Pronty, un Metroidvania classique dans un univers enchanteur
Parmi les genres qui ont suscité un récent regain d’intérêt, le Metroidvania est l’un des plus intéressants. Revenu sur le devant de la scène notamment grâce à la scène indépendante, ce style embarque des codes éminemment intéressants dans un game design : ils peuvent aussi bien s’adapter au RPG (je pense évidemment aux Castlevania depuis Symphony of the Night) qu’à l’action, et même au Roguelite. L’itération qui nous intéresse dans ce test, Pronty : Mystères des Profondeurs, l’œuvre des studios 18 Light Game et Funzone Games, a surtout comme objectif de soigner son gameplay, mais tente aussi un twist en lui donnant un coup de boost aquatique.
Depuis l’avènement des deux Ori, supers jeux au demeurant, il n’est pas rare de voir des titres s’inscrire dans ce genre d’ambiance un peu émouvante. Pronty : Mystères des Profondeurs est de ceux-là, en nous proposant un univers sous-marin baigné d’un message écologiste très marqué. L’action prend place dans un futur lointain (plus de quatre siècles après notre ère), alors que l’humanité a conquis les océans en y installant des dizaines et des dizaines de villes. C’est dans cette atmosphère assez étrange que le joueur est invité à incarner le Protecteur (disponible en version masculine ou féminine), Pronty de son petit nom, lequel comprend que Royla, la Cité des Profondeurs, est en proie à un danger mortel. Bien évidemment, l’être humain et sa pollution n’y est pas étranger, et il faut s’attendre à tout une thématique sur ce sujet, plutôt équilibré par ailleurs. Et le tout est sous-titré en français, voilà une bonne nouvelle !
Pronty : Mystères des Profondeurs est paru en 2021 sur PC, j’attendais donc de cette version Nintendo Switch qu’elle soit à la hauteur côté gameplay. Heureusement, c’est bien le cas : l’on trouve vite ses marques, et ce malgré les spécificités d’un soft prenant place sous l’eau. Donc pas de saut et une physique évidemment flottante. Le jeu se présente dans une représentation en 2D, et comme quasiment toutes les itérations du genre notre avatar débute son périple tel un novice. Comprendre par là qu’il va acquérir bien des compétences au fil de son cheminement, lesquelles nous ouvriront la voie vers de nouveaux chemins. Vous l’aurez compris, in faut s’attendre à du backtracking, et à une importance capitale de la carte des lieux. Les développeurs l’ont bien perçu : ces deux éléments clés sont soignés. C’est d’ailleurs un compliment que je peux formuler pour toute la prise en mains : les premières minutes forment un très bon tutoriel, et le mapping des touches se digère rapidement.
Tout baigne sous l’eau, ou presque !
Ainsi, l’on maitrise l’arme principale de notre avatar, une sorte de javelot nommé Bront, véritable star de l’expérience. L’une des excellentes idées de Pronty : Mystères des Profondeurs est de nous donner le choix entre son utilisation en mode Twin-stick, avec une visée sur le stick droit, et un mode de verrouillage automatique qui prend effet à l’approche de notre avatar. Les deux options ont leurs défauts et avantages, poussant à plus ou moins de prudence, ce qui nous pousse à vraiment penser notre choix, surtout en fonction de la difficulté. Celle-ci est disponible sous quatre niveaux, et l’on peut en changer n’importe quand pendant nos pérégrinations. Globalement, l’expérience est assez aisée pour un Metroidvania (hors boss), et le titre est assez généreux en améliorations. Celles-ci prennent non seulement la forme de pouvoirs, à trouver ou à acheter grâce à des denrées trouvées ici ou là. Mais aussi d’évolutions des barres de vie et d’énergie, grâce à des capsules à dénicher. Cela se fera en farfouillant dans un level design assez classique, idéalement lisible mais peut-être un peu trop classique pour les habitués du genre. On comprend tout de suite où se trouvent les secrets, ça manque un peu de véritable exploration.
J’ajoute des combats de boss proposant les véritables challenges de Pronty : Mystères des Profondeurs, et un 100% demandant un peu d’investissement, et l’on obtient une durée de vie assez correcte d’une bonne dizaine d’heures. Avec une belle rejouabilité par ailleurs, surtout que les développeurs ont communiqué à propos de mises à jour post-lancement. La technique est aussi d’une belle exécution. Pas de ralentissements, zéro bugs, l’expérience fut agréable d’un bout à l’autre. Surtout, la direction artistique est l’une des plus grosses satisfactions, avec cette 2D bourrée de détails, et ce superbe chara-design notamment du côté du bestiaire. Tout juste puis-je regretter des animations un peu trop simplistes pour l’avatar, mais c’est un détail. Quant à la musique, elle manque certes d’un thème immédiatement identifiable (la fameuse musique à siffloter dans sa douche), mais elle parvient sans aucun mal à bien accompagner l’action et l’ambiance mystérieuse du titre.