Andro Dunos 2, ça c’est fort de shmup
Si l’on vous dit The King of Fighters, Metal Slug, Samurai Shodown ou encore Fatal Fury, vous allez de suite penser à la Neo Geo. Cette console de la bourgeoisie, dont les jeux coûtaient (et continuent de coûter) une sacrée blinde. Cette véritable Rolls Royce des machines de salon était en fait l’occasion d’atteindre enfin, chez soi, le fameux « arcade perfect », un véritable rêve pour bon nombre de joueurs et surtout d’amateurs de bornes. Et c’est grâce à elle que les fans de shmup ont aussi pu cesser de claquer des sommes monstrueuses dans les salles, du moins s’ils avaient la chance d’avoir un pote un peu friqué, ou des parents médecins. Parmi les meilleurs souvenirs, ces heures passées sur Andro Dunos figurent en bonne position. Trente ans plus tard, ce sont les grands fadas de PixelHeart, bien aidés par le distributeur Just For Games (toujours dans les bons coups), qui nous éditent la suite, sobrement intitulée Andro Dunos 2.
Alala, Andro Dunos, l’occasion de se rappeler de Visco. Mais si, vous le connaissez ce studio de développement japonais, notamment pour son très bon Neo Drift Out, jeu de course hyper stimulant, ou encore le méconnu mais tout mignon Captain Tomaday, là aussi un shmup. D’ailleurs, sachez que PixelHeart a acquis le catalogue de Visco, donc s’apprête à nous sortir des suites et, possiblement, du reboot, comme le récemment annoncé Ganryu 2. Bref, ce n’est certes pas un très grand nom du jeu vidéo nippon mais, tout comme FuRyu (qui, eux, sortent actuellement des softs), on aime choyer leurs titres. Andro Dunos 2 n’est certes pas leur œuvre, Visco étant désormais spécialisé dans le pachinko (des machines à sous japonaises), mais ceux qui ont repris le flambeau, Picorinne Soft, ont clairement compris les enjeux que cette suite exigent.
Le premier opus ne racontait pas une histoire hyper originale, mais on était dans le genre d’univers qui cartonnaient à l’époque. C’était le temps des jeux qui misaient sur le gameplay, et instauraient une ambiance avec un récit parfaitement résumé en quelques lignes. Et oui, ça nous manque, surtout quand on sort d’une énième grosse production trop bavarde. Bref, l’univers d’Andro Dunos 2 s’inscrit toujours dans de la science fiction à base de menaces extraterrestres, et de vaisseaux d’un nouveau type pouvant à lui seul terrasser l’ennemi. Ici, les belligérants refont surface, bien décidé à exploser notre bonne vieille Terre. Mais, par chance, cette attaque est encore éloignée. Pour la contrer, l’humanité va de nouveau faire appel à Yellow Cherry, son équipier Red Fox ayant pris cher lors de la précédente bataille. Et c’est parti pour traverser l’espace… sans aucune forme de narration. Tout cela étant résumé soit sur le boitier, soit sur le store de votre achat. Pas de blabla donc, même si l’on aurait tout de même apprécié un ou deux écrans dédiés au scénario.
Facile à prendre en main difficile à maitriser
Andro Dunos 2 est un shoot’em up à l’horizontal, à l’image d’un R-Type si l’on veut imager avec une licence que tout le monde connaît. On est totalement dans le principe du « simple à prendre en mains, mais difficile à maitriser », et en cela on ne peut que féliciter PixelHeart d’avoir compris l’importance de cette philosophie. Du coup, on a un bouton de tir, et un autre pour l’attaque chargée. Mais on a tout de même droit à quelques modifications bien pesées. On pense immédiatement au shoot en continu, pour lequel il suffit de maintenir le bouton de tir. Clairement, ça change la vie et ça soulage le pouce ! Et si la configuration de la manette ne vous plaît pas, sachez qu’il est possible de la changer à votre bon vouloir. Un bon point pour l’ergonomie, donc.
Pour le reste, on retrouve avec plaisir le petit côté stratégique, ou plutôt cette mécanique des tirs nous poussant à toujours penser nos actions. Car, dans Andro Dunos 2, il ne faudra pas balancer une attaque chargée au hasard. En effet, après cette offensive puissante et à longue portée, le tir principal en fera les frais pendant quelques secondes avec une puissance moindre. Aussi, le Yellow Cherry dispose de quatre genres de shoot : vers l’avant (munition fine pour la puissance, large pour une meilleur surface d’impact), en diagonale et vers l’arrière. Pour changer de l’une à l’autre, il suffit d’utiliser les gâchettes. Là encore c’est simple à digérer, et bien vite les patterns ennemis vont venir exploiter tout cela, nous demandant de nous adapter en permanence. Sachez aussi que ces différents tirs sont upgradables sept fois, et différentes pièces du vaisseaux pourront être renforcées en fin de niveau, à condition de récupérer les bons bonus.
Une suite respectueuse de son ainé
Du coup, Andro Dunos 2 se positionne comme une suite direct intelligente, un pur délice pour les amateurs non seulement de retrogaming, mais aussi de shmup. On espérait tout de même une difficulté plus adaptée à 2022, ou du moins permettant à un large public d’y trouver son compte. Là encore, bonne nouvelle : le soft propose trois niveaux de challenge, et au final tout le monde y trouvera ce qu’il est venu chercher. Pareillement, on peut aussi régler le nombre de crédits avec lequel on débute la partie, jusqu’à neuf. Tout cela afin de venir à bout d’une dizaine de stages, ce qui situe le contenu dans la bonne moyenne du genre. Un tableau des score vient donner un peu d’ampleur à la rejouabilité, même si l’on regrette qu’il ne soit pas online. Aussi, on souligne la disparition du mode multijoueur, certainement notre plus gros regret concernant cette suite.
Visuellement, Andro Dunos 2 est là encore dans la lignée de son prédécesseur. Comprendre par là qu’on est dans du bon vieux pixel, digne de ce que savait faire la Neo Geo. Alors certes, les environnements ne brillent pas par leur originalité. Et, globalement, on trouve les couleurs un peu trop ternes. Mais la direction artistique est tellement en accord avec ce qu’on pouvait en attendre que le charme opère tout de même. Surtout que le design des ennemis, et particulièrement des boss (donc les phases sont absolument toutes réussies, c’est à préciser), est un petit régal pour les amateurs. Techniquement, on n’a pas relevé la moindre chute de framerate, et heureusement. Côté musical, c’est un plaisir de quasiment chaque instant. Le compositeur livre des thèmes bien énergiques, dont certaines sonorités rappellent furieusement celle du premier opus, mais en plus tranchantes. Du gros travail, donc, et sachez qu’il pourra être aussi savouré… sur Nintendo 3DS et Dreamcast !