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Sea Horizon – Test – PlayStation 5

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Sea Horizon redonne des couleurs au domaine indépendant

Sorti en fin d’année 2022 sur PC et Nintendo Switch, Sea Horizon s’est rapidement fait une bonne réputation auprès des amateurs de jeux indépendants. Il faut, par exemple, aller voir les avis sur Steam, où le titre a droit à des avis dans la fourchette « Très positive ». Alors certes, pour beaucoup ça ne veut plus rien dire, mais c’est assez fourni pour tout de même attiré mon attention, et ce malgré ma motivation de moins en moins marquée à propos du domaine indépendant. Aujourd’hui, le titre est disponible sur plateformes PlayStation et Xbox, l’occasion de découvrir ce concept.

Comme beaucoup de jeux indépendants, Sea Horizon forge son intérêt sur son concept, sans doute plus que sur son gameplay ou son univers, et ce même si ces deux éléments sont bien plus développés qu’habituellement dans ce genre de production. Il s’agit donc d’un RPG solo, avec des mécaniques deckbuiding et Roguelite, dont l’action se déroule sur un terrain construit en cases hexagonales. Sur ce principe, les développeurs de 45 Studio (soutenus à l’édition par Eastasiasoft) fait beaucoup d’effort pour livrer une expérience complète. Et c’est clairement un élément qui le différencie d’autres softs indés. Ici, la narration se fait sous forme de différentes petites histoires, mettant en scène une pluralité de personnages. Je ne rentrerai pas dans le détail des récits afin de vous en laisser le plaisir de la découverte, mais sachez que chacun se fait plutôt court, bien complets, et surtout utiles pour la bonne compréhension de l’univers. Et bonne nouvelle : les sous-titres sont de la partie… mais non sans de grosses coquilles.

Mais cette narration se devait de trouver un écho dans le game design. Et c’est là une autre force de Sea Horizon : l’écriture et le gameplay fonctionnent dans une osmose impressionnante. Mais avant d’aller plus loin, il faut se pencher sur les mécaniques. Les mouvements se font donc sur une carte aux cases hexagonales, et chaque mouvement de l’une à l’autre consomme une partie de la jauge de faim. Laquelle, d’ailleurs, sera plus ou moins répercutée par les conditions du terrain. Et, bien entendu, avoir le ventre vide est synonyme de perte d’énergie jusqu’à ce que mort s’ensuive. Cette mécanique est centrale car elle force le joueur à continuellement se poser des questions : « dois-je tenter de découvrir ce trésor un peu plus loin ? », mais surtout « cette prise de risque vaut-elle le coup ? ». C’est cette dernière interrogation qui, à mes yeux, provoque le plus gros regret dans cette expérience car, généralement, le danger ne paie pas assez. Du coup, on se presse un peu trop vers le prochain campement où l’on pourra consommer un repas bien plus important que les quelques pièces à collecter.

S’y plonger, c’est devenir addict

Une forte tendance à la survie donc, mais ce n’est qu’une partie du concept, sur lequel les développeurs ajoutent deux fortes couches : le deckbuilding et le roguelite, les deux étant intelligemment liés. Sea Horizon fait le choix de ne pas proposer énormément de types de cartes à acquérir, mais d’en varier beaucoup les effets de manière aléatoires, ce qui créer la différence entre chaque partie. Concrètement, chaque personnage débute son aventure avec quatre cartes de faible niveau, puis en gagne une (à sélectionner parmi trois) quand on augmente de niveau. Et cela a évidemment une répercussion sur les combats, bien présents et plutôt agréables tant ils font intervenir une notion de stratégie. Car le rythme se fait au tour par tour, et chacun d’eux permet une utilisation limitée de ces cartes. Ce qui force encore à bien sous-peser chacune de nos décisions.

Comme tout bon jeu de rôle, on a aussi droit à une bonne couche d’exploration, même si l’on est souvent tenté de ne pas trop s’y atteler. Des événements aléatoires rythment nos pérégrinations, tout comme des missions annexes. Sea Horizon propose donc un bon contenu dans son mode principal, auquel s’ajoute deux autres modes : Donjon et Aventure libre. N’allez pas croire qu’ils soient oubliables, car on peut y débloquer pas mal de choses. Malheureusement, la courbe de progression rend l’avancée un peu trop aisée, ce qui limite la durée de vie à une dizaine d’heures tout au plus, et sans trop de raisons d’y revenir. Techniquement, le soft se tient honorablement. Les textures de la carte ne sont certes pas les plus précises jamais vues, mais tout est clair et fluide. Surtout, la direction artistique se révèle parfaitement maitrisée, jusque dans le chara design et l’ambiance sonore.

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