Destroy All Humans 2 – Reprobed est l’exemple du bon remake
Après le retour du premier opus voilà deux ans, le solide éditeur THQ Nordic (qui semble avoir arrêté d’acquérir des studios) lance Destroy All Humans 2 – Reprobed. La licence, délirante au possible, mettant en scène un extraterrestre encore plus énervé que ceux de Mars Attacks, a donc droit à de véritable remakes, peut-être avant de voir débarquer une véritable suite. Celui-ci était très attendu, car il le soft de base est considéré par les fans comme le meilleur de la série. Et clairement, je comprends pourquoi au moment de vous rédiger ce test.
Après Goat Simulator 3, et sans doute avant le Bob L’Éponge fraichement paru, il est donc temps de s’attaquer à un nouvel exemple de jeu au délire si fun qu’il en devient plaisant ludiquement parlant. L’univers de Destroy All Humans 2 – Reprobed, c’est à la base une grosse blague, s’appuyant bien évidemment sur le jeu d’origine sorti en 2006. Mais clairement, tout dans ce remake est plus grand, plus développé, et plus beau. À commencer par l’histoire qui, si elle suit toujours les aventures meurtrière de Crypto, laisse plus de place à la narration qu’auparavant. Bon, rassurez-vous, ce n’est pas aussi bavard qu’un God of War : Ragnarok, mais les développeurs de Black Forest Games ont clairement voulu mettre en avant le sale caractère de l’avatar, toujours prompt à un humour noir ravageur. Ici, il veut se venger de son précédent échec, et surtout du KGB (oui, l’action se déroule toujours dans les années 1960) qui a explosé son vaisseau mère. Seulement, ce psychopathe gris va tomber sous le charme d’une Russe affriolante, ce qui risque bien de contrecarrer ses plans. L’amour sera-t-il plus fort que sa soif de destruction ? Pas vraiment, et surtout n’ayez crainte : tout cela est surtout prétexte à des tonnes de références à la pop culture (surtout SF, vous vous en doutez), des dialogues graveleux, et des cinématiques débiles. Le tout sous-titré dans un français soigné.
Destroy All Humans 2 – Reprobed peut donc compter sur une narration mieux équilibrée, mais aussi un gameplay perfectionné sur presque tous les domaines. La structure du jeu est le seul élément qui ne bouge pas d’un iota : on est dans un GTA-like, mais dans un monde semi-ouvert avec cinq cartes à découvrir : San Francisco, le Japon, l’Angleterre, l’URSS et la Lune. On peut aller et venir entre chacune d’entre elle via un temps de chargement réduit au minimum (du moins, sur PlayStation 5), ce qui est une véritable avancée par rapport aux longues minutes de la version de 2006. Le cheminement est donc toujours aussi classique, mais moins linéaire que dans le précédent opus, avec pas mal de quêtes annexes (assez répétitives) et d’exploration dans des maps qui, elles, se font beaucoup plus vaste que dans le jeu d’origine. C’est plus grand, plus diversifié, bref là encore il faut parler de remake tant le résultat gagne en ampleur.
Tout a gagné en fun et en ampleur
Les mécaniques de Destroy All Humans 2 – Reprobed sont elles aussi retravaillées, que ce soit au niveau des armes (au nombre de neuf) ou des manipulations en général. Mais c’est bien l’arsenal qui a fait l’objet d’un soin particulier, avec un feeling beaucoup plus fun qu’auparavant. Je rappelle que le principe est de manipuler des pétoires aux effets délirants, un peu sur le modèle d’un Ratchet & Clank mais en plus énervé. Il faut voir ces pauvres humains se faire défoncer par des météores, ou se faire dévorer par un ver géant de l’espace, pour le croire. De plus, il est possible d’améliorer les armes, et croyez moi : à la fin, c’est un joyeux bordel à l’écran. Surtout que presque tous les éléments des environnements sont destructibles. On retrouve aussi les phases plus calmes, d’infiltration, où il sera nécessaire de prendre l’aspect d’humains. Aussi, le bestiaire a été gonflé, et des boss ajoutés. Enfin, les fans du jeu originel seront heureux d’apprendre que les commandes du vaisseau gagnent en précision, même s’il reste toujours un peu chaotique. Tout cela forme une prise en mains très plaisante, bien enseignée dans un tutoriel qui va à l’essentiel.
Le contenu de Destroy All Humans 2 – Reprobed est assez conséquent, mais sans atteindre des sommets : il faut une douzaine d’heures pour voir la fin de l’histoire principale. Pour les complétistes, qui voudront trouver toutes les musiques, toutes les skins, toutes les photos, on peut chiffrer à une trentaine d’heures. Techniquement, le résultat me paraît mitigé, même s’il faut de suite noter l’énorme amélioration par rapport au jeu de 2006. Ce remake n’a plus rien à voir avec lui, visuellement parlant. Mais, comme ce soft ne sort que sur les nouvelles consoles et PC, j’attendais un rendu encore un cran au-dessus. C’est surtout la fluidité qui me chagrine un peu : elle n’est pas assuré quand, à l’écran, ça pète dans tous les sens. Les effets de lumière sont tout de même beaucoup plus plaisants, et, malgré quelques bugs, il faut féliciter les développeurs pour ce travail. Côté musiques et bruitages, c’est toujours aussi bon, avec des références appuyées à la meilleure science-fiction : celle des années 1960-1970.