Tropico 6 revient sur nouvelle génération, parfait pour les retardataires
Eh bien, on peut dire qu’El Presidente est du genre à s’accrocher à son poste ! Après une sortie sur l’ancienne génération, puis sur Switch, voilà le dictateur de Tropico 6 revient, mais cette fois-ci avec la ferme intention de s’implanter sur les nouvelles consoles. Kalypso Media étant passé maître dans l’art d’adapter des jeux de stratégie, de gestion, et autres City buiders, sur nos machines de salon, on s’attendait à un résultat propre. Eh bien dans les faits, c’est le cas, même si l’on commence à connaître ce soft par cœur.
Ce test de Tropico 6 : Next Gen Edition va se focaliser sur les apports de cette version. Pour rentrer plus en détails dans le gameplay, votre dévoué serviteur a écrit un article plus long lors d’une précédente sortie. Il faut tout de même ré-installer un contexte, et au moins rappeler les tenants et aboutissants de ce bien bon City builder. Donc, on fait face à ce qui pourrait être résumé à un Sim City ensoleillé, mais avec une grosse emphase sur la gestion de la population. En bon dictateur d’une île caribéenne , le but est d’obtenir l’obéissance des civils, par tous les moyens, notamment en déployant une force militaire digne de se faire respecter à l’international, mais aussi à l’intérieur des frontières. Pas vraiment de récit donc, mais une tripotée de missions scénarisées qui, tout de même, nous permettent non seulement de nous motiver sur le long terme, mais aussi de se fendre la poire grâce à un humour corrosif. Et le tout traduit en français, s’il vous plaît, textes et voix.
Tropico 6 : Next Gen Edition ne touche pas à un poil du gameplay de la version d’origine, ni à son ergonomie. On retrouve donc un système de sélection simple à digérer, mais tout de même un peu de menus superflus. La gestion des ressources, des transports (très importants dans cette expérience pour relier les différentes îles), mais aussi des crises politiques liées à une opposition parfois tenace (ah, ces fichus écolos activistes !), tout cela est clair mais demande tout de même de l’investissement. Ce genre de jeu est difficile à adapter sur consoles, on peut tout de même féliciter les développeurs pour avoir rendu le résultat assez agréable pour que l’on n’abandonne pas rapidement… ni sur le long terme. Et heureusement, car celui-ci est invoqué par un contenu toujours aussi gargantuesque. Si les missions scénarisées ne sont pas bien nombreuses, sachez tout de même que le centre du trip, le mode Bac à sable, est incroyablement solide. On peut d’ailleurs diriger nos îles sur quatre époques, vous imaginez donc à quel point le titre d’origine est chronophage.
Un énorme contenu, et une technique acceptable
Tropico 6 : Next Gen Edition s’accompagne du DLC The Llama of Wall Street, et d’autres bonus cosmétiques (ainsi que de la bande sonore au format numérique, pour qui aime les ambiances pépères). Cela ne fait que solidifier la durée de vie, déjà énorme. Aussi, et vous vous en doutez, la rejouabilité est au rendez-vous. El Presidente peut prendre différentes formes, et l’intelligence artificielle s’arrange pour toujours faire germer l’imprévu. De quoi nous pousser dans nos derniers retranchements moraux, de manière bien comique, quand il faut assommer de travaux ces fichus habitants pour s’éviter une révolution intenable. Recommencer la partie se doit d’être un plaisir, surtout que l’on échoue assez souvent, notamment quand on fait face à une vraie catastrophe économique. On regrette tout de même que cette édition n’embarque pas un contenu vraiment original, histoire de pousser les joueurs l’ayant déjà terminé ailleurs d’y retourner. La philosophie est simple : cette parution est pour les retardataires, et ils ont bien de la chance sur ce coup.
Tropico 6 : Next Gen Edition était aussi attendu pour son apport visuel. Et si le résultat se révèle acceptable, on remarque tout de même quelques petites imperfections. Oui, l’apport de la 4K est indiscutable, c’est bien plus fin et précis que sur l’ancienne génération de consoles. Par contre, on aurait aimé des effets de lumière encore plus spectaculaires, voire même un plus gros soutien de la part des spécificités de la PlayStation 5. Certes, cette machine déçoit pour le moment sur tout le côté purement technique, le ray tracing étant finalement un gadget peu remarqué. Mais tout de même, on est à chaque fois un peu désarçonné, surtout que les temps de chargement et les ralentissements existent encore dans cette édition. Quant à la DualSense, une super manette au demeurant, elle n’est pas vraiment exploitée. Dommage, même si l’on ne peut que recommander cette sortie aux amateurs City builders, de soleil et d’humour grinçant.