Raiden IV x MIKADO Remix, un Shmup à ne pas louper
Si le Shmup est aujourd’hui un genre aussi désuet que forcément attirant (chaque sortie nous attire inexorablement), on oublie tout de même jusqu’à l’existence de certaines grandes licences. R-Type revient de temps en temps, et une série culte comme Raiden a bien perdu de son aura, surtout à cause d’un cinquième opus un peu décevant. Mais il faut se souvenir à quel point, lors de sa parution en 1990, l’épisode fondateur fut une véritable onde de choc dans l’univers vidéoludique. Dix-sept ans plus tard, Raiden IV venait nous satisfaire en partie, mais c’est en 2014, avec sa version Overkill, que le jeu nous a pleinement convaincu. Eh bien sachez que Raiden IV x MIKADO Remix en est une version définitive, avec plein de nouveautés à la clé.
Pour un joueur ayant connu l’âge d’or du shmup, lancer un Raiden c’est avoir l’impression de retrouver un vieil ami. Un sentiment très agréable, qui en fait une sorte de doudou du genre. Cela se vérifie dès l’histoire, car oui il en existe une, avec ce qu’il faut d’envahisseurs énervés, et de héros courageux. Raiden IV x MIKADO Remix ne déroge pas à la règle, en nous présentant une planète Terre en proie à la menace Cranassian, race alien hautement belligérante. Bien entendu, tout ce que l’armée a tenté jusqu’ici s’est vautré dans l’échec cuisant, mais bien heureusement les humains ont pu récupérer un vaisseau extraterrestre, le modifier juste ce qu’il faut afin qu’il gagne en puissance et devienne le salvateur Raiden Supersonic Fighter Attack. Et en avant la musique, c’est parti pour du « défouraillage » de vilains, ici mis en scène avec une cutscene énergique en tout début de jeu, et ce sera à peu près tout en terme de narration. Signalons ici que les sous-titres sont proposés uniquement en anglais.
Aller, entre nous le récit on s’en fiche un peu. Par contre, l’arrivée dans le menu principal est déjà un bon moment. Raiden IV x MIKADO Remix se devait d’aller plus loin que son grand frère Overkill dans le contenu, et cette mission est remplie. Tout d’abord, précisons que l’on fait face à un Shmup vertical, comprendre par la que l’action se déroule de haut en bas. Aussi, on fait face à une itération entièrement en 3D, des différents modèles de vaisseaux aux environnements. Enfin, cette version apporte de nouveaux patterns et des niveaux inédits.
L’une des meilleures itérations du genre sur Switch
Ce n’est pas avec Raiden IV x MIKADO Remix que le Shmup vertical sera révolutionné dans son fond, mais ce n’est surtout pas ce qu’on lui demande. Ce qu’on désire en lançant ce titre, c’est retrouver un certain équilibre dans le challenge, mais aussi des niveaux rythmés idéalement. Tout ce qu’avait loupé le cinquième opus, soit écrit en passant, mais bref. Rassurez-vous, MOSS a bien compris la leçon, et propose ici tout un tas de modes de difficulté, qui vont du simple entrainement (sans tirs ennemis) à un rendu digne du plus vicieux danmaku. Ou presque, ne poussons pas le bouchon trop loin, on n’est pas non plus dans un Mushihimesama Futari, rassurez-vous. Mais la hitbox de notre vaisseau étant moins permissive, il faudra tout de même s’attendre à une grosse épreuve pour les nerfs. Toujours est-il qu’une grande partie des joueurs pourra y trouver son compte, d’ailleurs sachez qu’en Very Easy on pourra même éclater certaines bullet adverse avec nos tirs. Pratique.
En terme de gameplay pur, rien ne change depuis Raiden IV Overkill. Et l’on peut même écrire que les bases sont identiques depuis 1990, toujours très solides. On a toujours ce principe du vaisseau qui peut se déplacer sur les côté de l’écran, avec la caméra qui suit le mouvement, ce qui distille une véritable sensation d’aisance. Mais attention, car cela peut aussi faire oublier des ennemis à l’autre bout de l’axe horizontal, ce qui a un impact direct sur l’important scoring. Il est toujours question d’un tir principal évolutif, avec différents modèles de tirs : le fameux plasma qui virevolte à l’écran dans tous les sens, le proton, le shoot bleu puissant et le rouge destiné à ceux qui apprécie inonder l’écran de leurs tirs. Ajoutons bien entendu les bombes, que le joueur ne doit surtout pas sous-évaluer : elles sont particulièrement décisives lors des combats de boss, lesquels interviennent à chaque fin de niveau. Gigantesques, puissants, hyper plaisants à abattre, ils forment l’un des intérêts majeurs de Raiden IV x MIKADO Remix.
Bon contenu, et très gros travail sur le remix des musiques
Raiden IV x MIKADO Remix présente un contenu de bonne qualité. L’Overkill est central : il présente deux nouveaux niveaux, mais aussi une toute nouvelle méthode de scoring à base de pièces à récupérer et d’ennemis à jauge qu’il faut viser afin de faire grimper le résultat. Simple et très prenant, pour peu que l’on accroche à la quête du meilleur score, un trip purement arcade. D’ailleurs, l’Arcade Mode est de la partie, avec deux difficultés : Light et Original. Ajoutons un Score Attack, un Additional Mode (une autre variation de l’Arcade), et un indispensable Boss rush. Sans oublier le World ranking et un super menu Relay & Gallery, dans lequel on retrouve donc les enregistrements que l’on a décidé de sauvegarder, mais aussi des modèles 3D que l’on peut admirer sous tous les angles. Parfait pour les fans absolus. Tout cela forme une durée de vie typique du Shmup : il faudra une pognée d’heures afin de tout débloquer, mais bien plus si l’on désire maitriser le soft à fond et, ainsi, truster les premières places du classement.
Raiden IV x MIKADO Remix n’avait pas spécialement besoin de revoir la partie purement technique de l’épisode Overkill. Il était déjà fluide au possible, très bien équilibré dans sa direction artistique avec un gros travail sur les contrastes. Ce dernier point est très important pour obtenir un grand Shmup : pourvoir bien déceler les tirs ennemis est une condition primordiale pour ne pas froisser le joueur sur autre chose que ses propres capacités. Reste qu’il faut tout de même préciser que MOSS livre une version nickelle, tout ce qu’il y a de plus fluide. Et sachez que les nouveaux environnements ne dénotent pas, et viennent même encore parfaire le caractère SF de l’univers. C’est musicalement, que le titre opère de réels et très, très qualitatifs changements. Les thèmes sont remixés par Game Centre MIKADO, un collectif rassemblant plusieurs grands noms. On retrouve par exemple Daisuke Matsumoto, que l’on connait pour son excellent travail sur Ibara. On a aussi Hirokazu Koshio, compositeurs sur le Visual novel Our World is Ended. Bref, du lourd, et cela se sent bien dans les seize titres survitaminés, très rock avec ce qu’il faut de gros rifles bien entrainants. Du lourd, ce qui ne fait qu’ajouter à la force de ce Shmup décidément indispensable pour les amateurs du genre.