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Saga of Sins – Test – PlayStation 5

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Saga of Sins, la bonne petite surprise de mars 2023

Il est toujours intéressant que de suivre la trajectoire d’un studio… surtout quand on ne le fait pas exprès ! Au moment de lancer Saga of Sins, le logo du développeur Bonus Level Entertainment m’a rappelé quelque chose, mais de manière assez lointaine. En deux clics sur Google, j’ai pu me taper le front en lançant un « bon sang mais c’est bien sûr » : il s’agit de l’équipe derrière le sympathique Fox n Forests, jeu kickstarté un peu en catimini, mais surtout en forme d’hommage à l’âge d’or des platformers 16 bits. Ce que j’en avais joué m’avait en partie séduit, donc c’est avec intérêt que ce test débuta. Dorénavant édité par Just For Games, le studio avait donc tout pour passer la seconde vitesse, et l’objectif est tenu.

L’ambiance de Saga of Sins est totalement différente de celle, bien plus mignonne, de Fox n Forests. Ici, on est propulsé en plein Moyen-Age, et l’on s’apprête à incarner le clerc Cecil, de retour au bercail, le village de Sinwell, après quelques années en Croisade. Choqué par ce qu’il y a vécu, notre avatar doit faire face à une véritable crise, car l’endroit semble avoir été pris d’assaut par les sept pêchés capitaux. Certains villageois s’en nourrissent, tandis que d’autres subissent. Ulric, patron de l’église du coin, dont l’état est d’ailleurs alarmant, nous confie alors la capacité de pouvoir tout régler. Pour cela, il faudra sonder les âmes des pauvres diables sous emprise, en plongeant dans leurs méandres sous la forme d’un monstre d’un démon. Étrange manière de faire, et nos soupçons ne vont cesser de grandir… Tout cela forme un récit très, très intéressant : il aborde une foule de thèmes de manière adulte mais sans les étaler dans trop de complications. Le concept rappelle un peu Persona 5, avec ces niveaux inspirés par la personnalité des personnages que l’on « visite ». Et j’ai particulièrement aimé la manière dont le récit débute, clairement inspiré par l’Odyssée. Certes, on voit venir certains rebondissements assez rapidement, mais ça fonctionne à plein régime, surtout à l’aide d’une narration jamais intrusive, et des sous-titres soignés en français.

C’est donc dans cette atmosphère lourde, doublée de la menaçante peste, que le récit nous demande de soigner les esprits de pauvres diables. Le pas très rassurant Ulric nous confie alors la forme démoniaque d’un loup-garou, issu d’un vitrail tout juste réparé. La procédure est ensuite des plus simples : on déplace Cecil sur un plan en 2D dans le village de Sinwell, à la recherche d’un habitant à délivrer. On lui parle, et après un court dialogue nous informant de son pêché, c’est parti pour un niveau purement platformer, sous la forme du démon. Saga of Sins assure alors l’essentiel, avec une prise en mains nerveuse et des mécaniques certes très classiques mais funs. Cela accouche d’un caractère très rétro, d’ailleurs il est fort à parier que vous utiliserez bien plus la croix multidirectionnelle, bien plus adaptée au genre. Au rendez-vous : un double saut, une attaque basée sur la distance, et une attaque spéciale dévastatrice à lancer avec une gâchette. Celle-ci est en fait un dash, utilisable après avoir liquidé un certain nombre d’ennemis (un indicateur nous informe sur l’ATH quand elle est disponible), et permet d’éliminer plusieurs adversaire en une accélération. Cela récompensé par plus d’argent, ce qui sera important dans le but d’acheter des améliorations de l’avatar. Et en sachant que chaque démon débloqué, car le loup-garou ne sera pas seul (je vous laisse la surprise de la découverte), possède sa propre attaque pouvant être améliorée.

Beau comme un camion vitrail

Saga of Sins peut compter sur un petit aspect metroidvania, cela grâce aux différentes incarnations de Cecil. Revenir dans un niveau en pouvant brûler des caisses ou prendre appui sur certains murs vous ouvrira alors la voie vers de nouveaux trésors. Donc plus d’argent, plus d’évolutions, vous l’avez compris. Aussi, les différentes transformations apportent un feeling qui leur est propre, mais uniquement dans les attaques. Par exemple, la flamme de la gargouille est clairement la plus efficace contre les ennemis volants. Et bonne nouvelle : l’on peut passer d’une forme à l’autre à la volée, d’une simple pression de gâchette. Très savoureux dans des niveaux qui auront bien vite tendance à exploiter à fond toutes ces particularités. C’est ici qu’il faut aussi aborder le level design et les ennemis, deux éléments importants d’un platformer. Le premier est plus intéressant qu’espéré, même si je regrette une verticalité finalement peu développée. Les monstres sont une belle satisfaction : bien associés aux pêchés visités, et leurs patterns sont globalement bien lisibles. Là aussi, j’ai tout de même un petit bémol avec des boss manquant de challenge. Les vrais pics de difficulté seront rencontrés en cours de niveau, et ils feront surtout appel à vos réflexes en terme de plates-formes plus qu’à de l’action bourrine. Sachez que vous aurez aussi droit à quelques variations dans les levels, avec par exemple l’avarice qui tentera de vous piéger avec des pièces malus vous enlevant du butin. Là encore, une bonne chose, et tout juste puis-je regretter l’absence de tirs dans d’autres directions que la droite et la gauche.

Ce tour d’horizon pour le moins positif a encore de quoi vous rassurer : Saga of Sins dispose d’une durée de vie tout à fait solide pour une production de ce genre, avec une dizaine d’heures pour voir le bout de l’histoire. Et les jusqu’au-boutistes reviendront dans chacun des vingt-et-un niveaux afin de trouver tous les trésors, et ainsi découvrir une fin secrète. La partie visuelle est aussi du genre à convaincre, et même plus : c’est carrément divin. Bonus Level Entertainment s’est inspiré d’un peintre du seizième siècle nommé Hieronymus Bosch. Et le bougre était du genre doué pour œuvrer sur du vitrail. Ainsi, on a l’impression de se déplacer dans l’une de ses œuvres, et la direction artistique multiplie les effets en ce sens, comme les bords d’écran que je vous recommande d’observer quand c’est possible. Techniquement, c’est plutôt bon : la fluidité est assurée, pas de bugs rencontrés et des temps de chargement réduits à néant sur PlayStation 5. Par contre, les animations ne m’ont pas toujours convaincu : le rendu très raide était recherché mais il en résulte un côté un peu simpliste. Quant à la musique, elle accompagne parfaitement l’atmosphère du jeu, même si cela manque d’un ou deux thèmes vraiment inoubliables. Le doublage anglais est, quant à lui, particulièrement soigné.

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