OlliOlli World, l’apogée de la licence
Paru en 2014, le tout premier OlliOlli a su se faire une belle place au soleil au sein d’un genre pourtant un peu plongé dans l’ombre : le jeu de skate. Moins en vue ces dernières années, malgré le retour un poil décevant de Tony Hawk avec Pro Skater 1 + 2, ces softs ont pourtant toujours autant de potentiel ludique, pour peu que les développeurs ne s’enferment pas dans la seule simulation. Le meilleur exemple est une production d’humble envergure, on est loin du « AAA », celle dont on a cité le titre en début de paragraphe. OlliOlli World en est le troisième opus, toujours avec Roll7 (oui, ceux qui nous ont aussi traumatisé avec l’impossible Not a Hero) aux commandes… et non sans certaines nouveautés très attendues.
Les fans des deux premiers épisodes vont s’en rendre compte dès les premières secondes : parmi les quelques changements apportés par OlloOlli World, le formel est des plus remarqués. Ainsi, on a droit à un emballage scénaristique, certes très léger mais cherchant tout de même à justifier le monde du jeu, sa division par zones (cinq, toutes avec leur propre ambiance visuelle) mais aussi les personnages secondaires que l’on croise de temps en temps. L’action se déroule en plein Radlandia, une île sur laquelle une mage du skate, Mousseline, recherche sa relève. Bien entendu, vous voyez venir le twist, c’est bien votre avatar qui sera au centre des intérêts. Tout cela ne vole pas très haut, mais on a tout de même droit à de petites séquences de dialogues avant de débuter un niveau, traduites en français et parfois plutôt drôles. C’est très statique dans la mise en scène, mais ça fonctionne.
Avant de vous lancer dans OlliOlli World, celui-ci vous demande de personnaliser votre avatar (masculin ou féminin) de A à Z. On insiste sur le caractère complet de l’outil : c’est si impressionnant qu’il est possible de s’y perdre de longues minutes. Ce fut d’ailleurs le cas de votre humble serviteur. Et sachez que vous ne cesserez pas de débloquer de nouveaux éléments en réussissant divers objectifs. Du coup, on vous conseille de ne pas trop trainer dans ce menu du début, car on reviendra bientôt changer d’habits, et assez souvent par la suite. Bref, nous voilà parés pour s’élancer sur les pistes en 2D du soft, non sans se voir proposer une phase de tutoriel. Cette dernière se révèle aussi informative que plaisante : on ne se contente pas de lire, on applique les informations directement dans du gameplay. Sachez que l’on peut aussi skipper ces phases. Mais on ne le conseille pas, même aux habitués de la licence. Car certaines mécaniques ont été modifiées.
Le gameplay assure du fun de bout en bout
Si le gameplay OlliOlli World garde les fondamentaux installés par les précédents opus, l’on note tout de même des changements importants, qui peuvent même surprendre agréablement les fans. Rappelons qu’il est question de rouler sur un plan 2D, un peu comme les Trials… mais en beaucoup plus axé sur la vitesse. Le but recherché par Roll7 est clairement un mélange de simplicité d’accès et d’exigence à haut niveau, avec une priorité donnée à la vitesse. Du coup on accélère, on saute au-dessus des obstacles, on enchaine les grind, et l’on essaye d’atteindre la fin du level sans tomber. Et ça, c’est une véritable difficulté, car la recette repose évidemment sur du gros challenge, une courbe de difficulté bien dosée, mieux qu’auparavant. Heureusement, les parcours proposent des points de passage, même si les développeurs sont bien vicieux en donnant comme mission récurrente de ne pas activer ces checkpoints. Car oui, chaque niveau a ses objectifs, comme effectuer un certain nombre de figures ou d’enchainement. Vous les voyez venir, les récompenses esthétiques quand on atteint tous ces buts ? Eh bien vous avez raison, et ce n’est vraiment pas évident.
Sur cette base hyper solide, d’où le succès de la licence, OlliOlli World change la donne sur quelques mécaniques. La principale, ce qui peut même révolutionner la prise en mains, c’est l’abandon de la touche pour valider l’atterrissage. En-fin ! C’était réellement le truc lourd des premiers opus : il fallait appuyer sur un bouton en rythme quand le skate retouchait le sol, sinon ce dernier perdait l’équilibre. Cet automatisme pouvait parfois nous gonfler sévère, et voilà qu’il est de l’histoire ancienne, une très bonne chose. L’autre originalité, c’est la possibilité de changer de direction sur des segments bien précis, donc avec un changement de sens de scrolling. Cela ne change pas fondamentalement les sensations, par contre ces instants sont associés à de gros pics de difficultés. Aussi, l’on a enfin l’arrivée de routes secondaires, grâce à un level design vraiment supérieur à ce que la série a pu livrer jusqu’ici. Une grande satisfaction, et c’est ici que l’on peut affirmer que oui, cet épisode est le meilleur à ce jour.
Il ne manque qu’un mode multijoueurs
Ajoutons la possibilité de voir des tonnes de replays, notamment d’autres joueurs, ce qui ne manquera pas d’impressionner tant certains ont un niveau de dingue. OlliOlli World dispose d’une grosse durée de vie pour qui accroche au concept, et encore plus si l’on veut atteindre le 100%. Certains niveaux ne se débloqueront que sous certaines conditions parfois bien difficiles, mais rassurez-vous : le cheminement principal n’est pas aussi haché que dans certains softs nécessitants de remplir un certain nombre de défis. Tant mieux, car ceux-ci sont parfois un peu vagues, manquent de précision dans leurs descriptions. Mais le plus gros regret, c’est clairement l’absence d’un mode multijoueurs. Le soft propose pas mal de contenus faisant appel aux gamers du monde entier, avec tout ce qu’il faut de tableaux des scores, et un bon mode intitulé Ligue du Gnarvana. Celui-ci vous place dans un groupe pour remplir des défis et prouver leur niveau en montant de niveaux, tout en gagnants des objets de personnalisation. Pareillement, le Portail offre de quoi faire, avec une sorte d’outil de création de parcours permettant de régler la difficulté, la longueur, puis de partager le résultat sous forme de code. Mais pas de modes proposant de jouer au moins à deux. Non, même pas en local, incompréhensible, et vraiment dommage car le principe s’y prête bien.
Sans doute que cette absence de multijoueurs est dû au besoin du jeu de nous balancer de la fluidité top niveau. Et OlliOlli World tient bien le coup de ce côté. Techniquement, le soft se tient très bien : c’est beau, les environnements sont pleins de détails funs, les jeux de lumière fonctionnent bien et les animations en cours de gameplay déchirent. Par contre, on n’est pas hyper fan du character-design, un peu grossier, et les personnages bougent étrangement pendant les cutscenes, de manière saccadée. Enfin, la musique s’avère très cool, tranquille, s’éloigne du cliché du seul gros rock de skater. Et c’est une bonne chose, cela contribue à une atmosphère vraiment différente, et marquante.