’exploration ou les combats de boss. On a donc une vraie courbe de progression par l’investissement.
Par contre, on est déçu par le traitement purement ludique de Rivet. En effet, celle-ci partage tout avec Ratchet, ce qui en fait plus une skin féminine qu’autre chose. On espérait des mouvements différents, des capacités renouvelant l’expérience, et il n’en est rien. Cette indifférenciation ressort d’autant plus qu’on a bien souligné l’apport positif du personnage dans l’univers. Et pourtant, les deux avatars de Ratchet And Clank : Rift Apart embarquent les mêmes boulons, le même raritarium, les mêmes armes, les mêmes gadgets. Est-ce une volonté dictée par un égalitarisme forcené ? On n’ose même pas y penser, en tout cas on attendait de ce duo un apport plus conséquent dans la prise en mains et les mécaniques.
Gameplay très solide, mais sans véritable originalité
Ratchet And Clank : Rift Apart ne révolutionne donc pas le gameplay de la licence, mais au-delà de l’apport minimal de Rivet il réussit tout ce qu’il entreprend. On note par exemple une planète (Savali) au terrain de jeu plus vaste que ce qu’on trouve d’habitude dans la série. On ne peut évidemment pas du tout parler de monde ouvert, même à petite échelle, mais cela provoque de la bonne exploration. Notons aussi quelques moyens de locomotion utiles, comme les Scarapides de Sargasso permettant de ne pas s’embourber dans les marais. Ou encore l’apport habituel des gadgets, avec par exemple les Hoverbottes permettant de prendre de la vitesse, ou encore l’Omnigant qui ouvre autant l’accès au swingueur (un grappin vers des points d’accroche précis, basiquement) qu’à la manipulation de la longe dimensionnelle.
On en vient donc aux dimensions et, avec elles, à la PlayStation 5. La véritable star de ce Ratchet And Clank : Rift Apart. Pendant les combats ou l’exploration, on décèle des failles dimensionnelles éloignées. Il suffit de les viser pour y être transporté. Là encore, on souligne le classicisme de la mécanique : il s’agit d’un grappin qui dit plus ou moins son nom. Mais l’effet impressionne, même après l’avoir expérimenter des heures durant. On nous avait prévenu que l’absence de temps de chargement allait permettre des folies dans le level design, et ce soft nous fait comprendre à quel point c’est une réalité. Par exemple, vous allez parfois tomber sur des poches dimensionnelles, lesquelles proposent un défi avec une pièce d’armure-bonus (gagner plus d’XP, de boulons etc) à la clé. Le passage d’un environnement à l’autre est d’une fluidité au-delà de ce qu’on imaginait. On voit, de l’extérieur, ce qu’il y a à l’intérieur. Et il suffit de s’y diriger pour y être sans le moindre millième de seconde de loading. Marquant au possible.
Visuellement, le jeu dépasse tout entendement
Ratchet And Clank : Rift Apart est bel et bien la grosse baffe technique qu’on attendait depuis des mois. Le remake de Demon’s Souls était déjà sublime. Le jeu d’Insomniac le surpasse, visuellement, dans tous les domaines, et ce que vous jouiez en mode Fidélité (4K / 30 fps / ray tracing) Performance (4K dynamique / 60 fps) ou RT Performance (4K dynamique / 60 fps / ray tracing, avec quelques baisses de résolution). C’est d’une richesse dans les textures, d’une précision dans les animations… mais insoupçonnable jusqu’ici. Ce qui est affiché à l’écran dépasse tout entendement. Il n’est pas question de vous gâcher la surprise, on vous laisse donc découvrir des panoramas à vous donner la chair de poule, à immortaliser grâce à un bon mode Photo. Aussi, le domaine sonore n’est pas en reste. La musique souligne bien les moments épiques, mais ce sont surtout les bruitages (des armes en particulier), les discussions entre les PNJ voire même les ennemis, la spatialisation de tout ça, qui sidère. Si vous avez un bon caque, n’hésitez pas à le privilégier.
Pour terminer, il faut aborder la durée de vie. Ratchet And Clank : Rift Apart est un peu plus long que l’opus de 2016, votre dévoué serviteur a bouclé l’aventure principale en une quinzaine d’heures, et en y allant tranquillement. Le 100% n’est pas difficile à obtenir, et au total le premier run se complète totalement en une vingtaine d’heures. C’est déjà tout à fait honorable, mais ce n’est pas tout. Une fois cette première partie terminée, le mode Défi apparaît. Il s’agit en fait d’un new game plus avec pas mal de nouveautés. La difficulté est rehaussée, de nouvelles armes apparaissent, et le level cap à 5 passe à 10 pour celles-ci. Grosse rejouabilité donc, même si on aurait aimé des Trophées plus difficiles à obtenir. Le Platine ne sera pas rare, c’est certain.