Samurai Warriors 5 assure l’essentiel pour un bon Muso
Dans le jeu vidéo japonais, on aime bien les boucles de gameplay courtes, intenses, et mettant en avant à la courbe de progression du joueur. Du coup, il n’est que peu étonnant que le Muso, cousin du Beat’em all, profite d’une certaine aura. Les grands spécialistes de ce genre, c’est Omega Force, donc Koei Tecmo, lesquels maitrisent aussi le fer de lance Dynasty Warriors. Avec Samurai Warriors 5, c’est une autre de leurs grosses séries que l’on retrouve, basée non pas sur l’Histoire de la Chine mais du Japon.
Si Omega Force ne cesse d’exercer ses talents pour le développement du Muso, on l’a encore constaté avec Hyrule Warriors : L’ère du Fléau, on attendait tout de même avec impatience ce Samurai Warriors 5. La raison est en lien avec le malheureux semi-échec de Dynasty Warriors 9, qui tentait l’ouverture vers le monde ouvert avec pas mal d’imperfections techniques. Quelques mois plus tard, Warriors Orochi 4 se redirigeait vers une structure beaucoup plus classique, avec un découpage en missions et, à l’intérieur de celles-ci, plusieurs sous-missions qui s’enclenchent au fur et à mesure. Cet opus fait le choix de reprendre le principe, dans un classicisme appliqué, soigné jusque dans les moindres détails.
Samurai Warriors 5 est non seulement le meilleur opus de cette série, mais c’est aussi l’un des meilleurs représentants de son genre. Les raisons sont multiples. Débutons par un scénario à la fois typique de ce qu’on peut attendre d’un Muso, avec ce qu’il faut de romantisation de certaines figures, de légèreté dans leur design, mais aussi d’exactitudes factuelles. On suit des figures historico-héroïques dans leurs guerres de conquête de territoire. Ici, c’est une véritable légende japonaise qui est au centre du récit : Nobunaga Oda, l’un des trois unificateurs du Japon, ayant œuvré en plaine période Sengoku (XVe – XVIe siècle).
Une narration axée sur Nobunaga Oda
Et autant vous dire que, si vous vous intéressez à cette époque, vous serez gâté. On retrouve beaucoup de grands noms, comme Hattori Hanzo (le vrai, pas celui de Kill Bill), ou encore un autre personnage central : le valeureux samouraï Mitsuhide Akechi. Avec bien d’autres protagonistes, tout ce beau monde va être rassemblé notamment dans le mode Muso, qui met en scène Oda. On suit son irrémédiable montée en puissance, tout au long de six chapitres. De véritable chien fou, il va devenir génial stratège avant un final qu’il ne faut surtout pas vous dévoiler. Oui, ce cheminement proposé par Samurai Warriors 5 a comme un goût de reboot, on retrouve des événements déjà vécus dans les précédents opus. Cela peut être un peu répétitif donc, même si Koei Tecmo abat un carte massue : la traduction en français des dialogues assure au joueur un confort très, très précieux.
La narration fait principalement appel à des dialogues, non seulement entourant les missions mais aussi en plein coeur de celles-ci. C’est bavard, mais aussi plein de détails sur l’univers, avec évidemment des libertés prises afin de rendre le récit plus fun que l’Histoire réelle. Samurai Warriors 5 nous propose aussi pas mal de récits bonus, qui mettent en avant certain des vingt-sept personnages jouables. Oui, le nombre est assez limité face à ce qu’Omega Force a eu l’habitude de proposer. Mais notre jugement est sans doute vicié par le casting surréaliste de Warriors Orochi 4 Ultimate (cent-soixante-dix !). Surtout, on remarque une envie de plus capitaliser sur les différences entre les guerriers, avec bien moins de copies, proposant tout juste une skin différente. Ici, on n’éprouve pas ce sentiment.
On en vient donc au gameplay de ce Samurai Warriors 5. Comme annoncé en début d’article, il est d’un classicisme indéniable, du moins dans son socle. On retrouve donc le focus sur les gros enchainements, avec coups rapides, puissants, et l’attaque Muso que l’on peut déclencher en remplissant la jauge adéquat grâce à nos combos. Sur cette base, on a aussi une transformation, elle aussi liée à une jauge, qui décuple la puissance et la vitesse. Et c’est sous cette forme que l’on peut balancer l’offensive ultime, en utilisant l’attaque Muso. Enfin, chaque avatar peut s’armer de quatre capacités à activer en combinant L1 et une touche. Attention, car pour la réutiliser il faut attendre que le cooldown fasse son effet.
Classique oui, mais accrocheur
Les combats du Muso sont évidemment au centre du concept, et l’on peut dire qu’ils sont particulièrement accrocheurs. Bien entendu, on vous conseille de jouer au moins en mode Normal, afin que les ennemis puissent proposer un peu de répondant. D’ailleurs, si elles restent évidemment de la chair à combo, on remarque que Samurai Warriors 5 a un peu fait évoluer l’intelligence artificielle des troupes qui, par exemple, prennent des décisions de repli quand elle se sentent trop menacée. Cela est aussi accompagné d’un système de renforcement des adversaires par des joueurs de tambour qui galvanisent les forces ennemies. Il faudra donc les déceler et les défoncer en premier, sous peine d’avoir beaucoup plus de mal dans votre mission.
Le cours des missions a d’ailleurs gagné en nervosité, avec des objectifs évolutifs certes habituels mais mieux écrits. On a aussi des buts bonus, que l’on devra tous atteindre si l’on veut décrocher le 100%. Bien entendu, un système de notation de vos actes est présent, tout comme le gain d’armes, de niveau de personnage, ou encore un sphérier à compétences. Un bon Muso offre toujours un aspect RPG encourageant, ne serait-ce que pour s’impliquer dans chacun des différents personnages, et donc dans leur prise en mains. Samurai Warriors 5 a bien compris cela, avec l’impression constante de progresser. Même le cheval évolue, d’ailleurs vous pourrez aussi lancer une super attaque depuis celui-ci.
On compte aussi le retour du mode Citadelle, depuis lequel on accède à la Forge afin d’améliorer les armes grâce à des matières premières. Là aussi, c’est évolutif et l’on devra faire gagner des niveaux aux différentes structures afin d’en augmenter les effets. Le tout avec des phases d’action un peu différentes, qui demandent de résister à des vagues ennemies. Ajoutons un mode coopératif à deux joueurs, aussi bien en ligne qu’en local, et l’on obtient une bonne durée de vie. Techniquement, Samurai Warriors 5 est une agréable surprise. Si le crénelage est présent, et les textures pas toujours très fines, le choix du cel-shading apporte de la fraicheur, et un rendu anime qui mérite d’être approfondi par Omega Force. C’est donc plutôt joli, les temps de chargement se révèlent minimaux, et la fluidité à 60 fps n’est jamais prise à défaut. Et rappelons que la PlayStation 5 profite d’une mise à niveau gratuite. Ajoutons des musiques comme toujours entrainantes mais trop courtes dans les boucles, donc un peu répétitives. Et des voix japonaises bien soignées.