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The Last Oricru – Test – PlayStation 5

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The Last Oricru, courageux mais pas un grand cru

Dévoilé lors de la très alléchante présentation du label Prime Matter par Plaion, The Last Oricru n’a pourtant pas de suite attiré les projecteurs sur lui. Pourtant, entre l’univers mélangeant le médiéval, l’heroic fantasy et la science-fiction, tout en s’inscrivant dans le genre sur-usité du Souls-like, il y avait tout de même quelques promesses alléchantes. Surtout que les développeurs de l’humble studio tchèque Goldknights tente d’apporter sa patte avec un scénario plus développé qu’à l’accoutumée, ainsi que tout un système favorisant le roleplay. Mais est-ce suffisant pour assurer une expérience de qualité ? Malheureusement, non.

The Last Oricru avait donc comme ambition de mettre le paquet sur son écriture, avec plusieurs clans à aider via des quêtes dédiées, et donc des choix dans notre cheminement pouvant ouvrir ou fermer certains arcs. Et dans les faits, ça fonctionne plutôt bien, même si l’aventure est moins mémorable qu’espérée. Après un crash sur une planète éloignée, et les autochtones nous nomment de suite Silver, dont le destin serait de pacifier la planète alors en proie à des querelles politiques. Celles-ci engagent d’ailleurs deux factions bien distinctes : les imposants Noborus et les rats-bipèdes Ratkins. Tout cela serait perçu comme classique dans n’importe quel RPG occidental, mais effectivement ça se démarque dans l’univers du Souls-like. Mais ce qui me gène, c’est la tonalité de l’expérience, si portée sur la dérision que j’ai eu beaucoup de mal à m’impliquer. Du coup, aider l’un ou l’autre des clans se fait sans trop de sensations, et ce malgré des choix véritablement engageants. Notons tout de même de bons sous-titres français.

Cette tonalité plus comique qu’autre chose, ou tout du moins dé-dramatisée, porte atteinte à des idées pourtant vraiment intéressantes. The Last Oricru propose tout un système de réputation, favorisant donc aussi bien le roleplay qu’une rejouabilité très conséquente. On peut même trahir l’un ou l’autre en cours de route : le cheminement a beau être linéaire, il propose tout de même assez d’embranchement pour qu’on ne s’y sente pas à l’étroit. Et cela s’articule autour d’un gameplay là aussi courageux, mais parfois déséquilibré. Oui, le système de combat rappelle ce qu’on connait désormais par cœur grâce à FromSoftware, mais le studio s’est bien appliqué à soigner les sensations. Présence des points de relai où l’on revient à la vie, grosse importance de la compréhension des patterns, donc domination des roulades et autres esquives permettant de rester à distance. Attaque rapide, Attaque lourde, possibilité d’armer deux armes ou un bouclier, rien de bien transcendant mais ça fonctionne. Et la couche RPG est elle aussi efficace, avec tout ce qu’il faut d’améliorations non seulement pour l’équipement, mais aussi les statistiques de l’avatar permettant l’usage de telle ou telle arme et magie. Rien de bien original donc, mais c’est agréable à prendre en mains.

De bonnes volontés, mais une tonalité contre-productive

Que les débutants se rassurent, The Last Oricru ne s’enferme pas dans une difficulté jusqu’au-boutiste, mis à part des phases de boss globalement réussies. Il est d’ailleurs à préciser que les développeurs proposent deux modes : Histoire et Difficile, et c’est une bonne chose. Par contre, le contenu est étonnamment chiche, et ce en dépit d’une très bonne rejouabilité. En effet, il m’a fallut une douzaine d’heures pour voir le bout de mon premier run, ce qui est assez court pour un soft de ce genre. Pourtant, on a droit à des quêtes annexes, assez bien écrites au passage. Surtout, l’expérience se révèle très agréable en multijoueur, avec une originalité ingénieuse : on a droit non seulement à la partie en ligne, mais aussi à du local avec écran scindé. C’est ici que l’on savourera pleinement l’utilisation de certaines armes, pensée pour deux.

En tant que production « AA », The Last Oricru est dans le fond du panier, malgré quelques mises à jours salvatrices. Même si le soft s’est amélioré dans sa finition, il reste tout de même assez moyen dans son rendu, et particulièrement pour une expérience se destinant uniquement aux consoles les plus récentes. Les textures manquent de détail, les effets de lumière ont toute leur place sur la précédente génération, et les animations se font trop raides pour convaincre. Mais tout cela aurait pu être oublié avec une bonne direction artistique, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Du tout. Le chara-design est embarrassant, clairement on sent que les développeurs n’ont pas voulu prendre au sérieux leur propre univers. Aussi, une impression de déjà-vu mille fois domine, alors même que le mélange des genres fantasy et science-fiction pouvait permettre de sortir des sentiers battus. Las, ce n’est pas le cas. Enfin, la musique ne marquent jamais, et le doublage anglais termine d’inscrire l’univers dans la dérision.

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