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Voice of Cards : The Beasts of Burden – Test – PlayStation 4

image jeu voice of cards beasts of burden

Voice of Cards : The Beasts of Burden joue la carte de la capture

Sorti d’absolument nulle part, et alors que les paris sur le prochain jeu de Yoko Taro se dirigeaient vers un Drakengard 4, Voice of Cards : The Isle Dragon Roars a beaucoup surpris. Et positivement, de surcroît. Avec son récit classique, mais son développement scénaristique déjanté, ainsi qu’un gameplay limpide, le titre a marqué malgré de petites imperfections dans la courbe de difficulté. Quelques mois plus tard, une suite là encore inattendue, cette fois-ci sous-titrée The Forsaken Maiden, est parue. Et le coup de cœur a gagné en intensité, tant l’ambiance s’élevait encore d’un cran alors que le gameplay se voyait un chouïa modifié. Jamais deux sans trois, vous connaissez l’adage, voilà que Voice of Cards : The Beasts of Burden débarque sans crier gare. Et vous savez quoi ? C’est encore une très belle réussite.

Bon, j’écris ce test alors que Yosuke Saito et Yoko Taro, le génial duo au travail sur la licence NieR, mais aussi celle qui nous intéresse aujourd’hui, viennent d’annoncer qu’ils travaillent sur de nouveaux titres. Il règne donc une sorte  d’engouement, qui ne peut de toutes manières que m’accompagner au sortir de ce Voice of Cards : The Beasts of Burden. Certes, l’univers n’est pas aussi marquant que celui des Drakengard / NieR, mais il est impossible de ne pas accrocher à l’écriture, à la rythmique, et aux petits détails purement « taro-esques » qui pullulent dans ce troisième opus. Cette fois-ci, nous suivons Alphée, une adolescente de quatorze ans dont la survie d’un village sous-terrain repose sur les fortes épaules. Seulement voilà, les monstres, cette menace ayant poussé les badauds à se terrer dans les profondeurs d’une grande grotte, parviennent un jour à atteindre les habitations. Et s’ensuit un sanglant massacre.

Seule survivante du drame, car sauvée par le mystérieux Algor, Alphée va devoir remonter à la surface, et voir le monde pour la première fois. Ici, son désir de vengeance explose. Seulement voilà, rien ne va se passer comme prévu, et la voilà au centre d’une machination, elle qui n’a pas encore idée de son véritable pouvoir : celui d’invoquer des monstres. Pas besoin d’aller plus loin, car le scénario de Voice of Cards : The Beasts of Burden mérite d’être pleinement découvert sans qu’on ne vous le mâche. Il faut cependant prévenir les amateurs des univers de Yoko Taro que ce jeu ne s’appuie pas spécialement sur un twist vicieux, comme l’auteur nous a habitué. Par contre, il est indéniable que la fluidité de son écriture sert une histoire qui restera dans les mémoires, moins surprenante que celle de The Forsaken Maiden mais encore plus séduisante dans l’écriture de ses personnages. Bien sûr, il faut préciser que les sous-titres sont disponibles dans un français parfait.

Une écriture toujours de très haut niveau

Il faudra parfois faire des choix.

S’il ne faisait aucun doute que le scénario de Voice of Cards : The Beasts of Burden allait séduire, il était aussi évident qu’un troisième opus en si peu de temps pouvait faire naitre quelques interrogations côté gameplay. Surtout que le principe, certes plaisant et malin, montre quand même quelques limites à long terme, me poussant à conseiller des sessions de jeu courtes. Les bases ont fait le voyage, il s’agit toujours un J-RPG dont l’avatar est représenté par un pion, lequel parcourt un monde rendu sous forme de plateau de jeu. C’est intelligent, cela contourne un budget qu’on devine léger, et surtout ça favorise l’imagination, comme à la grande époque des Secret of Mana et autres jeux 8 / 16 bits aujourd’hui vus comme minimalistes. Une bonne idée donc, avec des déplacements en case par case, avec possibilité (parfois suspendue, selon les besoins de l’histoire) de sauter de grandes distances. J’ai déjà décrit le game design dans le test de The Isle Dragon Roars, mais sachez qu’il fait toujours mouche, et profite du rééquilibrage de la difficulté né avec sa suite. Tant mieux !

C’est bien dans ses combats que Voice of Cards : The Beasts of Burden change la donne, du moins dans la forme. La particularité de l’héroïne en fait une sorte de dresseuse de monstres, qui va pouvoir récolter les pouvoirs de ceux-ci et les équiper non seulement à elle-même, mais aussi à ses coéquipiers. Le principe, sur le papier, connait une révolution. Mais, en fait, il vient si bien, si naturellement, s’imbriquer dans le game design, que je n’ai pas senti un véritable renouvellement. En fait, ce système peut être identifier comme des capacités que l’on gagne au fur et à mesure de la progression des personnages, avec cela d’original qu’il faut les gagner en fin de combat, en ouvrant les bons coffres. Ou en les achetant à la Ménagerie. La subtilité étant que, plus on avance dans les régions, plus les monstres gagnés sont puissants, et remplacent ceux de la même espèce par le plus fort. Tout est assez génialement pensé, mais il manque peut-être la petite dose de folie pour encore pousser le gameplay à un autre niveau. Mais c’est tout de même prenant, surtout pour qui aime farmer.

Le gameplay reste agréablement solide, mais sans surprise

Toujours aussi agréable à prendre en mains…

La durée de vie de Voice of Cards : The Beasts of Burden se situe entre sept et huit heures, un peu plus pour qui se plongera avec délectation dans un endgame assez retors niveau challenge. C’est pile assez long, il n’en fallait pas plus. Côté technique, le soft se tient évidemment très bien, aucun ralentissement ni bugs n’est à craindre. Par contre, l’interface reste un peu lourde, par exemple avec tous ces écrans à parcourir pour simplement équiper une arme ou une armure. Aussi, il faut bien avouer qu’on commence à un peu trop voir revenir les mêmes textures. S’il devait y avoir un quatrième épisode, qui serait le bienvenu (et peut-être logique, si l’on fait attention au nombre sur le haut des cartes, qui semble indiquer un ordre des opus), il faudra croiser les doigts pour du renouvellement à ce niveau. Enfin, la bande originale est évidemment excellente, comme toujours avec Keiichi Okabe. Il faut enfin signaler un changement de narrateur, qui devient ici narratrice. Son travail, dans la version japonaise originale, se révèle grandiose.

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