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Astérix & Obélix : Baffez-les tous – Test – PlayStation 4

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Astérix & Obélix : Baffez-les tous, respectueux au possible

Si Astérix reste avant tout l’une des bandes dessinées les plus populaires dans notre beau pays (bon, les albums récents sont mauvais, mais passons), le plus futé des Gaulois et son comparse Obélix ont depuis longtemps dépassé le cadre du neuvième art. Les différents longs-métrages d’animation sont rentrés dans la légende (ah, Les Douze Travaux d’Astérix !), et même les films ont leur petit charme. Mais c’est aussi côté jeux vidéo que la potion magique a plutôt bien pris, avec certes des jeux rétrospectivement assez mauvais (sur Super Nintendo et Mega Drive, c’était pas top), mais aussi de petites perles comme le Beat’em all signé Konami, paru exclusivement en Arcade. Alors, Astérix & Obélix : Baffez-les tous s’inscrit dans quel catégorie ?

Avant de répondre à cette question palpitante en passant le jeu au banc de test, il faut tout de même toucher deux mots sur le contexte de cette sortie. À l’occasion de notre article consacré au sympathique Marsupilami : Le Secret du Sarcophage, nous écrivions à quel point l’éditeur Microids nous semble actuellement sur de très bons rails. On pari même sur une année 2022 qui le fera changer de dimension, avec des titres très attendus (du Panzer Dragoon, du The House Of The Dead, la suite de Flashback, du Taito, excusez du peu !). Et pourquoi un tel entrain de notre part, au-delà des jolies promesses ? Parce que certaines décisions nous paraissent particulièrement intelligente. Pour Astérix & Obélix : Baffez-les tous, il fallait absolument redresser la barre après un Astérix et Obélix XXL 3 aux bonnes idées mais finalement trop peu fidèle à l’univers. Que pouvions-nous espérer de mieux qu’un retour aux fondamentaux, avec un gros Beat’em all ? Quelle bonne idée.

Surtout qu’aux commandes de cet Astérix & Obélix : Baffez-les tous, on découvre une boîte au nom évoquant des souvenirs édifiants : Mr. Nutz Studio. Si vous ne tiquez pas de suite, alors vous n’êtes pas un enfant des années 1980-1990, ni un rétrogamer assidu. Bien dommage car Mr. Nutz, avant de se retrouver développeur, fut un jeu de plates-formes, et pas n’importe lequel. Grosse mandale technique, ce titre en a aussi remué plus d’un avec une difficulté assez dingue. Qui passait le second niveau pouvait déjà s’estimer heureux. Enfin bref, l’écureuil anthropomorphe le plus classe de l’univers était au centre d’un véritable hit, qui pourrait d’ailleurs refaire parler de lui dans les années à venir. Enfin, après que le studio ait bouclé le retour de Joe & Mac, prévu pour 2022 (miam miam).

La licence retrouve des couleurs grâce à Mr. Nutz Studio

Les Gaulois retrouvent toute leur énergie avec jeu.

Avec l’équipe de Mr. Nutz Studio à la direction d’Astérix & Obélix : Baffez-les tous, on pouvait enfin rêver d’un jeu à l’univers réellement fidèle au matériau d’origine. Et c’est exactement ce qu’on obtient. Pour l’histoire, cela prend la forme d’une sorte de méga-best-of des aventures de nos Gaulois préférés. N’attendez pas ici un scénario alambiqué, même si l’un des actes se fait tout à fait original. Et ça se révèle bien plus plaisant que les très faibles derniers albums, mais ne nous acharnons pas sur eux (bon, un peu quand même). En gros, on reprend les bonnes habitude de la licence, et vous les connaissez plaisamment par cœur : « En 50 avant Jésus Christ, toute la Gaulle est occupée. Toute ? Non ! ». Et vous voilà lancé dans une joyeuse bastonnade générale, contre des Romains en autant de victimes expiatoires tentant d’exister pendant un cheminement fait d’environnements bien connus. C’est donc à la fois hyper référentiel et respectueux, avec l’apparition de personnages issus des meilleurs opus. Du pur plaisir. Même si avouons que les (rares) cutscenes uniquement à base de dialogues (évidemment disponibles en français) statiques ne sont pas à la hauteur de tout le reste.

