Instant Sports Paradise part d’une bonne idée, mais…
Si le terme de casual game a aujourd’hui pris une connotation un peu négative, à force de mauvaises expériences (souvenez-vous de la catastrophe Bienvenue chez les Ch’tis), on reste tout de même séduit par l’idée de voir toute la famille s’éclater devant un jeu vidéo. Seulement voilà, les tentatives se font désormais rares. L’excellent distributeur, et ici éditeur, Just For Games (avec PID Games) tente le coup avec Instant Sports Paradise.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de la série des Instant Sports. L’idée est bonne : des softs autour de l’activité sportive sous une forme arcade, et très ouverte sur un public qui n’a pas envie de se plonger dans une simulation. Sur le papier, c’est super et l’on a envie de totalement adhérer. Dans les faits, le studio BreakFirst Games, basé à Lyon, se doit de progresser à chaque édition. Winter Games, Summer Games, Tennis : les développeurs se sont rodés. Du coup, ils se sont sûrement dit qu’il fallait passer la vitesse supérieure avec Instant Sports Paradise, très clairement leur titre le plus ambitieux. Mais voilà, les moyens ne suivent pas, et ça se perçoit de suite.
Instant Sports Paradise reprend donc le concept des activités sous forme de minis-jeux. Quinze sont de la partie, mais ce n’est pas vraiment ici que le soft tente de sortir du lot. Le twist, c’est que l’action se déroule sur une île, que vous aurez tout le loisir de parcourir de fond en comble, avec un avatar masculin ou féminin. Cela afin notamment d’atteindre les fameux sports, au nombre de quinze. La promesse est donc celle d’une sorte de monde ouvert, où l’on pourra même s’accorder des moments de calme rappelant un peu les activités d’Animal Crossing : attraper des papillons, fouiller les sols, et même chercher des secrets. Prometteur ? Oui.
Le monde ouvert est alléchant mais se délite assez vite
Instant Sports Paradise a de quoi s’attacher l’intérêt de celles et ceux désirant jouer à la cool, et pourquoi pas se lancer dans de la collectionnite aigüe par le biais de centaines d’items de personnalisation à acquérir contre de la monnaie récupérée sur l’île. Dès le début, on se rend bien compte que, malgré le côté idyllique de l’île, la technique est un peu aux abois. Ce n’est pas le jeu le plus moche de l’année, loin de là, mais on se trouve clairement face à un jeu Switch, pas PS4. Les textures font datées, on note des bugs d’affichage un peu partout, les animations se révèlent plus que rigides, et le framerate a même le toupet de souffrir de temps à autre.
Avant de se lancer dans les activités sportives, on s’est longuement promené sur l’île. Et, après la première impression à peu près bonne, certaines décisions nous ont paru très maladroites. La première est de nous refiler un pognon de dingue très facilement, par exemple en attrapant des papillons à respawn, grâce à un filet pas très précis. C’est vraiment dommage, car du coup Instant Sports Paradise perd une bonne partie de son intérêt. Ensuite, on sent bien que BreakFirst Games perd pied avec son monde ouvert, et particulièrement son level design. Celui-ci est malheureusement plat. Donc, afin de ne pas perdre trop de joueurs, les développeurs ont pensé à un système de voyage rapide. Oui, c’est appréciable, mais on regrette aussi que cela coupe l’herbe sous le pied de l’exploration.
Contenu solide, mais technique à revoir
Le constat n’est pas meilleur pour les activités sportives, dans leur gameplay. Elles sont pourtant diverses, ça va du bowling au football, en passant par le jet-ski ou le ping-pong. Là encore, on se dit que l’idée conductrice d’Instant Sports Paradise est très bonne. Mais l’exécution se fait au mieux très moyenne (le mini-golf est même assez rigolo), au pire catastrophique (les sensations du Wingsuit font date, mais pas dans le bon sens). On ne va pas trop tirer sur l’ambulance, ce n’est pas concluant et l’on comprend pourquoi. Si le concept est clairement défini, il faut que BreakFirst Games tire les conséquence d’une vision sans limites. Par exemple, il aurait peut-être fallu rogner l’épreuve du wok, qui a plus sa place dans un Cooking Mama qu’ici, et se concentrer sur la prise en mains.
Si vous craquez tout de même pour le concept, histoire de cultiver votre curiosité, sachez qu’Instant Sports Paradise propose un contenu plutôt solide. On vient à bout des épreuves assez rapidement, en trois heures voire un peu plus selon le niveau du joueur. Par contre, le nombre de défis est surprenant, et il va vous falloir beaucoup plus de temps si vous avez l’envie de voir l’entièreté des éléments. Ajoutons aussi que le multijoueur local (pas en ligne), en compétition ou en coopération, est de la partie. Enfin, notons que la direction artistique, très colorée, fonctionne bien. Par contre, on se doit d’en remettre une couche sur la technique, avec du clipping (les éléments du décor apparaisse de manière brusque), du crénelage, des bugs d’affichage et de collision. Espérons, donc, que les développeurs livreront quelques mises à jour pour atténuer tout ça.