Biomutant sur Xbox Series et PS5, ça vaut le coup !
Paru en mai 2021, Biomutant est l’exemple typique du jeu pas forcément apprécié par la critique mais salué par un succès populaire indéniable. Cet Action-RPG avait certes des lacunes dans la structure du monde ouvert, mais fautait aussi dans ses combats mous et sa technique inégale. Qu’à cela ne tienne, les joueurs ont accroché à cet avatar poilu et plutôt mignon,une histoire étonnamment profonde et un univers coloré qui faisait du bien au moral. Tout cela était suffisant, donc, pour vendre le soft à plus d’un million d’exemplaires en quelques mois. Du coup, le studio Experiment 101 et l’éditeur THQ Nordic ont lancé, en septembre 2022, une version pour les consoles de nouvelle génération. De quoi revoir mon jugement mitigé ?
Avant d’aller plus loin, je précise que ce test de Biomutant aborde bien la version Xbox series, ce qu’apporte cette nouvelle sortie. Il faut tout de même rappeler succinctement quelques éléments, comme l’histoire. Celle-ci nous met dans la peau d’une créature que l’on aura au préalable créé de toutes pièces, que ce soit dans son physique ou ses spécificités génétiques. Cela va jusqu’au choix d’une espèce, parmi six, qui ont une incidence sur les statistiques (Vitalité, Force, Intelligence, Agilité, Charisme et Chance). Une fois bien buildé, voilà notre héros plongé dans un sombre récit post-apocalyptique, dans un monde dont la fin du monde a été sonnée par l’agonie de l’Arbre de vie. Et c’est à nous, sorte d’élu rappelant clairement le destin de protagonistes issus des J-RPG comme les Secret of Mana, que revient la mission ultime : sauver le monde. Tout cela est conté par une narration aussi courageuse que bancale. Oui, le narrateur est une bonne idée sur le papier, mais au bout d’un moment il devient un peu trop intrusif. Sachez tout de même que l’acteur anglais rend la chose plus agréable, et les sous-titres français rendent ce choix assez logique.
Biomutant est l’œuvre d’un studio certes composé de développeurs expérimentés (beaucoup viennent d’Avalanche, et ont travaillé sur le très bon Mad Max ou la licence Just Cause), je suis toujours à la fois épaté et effrayé par la densité de l’expérience. La narration se fait par chapitres, mais la timeline n’est pas linéaire, on a des embranchements, des parallèles, et tout cela provoque évidemment des choix et des conséquences, qui ont comme impact l’existence de plusieurs fins. Parfait pour la rejouabilité c’est sûr, mais cela a du mal à coexister avec la structure du monde ouvert et le gameplay en lui-même. La carte est gigantesque (heureusement, on a à disposition un voyage rapide et des montures), elle provoque une envie d’exploration tout d’abord exaltante, mais on la perd au fur et à mesure, surtout à cause de quêtes annexes peu inspirées. L’univers, tout d’abord séduisant, perd peu à peu en saveur, même si je continue d’apprécier la diversité des environnements. Ceux-ci sont malheureusement atteints du récent syndrome Forspoken : le vide, justifié par l’histoire, nous procure surtout une sensation d’ennui une fois la direction artistique digérée. Du coup, il est difficile de rester au taquet sur l’histoire, et on perd peu à peu son intérêt jusqu’à une fin pourtant chargée en émotions.
Cela reste un peu vide, mais le jeu gagne sur la technique
Et dans ce monde ouvert post-apocalyptique, Biomutant propose un système de combat très kung fu dans l’âme. Comme dans tout bon Action-RPG, tout ça se fait en temps réel à base de combos, de super attaques, de pouvoirs à distance et surtout d’esquives. Le feeling est assez bon, il faut surtout ne jamais foncer tête baissée sous peine de se faire rosser, mais une fois adapté c’est vraiment agréable. Le bestiaire se fait assez varié pour nous demander de réagir face à telle ou telle attaque. Par contre les phases de boss, finalement assez rares, confondent le spectaculaire et l’agréable à jouer, avec peu de vrai challenge à ce niveau. Dommage. Tout comme les impacts, malheureusement toujours aussi mollassons ! Ils sont récompensés par du loot, et l’on gagnera aussi de l’expérience, afin de passer des niveaux et parfaire les statistiques ou gagner des mutations. En parlant du loot, le système d’artisanat est toujours une franche réussite, avec ses possibilités innombrables d’équipements parfois improbables et surtout apportant de véritables renforcements. Tout cela, couplé à un new game plus permettant de tout sauvegarder, construit une durée de vie honnête : une quarantaine d’heures pour absolument tout voir.
J’en viens maintenant à ce qu’apporte cette version de Biomutant destinée aux plus récentes consoles. Sachez tout d’abord qu’elle est gratuite si vous possédez le jeu sur une ancienne plateforme, c’est une bonne nouvelle. Pas de bonus de contenu, ni même de modification de gameplay. C’est uniquement sur le visuel que la différence se fait, par le biais de trois modes. Performance, mon préféré, assure les 60 images par seconde en continu, en 1440p sur Xbox Series X et 108p sur Xbox Series S. Qualité propose 30 images par seconde en 4K sur Xbox Series X et 1440p sur Xbox Series S. Qualité libérée, quant à lui, est dynamique, adapte la fréquence d’image (de 40 à 60 fps) et la résolution en temps réel (jusqu’à 4K sur Xbox Series X et 1440p sur Xbox Series S). Aussi, les temps de chargement ont quasiment disparu, ainsi que les baisses de framerate. Les effets de lumière semblent avoir passé un gap, ainsi que la qualité des textures : c’est hyper joli, et l’on s’en rend d’autant plus compte dans le mode Photo. Bref, cette version mérite clairement de se replonger dans cette expérience, même si elle demeure imparfaite.