Tout comme l’itération de Konami, Astérix & Obélix : Baffez-les tous est un Beat’em all en 2D classique et fichtrement efficace. Comprendre par là que, aux commandes du duo Gaulois, l’on progresse dans des niveaux en distribuant des bourres-pifs à tout ce qui paraît latin. C’est bourrin dans l’esprit, et totalement assumé. La recette est solide au possible, avec le renfort d’un scoring très arcade à base de pièces à récupérer après avoir défourailler du Romain. Si le soft est clairement axé vers l’action débridée, on pourra aussi noter une (très) légère saveur d’exploration, avec ce qu’il faut de chemins annexes. Et quelques minis-jeux tentent aussi de nous faire reprendre notre respiration, même s’ils nous paraissent trop basiques pour convaincre, comme cette course à la Track & Field. L’important restait surtout d’assurer un système de combat fun tout du long, et l’on peut écrire que la mission est presque totalement remplie.

Au centre des très bonnes sensations, on retrouve la différentiation entre Astérix et Obélix, dans leurs caractéristiques et leurs panels de coups. On peut switcher entre les deux et, contrairement à ce qu’on a vécu dans le pourtant agréable Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille, ce n’est jamais une décision anodine. Le premier est plus utile dans les situations nécessitant de la nervosité. Son attaque spéciale, une tornade, servira tout de même à bien déblayer un écran qui se chargera bien vite d’ennemis, parfois à la limite de l’illisibilité. Son compagnon, tombé dans la marmite de potion magique quand il était petit, est bien plus lourd et imposant. Parfait pour vraiment défourailler, même si sa lenteur est un vrai point faible pouvant rapidement mener à l’échec. Son allonge est plus appuyée, et sa spéciale est d’une efficacité redoutable contre les grappes d’adversaires. Mais attention à bien vous défendre tout de même. Les Romains n’ont pas des patterns hypers développés, c’est d’ailleurs l’un des petits soucis de Astérix & Obélix : Baffez-les tous, mais ils mettent bien à profit la mécanique du changement d’avatar.

La direction artistique a pris de la potion magique

On se croirait dans la BD !

Mais les patterns ennemies ne sont pas les seuls points faibles du jeu. C’est sans doute notre seul regret concernant Astérix & Obélix : Baffez-les tous, l’intelligence artificielle manque un peu de peps. Cela n’atteint pas la difficulté du titre, dont les différents modes peuvent autant s’accorder aux novices qu’aux hardcores. Les phases de boss cassent un peu la routine, mais on sent bien que le soft manque d’adversaires différents, surtout dans la seconde partie du cheminement. Oui, le résultat peut donc parfois se faire un peu répétitif, surtout que l’essence même d’un Beat’em all mène souvent vers ce ressenti. La tendance arcade du titre, qui ne propose pas de courbe de progression liée à une évolution du personnage, ajoute encore à ce constat. C’est un peu dommage, même si cela reste tout à fait acceptable pour qui connait ce genre.

Astérix & Obélix : Baffez-les tous se termine en sept à huit heures, une durée de vie très honorable pour un Beat’em all. Une fois terminé, le jeu nous débloque le mode Libre, où l’on peut parcourir les cinquante niveaux (!) tranquillou loulou. Et pourquoi pas aller gagner des médailles en visant les high-scores. Aussi, on peut parcourir l’entièreté du soft à deux, en coopération. Entre nous, c’est peut-être la seule raison de ressortir le jeu après l’avoir terminé, la rejouabilité n’étant pas très poussée pour qui n’est pas passionné par le scoring. On aurait aimé un musée, avec de petites choses à débloquer, un peu comme Streets Of Rage 4. Mais que nenni. Visuellement, le titre de Mr. Nutz Studio est un véritable bijou. Les environnements sont hypers fins, les détails pleuvent dans tous les sens. Les animation, rolala ces animations ! Si défoncer du romain est si plaisant,c’est aussi parce qu’on se marre en admirant les effets dévastateurs de nos coups. C’est fascinant à regarder, sauf quand l’écran se fait trop chargé. La pure technique est plutôt de bon niveau : pas de ralentissements à noter, mais quelques petits bugs de collision de ci, de là. Enfin, la musique participe pleinement à la réussite de cette ambiance pleinement satisfaisante.

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