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Disco Elysium : The Final Cut – Test – PlayStation 5

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image jeu disco elysium the final cut
image playstation 4 disco elysium the final cut
  • Disco Elysium : The Final Cut
  • Disponible sur : PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, Nintendo Switch, Stadia, PC
  • Développé par : ZA/UM
  • Edité par : iam8bit, Skybound Games
  • Sortie le : 19 novembre 2021
  • Genre : RPG
  • pegi18

Disco Elysium : The Final Cut débarque enfin sur consoles !

Pour débuter ce test, votre dévoué serviteur a un aveu à vous faire : il est totalement passé à côté du phénomène Disco Elysium, lors de sa sortie sur PC en 2019. Et pourtant, la hype était grande, tant il semblait que le titre développé chez ZA/UM, studio estonien que l’on découvrait à l’occasion, mettait tout les fans de RPG d’accord autour de ses qualités. Seulement voilà, le jeu sur ordinateur n’étant pas notre fort, il fallut attendre la sortie sur consoles. La version The Final Cut, distribuée par Just For Games (et édité par Skybound Games), est désormais disponible, l’occasion de vérifier si la réputation de ce soft n’est pas usurpée.

Avant d’aborder le gameplay, il faut de suite s’arrêter sur l’ambiance de Disco Elysium : The Final Cut. Car, selon nous, il s’agit de la principale force de ce très bon RPG occidental. On y incarne un détective totalement à la dérive, alcoolique à un point qui choquerait même Renaud. La découverte de notre avatar est des plus réussies : on nous refait le coup de l’amnésie, mais pas n’importe comment. On se réveil à poil, dans un hôtel miteux de la ville de Revachol. La chambre ne ressemble plus à rien, et les quelques indices récoltés, notamment chez les voisins, indiquent que l’on n’incarne vraiment pas quelqu’un de très stable. Sans même avoir récupéré l’esprit, ce qui semble de prime abord impossible tant jusqu’à votre propre reflet ne provoque aucun souvenir au personnage, il va pourtant falloir se remettre en marche. Car un pendu est accroché à l’arbre d’une maison dans les parages, et cette enquête s’avérera bien plus importante et difficile qu’il n’y paraît.

Cette mise en place est certes classique dans les codes, on y retrouve du RPG et du film noir, mais sachez que Disco Elysium : The Final Cut va lentement, mais surement, installer une atmosphère paranoïaque au possible. Et en cela, oui, ce jeu est de l’ordre du rarement vu, même si les papys gamers pourront tout de même invoquer l’excellent Point and click Sanitarium. Et cette ambiance n’est pas que le fait d’un personnage principal hyper soigné : c’est l’écriture globale qui nous sidère. La ville de Revachol a des ramifications qui portent beaucoup d’échos sur les protagonistes. Au fur et à mesure des investigations, on découvre ainsi une organisation de la ville tout à fait singulière, basée sur des sortes de clans et une inégalité étrangement digérée par la population. Bref, l’air est lourd, et le joueur le ressent : ça prend au tripes. Ici, il faut préciser l’un des principaux apports de cette édition : les sous-titre sont assurés en français, et ils sont d’une qualité remarquable, quel bonheur !

Le RPG le plus original depuis bien des années

image test disco elysium the final cut

Ne vous laissez pas attendrir par ce décor enneigé…

Le scénario est clairement l’un des plus intéressants qu’on ait suivi ces derniers années, que ce soit dans le jeu vidéo ou le cinéma. Mais l’aspect ludique n’est pas en reste. Disco Elysium : The Final Cut est un RPG occidental qui s’inspire grandement des jeux de rôle sur table. Bien plus que tout ce que vous avez joué à ce jour. Ce fait se vérifie dans la construction de votre avatar, avec un niveau de liberté, dans le build, qui confine à la dinguerie absolue. Plus on évolue, plus on débloque des points de compétence à dépenser pour gagner en capacités physiques, psychiques, intellectuelles et de motricité. Une fois de plus, on a l’impression que le soft nous emmène vers du déjà-vu, mais l’intelligence de traitement surgit encore. En effet, outre que tout a un impact immédiat sur les dialogues (infiniment plus que dans les derniers Fallout, par exemple), c’est carrément la personnalité de notre avatar qui s’en trouve précisée. Il est évident que votre build ne ressemblera pas au notre tant les possibilités sont nombreuses, et toutes ont leurs qualités et défauts. Par exemple, on a opté pour un personnage très autoritaire, histoire de coller avec le caractère alcoolique donc irascible qu’on imagine lié à ce mal. Mais vous pourrez faire en sorte de vous diriger vers un résultat plus sirupeux, si vous le désirez.

