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Spells and Secrets – Test – PlayStation 5

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Spells and Secrets, un Rogue-lite aussi magique que peinard

La sortie de Spells and Secrets, certes pas le jeu le plus médiatisé de ces derniers mois, est au confluent de trois phénomènes. Le premier, en très nette perte de vitesse, est le financement participatif. En effet, le résultat provient d’une campagne Kickstarter que, personnellement, j’ignorais totalement. Le second est déjà plus parlant : une très claire référence à l’univers de Harry Potter. Donc, vous l’aurez compris, un soft accompagnant une année marquée par Hogwarts Legacy. Enfin, le genre dans lequel s’inscrit le titre est le Roguelite, certainement l’addition de codes de gameplay le plus en vogue dans le milieu indépendant. On prend tout ça, on remue, on ajoute une inespérée version physique (pour la Nintendo Switch et la PlayStation 5) par le décidément précieux distributeur Just For Games, et l’on obtient une bonne expérience.

Spells and Secrets débute comme un Harry Potter-like, ce qui est plutôt intelligent dans l’optique d’obtenir un bon équilibre antre l’écriture et le gameplay. Après l’avoir personnalisé, dans des menus un peu mal fichus par ailleurs, notre avatar déboule à Greifenstein, l’Académie des sorciers. Alors que le moment devrait, pour ce personnage, être mémorable sur la durée, il est interrompu par une étrange explosion dans une tour. Un élève ayant lancé un sort non-maitrisé ? Non, car en résulte une véritable invasion de monstres. Et qui va devoir la contenir ? Eh oui, vous. Car, au-delà de votre apprentissage, c’est votre courbe de progression qui vous propulse en tête des sauveurs. Un scénario tout traduit en français, facile à assimiler, et n’offrant que peu de complications ou de rebondissements. Tout est donc fait pour créer une motivation, et ça fonctionne même si les personnages secondaires (comme les professeurs) manquent un peu de relief. Mais bon, quelque part on s’en cogne un peu dans ce genre de jeu.

Si le début de Spells and Secrets nous surprend par son rythme tranquille, le jeu a tout de même tout l’ADN d’un Roguelite. Notre avatar se déplace dans un environnement en 3D isométrique parfaitement lisible. Il débute en tout début de première année, donc se doit de progresser, d’apprendre des sorts, tout en combattant des monstres de plus en plus puissants au sein d’étages à rejoindre de plus en plus haut. En chemin, il faut s’attendre à des salles secrètes très bien pensées car faisant intervenir une sorte de petite exploration, des améliorations (grâce à l’XP), des marchands (grâce à l’or, que l’on garde malgré l’échec) et des boss. Cette base est traitée de manière très tranquille, « cosy » comme le disent les développeurs du studio Alchemist Interactive (connu jusqu’ici pour le sympathique Stranded Sails), mais on sent bien une évolution de notre magicien dans ses statistiques mais aussi ses capacités, principalement à distance. Car elle est là la petite originalité : les combats ne sont pas focus sur le corps à corps, comme en témoigne le pouvoir que je pense principal : la télékinésie. Elle est utile non seulement dans la résolution d’énigmes que dans l’action, de manière si étonnante que je vous en laisse le plaisir de la découverte. En tout cas, c’est intelligent, et ça permet surtout au game design de gagner en solidité alors que j’avais peur d’une expérience trop ronronnante.

Une expérience tranquille mais jamais ronronnante

La prise en mains de Spells and Secrets est sans doute plus pensée pour le PC que pour les consoles, j’en prends pour preuve les sous-titres dans une taille de police trop petite à mon goût. Un souci qui disparait sur PlayStation Portal, soit écrit en passant, avec une pratique plus proche de l’écran. Le mapping des touches ne souffre d’aucune anicroche, que ce soit pour les déplacements ou la gestion des sorts. La bonne idée, celle qui fait qu’on digère le gameplay rapidement, est de réserver un seul bouton aux sorts modifiables. Deux autres touches font appels à des sorts fixes. Une simplicité qui ne doit pas se résumer à du simplisme car, pour atteindre les plus hauts étages, il va falloir jongler avec les gâchettes afin de changer de sorts assignés à la volée. Une manipulation que le bestiaire va vous pousser à maitriser. Certes, la diversité des monstres n’est pas des plus développés, mais leurs patterns provoque la nécessité d’adaptation. Mon seul regret, côté gameplay, est le curseur que je trouve étrangement intrusif dans le trip. Cela confirme, d’ailleurs, que l’expérience n’a pas été pensé pour les consoles.

Spells and Secrets a beau développer un game design agréable, à la cool, le contenu n’en est pas sous-traité. La durée de vie, à mon grand étonnement, se fait assez solide d’une bonne grosse dizaine d’heures. Et cela pour un joueur qui, comme moi, est expérimenté dans les Rogue-lite. Par contre, la rejouabilité me paraît très limité, même si le mode coopératif en local est plus plaisant qu’espéré. Vous pourrez sans souci embarquer un joueur n’ayant pas envie de se lancer dans un soft hardcore, idéal en famille. Techniquement, le titre ne figure clairement pas parmi les plus impressionnants de sa génération. Ce n’est pas une véritable lacune, car qui attend d’un projet kickstarté une claque visuelle ? Sur PlayStation 5, l’expérience est plutôt mignonne, installe une direction artistique en totale cohérence avec le caractère cosy du gameplay. C’est coloré, cute. Par contre, on ne peut passer à côté de pas mal de bugs d’affichage, surtout pendant le déplacement de la caméra. Plus embêtant, j’ai même observé des petites baisses de fluidité. Côté ambiance sonore, les musiques ne resteront pas en tête, tandis que les bruitages ont au moins la qualité de ne pas nous casser les oreilles.

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