Gigantosaurus Dino Kart, le kart pour les plus petits
Dans le feu de l’actualité vidéoludique depuis tant d’années, j’ai pu découvrir puis suivre la destinée de développeurs attachants. Parmi eux, 3DClouds est certainement inconnu du plus grand nombre, et pourtant son talent se vérifie et se devine. Bien sûr, on est loin des cadors de l’industrie, surtout en ce mois de mars pendant lequel les grosses sorties s’enchainent à une vitesse assez hallucinante. Cet humble studio, donc, me fut présenté en 2017, voilà déjà six ans, à l’occasion d’un bon petit jeu de course arcade : All-Star Fruit Racing. Le soft était de facture encourageante, soigné techniquement et généreux dans son contenu. Par la suite, 3DClouds s’est encore fait remarqué avec le futuriste et fun Xenon Racer, puis s’est illustré avec le très sympathique King of Seas. Surtout, l’entreprise s’est rapproché d’Outright Games, éditeur spécialisé dans les adaptations de dessins animés. Après deux ou trois titres moins convaincants, comme Fast & Furious : Spy Racers, j’attendais un retour plus digne de ce que le studio sait faire. Bonne nouvelle,Gigantosaurus Dino Kart peut rassurer à ce niveau, mais seulement pour les enfants.
Garfield, les Schtroumpfs, les héros de Nickelodeon : on a déjà vu de nombreux essais pour faire cohabiter fortes licences et Mario Kart-like. On ne va pas se mentir, le gigantesque succès populaire de la série de Nintendo créé bien des itérations, mais parfois avec l’envie salvatrice d’ouvrir le concept vers une nouvelle voie. On se souvient de la difficulté d’un Crash Team Racing plus destiné aux joueurs endurcis, ou d’un Diddy Kong Racing clairement adressé aux amateurs d’expériences en solo. Avec Gigantosaurus Dino Kart, 3DClouds vise les jeunes enfants, le dessin animé (et le livre de Jonny Duddle) étant populaire chez les 5-8 ans. Je vous le signale donc de suite : ce test prend cet élément en compte, en priorité. Le soft est clairement fait pour nos bambins, et le premier bon point est le respect de l’univers. Le mode Histoire livre des petites cutscenes sous-titrées en français, et l’on retrouve huit personnages principaux (quatre dès le début, puis les autres se débloquent par la suite). Au casting : Billy, Mazu, Tiny, Archie, T-Rex, Cror, Totor et Rugo. Mon seul regret, logique avec l’esprit de ce test, est l’unique doublage audio en anglais. Pas grave pour les huit ans, plus dérangeant quand le pilote en a cinq.
Bien sûr, le traitement de l’univers est important, mais qui a un jeune enfant à la maison sait que ce qui reste important, à cet âge, est la prise en mains. Si c’est trop compliqué, il décroche vite. Avec Gigantosaurus Dino Kart, 3DClouds a parfaitement compris cette spécificité, et l’on peut clairement parler d’un Mario Kart pour les petits. Pas de mécaniques alambiquées : on roule, on se dirige, on balance un objet, et l’on dérape. Cette dernière action, la plus compliquée de l’expérience, restant tout à fait secondaire. Ne soyez pas effrayés, il ne faudra pas apprendre au petit à « snaker » en permanence pour atteindre les premières places. Mais c’est tout de même une bonne chose que de proposer cette action : l’enfant peut la maitriser au fur et à mesure, et être récompensé par un court boost quand il la réussit. Et si le petit joueur a un peu de mal en début d’expérience, les développeurs proposent une option de conduite automatique. Le véhicules avance alors tout seul, et l’IA comble les absences en prenant le relai sur les moments compliqués.
Sans grande folie, mais bien équilibré pour la cible visée
Gigangtosaurus Dino Kart assure donc un gameplay parfaitement digérable pour la cible. Par contre, et même pour celle-ci, le titre manque un peu d’envergure globale, peut-être d’un petit surplus de folie. Par exemple, tous les karts sont identiques dans les statistiques : pas de personnages plus rapides, plus stables ou plus nerveux. C’est dommage, même si l’on comprend bien que l’idée était de ne pas créer de déséquilibre à l’écran, ou pendant le jeu en multi possible jusqu’à quatre joueurs (et uniquement en local). Aussi, si l’on déloque une poignée de personnages et des skins de persos en terminant des coupes, le soft reste assez chiche en contenu. Comptez quinze courses réparties sur trois championnats. Cela reste acceptable, mais même un tout petit en aura fait le tour en quelques heures. Il existe bien des modes de difficulté, mais sans trop de challenge. Enfin, les fameux objets à balancer se révèlent très classiques, entre la sphère de défense, le boulet percuteur et la super-accélération. Rien de trop injuste, c’est encore une fois bien dans l’esprit d’une adaptation de ce style, mais je ne peux m’empêcher de penser à nous autres, quarantenaires, qui avons grandi avec des power ups bien plus rageants.
L’univers du dessin animé est respecté, et c’est aussi grâce à la technique. Clairement, et à ce jour, Gigantosaurus Dino Kart est le plus beau des jeux édités par Outright Games. C’est coloré, bien animé dans et autour des courses. J’aime particulièrement voir les dinos venir s’immiscer sur les tracés, ça apporte beaucoup visuellement et ça a évidemment un impact sur la conduite. Certes, les textures restent peu détaillées, les effets de lumière minimalistes, et les décors restent assez basiques. Mais il s’en dégage tout de même assez de charme pour que l’enfant s’en contente amplement. Plus sujet à débat, le titre fait le choix d’une impression de vitesse assez basse. Bien entendu, le but est de ne pas effrayer les plus jeunes, mais une certaine lenteur se fait sentir quand on maitrise bien les tracés. Aussi, l’intelligence artificielle des concurrents manque un peu d’agressivité, et surtout de logique dans l’utilisation des power up. Mais, globalement, le pilote ne s’en rendra pas vraiment compte. Enfin, les musiques se font agréables mais plutôt oubliables, ça manque de thèmes percutants.