Comme dans tout bon RPG ayant fait ses gammes sur PC, on a aussi droit aux répliques à tenter selon nos capacités, avec pourcentage de réussite à la clé. Aussi, apprêtez-vous à lire, car on a rarement croisé autant de textes dans un jeu vidéo. Disco Elysium : The Final Cut ne cherche pas à révolutionner le jeu de rôle, mais il en fondamentalise tous les codes, les pousse dans leurs derniers retranchements. La moindre action va vous demander d’être en accord avec votre choix de build. Chaque situation est liée à plusieurs manières de les aborder. Même la mécanique de l’équipement apportant des bonus est bien présente, et joue un rôle important dans la résolution des enquête en apportant des bonus (et parfois des malus) qui pourront être très utiles. Et tout cela ne s’essouffle à aucun moment, rien ne vient donner l’impression que le jeu tourne en rond, il y a toujours un élément pour relancer la machine.

Grosse rejouabilité, mais technique perfectible

image gameplay disco elysium the final cut

Toutes les situations vont vous pousser au choix.

Jusqu’ici, nous ne pouvons que multiplier les louanges. Disco Elysium : The Final Cut est un très bon soft, c’est une certitude, mais nous émettons tout de même une ou deux réserves. La première est directement liée à cette version pour consoles : l’interface n’a pas été pensée pour celle-ci. Même si la prise en mains, avec les deux sticks pour diriger le personnage puis aller sélectionner un élément du décor, est classique, elle ne peut faire oublier un véritable manque de précision. Le titre était pensé pour la souris, et ça se ressent à tous les niveaux. Aussi, on n’est décidément pas fan des limitations de temps dans le jeu vidéo (la licence Atelier, par exemple, ne s’est jamais mieux tenu que sans cette mécanique stressante). L’enquête devra être résolu en dix jours maximum, sinon c’est l’échec. Même si cela fait partie du trip, on ne peut que ressentir une sorte de frustration à l’approche du moment fatidique, alors qu’il nous reste bien des témoins à sonder, ou même pas mal de petites histoires à découvrir.

Le contenu se tient relativement bien, surtout que Disco Elysium : The Final Cut a la bonne idée de rajouter des quêtes approfondissant encore le système politique de Revachol. On a aussi droit à de nouvelles tenues, des personnages en plus, des animations perfectionnées, et même des cinématiques très soignées. Cela ne rajoutera pas énormément de temps au compteur, comptez toujours sur quarante à quarante-cinq heures au compteur. Sans oublier que la rejouabilité se fait démentielle. Pour terminer, on se doit de souligner une technique décevante. La direction artistique se révèle exceptionnelle, par contre notre version PlayStation 5 est sujette aux bugs, avec des gels d’écran certes rares mais notables. Aussi, l’on ne peut qu’être interloqué par la présence de nombreux temps de chargement, comme si le SSD n’était pas du tout pris en compte par les développeurs. Enfin, si le doublage anglais fait partie des très bons points, on a aussi remarqué que le mixage ne lui rend pas justice en faisant s’entremêler les voix.

Conclusion

Si vous recherchez une expérience rôliste à la fois originale et bourrée de bonnes idées de gameplay, vous toquez à la bonne porte. Les amateurs du genre se doivent de se pencher au plus vite sur ce jeu, c’est une certitude, tant ses développeurs ont su pousser les codes dans leurs derniers retranchements. Cependant, tout n’est pas encore rose. Disco Elysium : The Final Cut est l’exemple typique du très bon RPG occidental qui a tout de même un peu de mal à effectuer le transfert vers le support consoles. Sa technique est perfectible, et l’interface peut encore s’améliorer. Heureusement, des mises à jour vont sans doute se joindre à la fête, et les quelques petits regrets s’estomper. Reste que le trip est d’une profondeur vertigineuse, vraiment un jeu à part dans le paysage du jeu de rôle occidental.

16 /20
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