ArcRunner, le Roguelite classique mais psychédélique
Paru voilà près d’un an sur PC, ArcRunner n’a que peu fait parler de lui. Il faut bien dire que le genre dans lequel il s’inscrit, le Roguelite, figure parmi les plus usités de ces dernières années. Les différents stores sont blindés de ce genre d’expérience, et il s’avère bien difficile de s’y retrouver pour le simple joueur désirant s’offrir une petite itération. Mais tout de même, le soft a attiré mon attention pour trois raisons. Tout d’abord, l’univers futuristico-psychédélique m’a surpris dans différents trailers. Ensuite, les développeurs du studio Trickjump Games (que je découvre à cette occasion), ici édité par PQube, ont le courage de proposer une vue à la troisième personne. Enfin, et c’est très important à mes yeux, le jeu est désormais disponible sur PlayStation 5 en version physique grâce aux bons soins de Just For Games. De quoi faire un bon titre ?
ArcRunner attire d’abord l’attention grâce à son univers cyberpunk bariolé et, bonne nouvelle, justifié par un scénario certes simple mais étonnamment soigné. Il est ici question d’un monde très futuriste dans lequel un métavirus met un sacré bazar. En effet, il atteint directement l’intelligence artificielle Kore, sur laquelle se repose l’Arc, une station spatiale à la pointe de la technologie. Devenue folle, cette IA lance le programme ArcRunner, lequel réside en le déploiement d’unités guerrière robotisées. Vous le voyez gros comme une maison, et cela se confirme : votre avatar va devoir traverser tout le vaisseau, se débarrasser non seulement des adversaires basiques mais aussi des boss de chacune des zones, dans le but évident de localiser et rétablir Kore. Cette histoire est certes de l’ordre de l’accompagnement motivant, mais c’est exactement ce qu’on attend d’un Roguelite. Surtout que cela justifie aussi la découverte de certains lieux, biomes, participant à la caractérisation de l’environnement. Comme, par exemple, un endroit de vie pour les résidents riches, ou d’autres surprises. Et tout cela traduit en français, non sans quelques coquilles mais globalement confortable.
ArcRunner donne donc envie de s’investir et, surtout, de relancer une partie après un échec. C’est ce qu’on attend d’un Roguelite, et l’on s’y retrouve. Il est alors temps de s’arrêter sur le gameplay, car impossible de passer des heures sur son écran sans que cela ne soit accompagner du fun élémentaire. Avant toute chose, il e faut signaler que, contrairement aux images de l’éditeur, la vue à la troisième personne n’est pas trop proche de l’avatar. C’est un soulagement, il fallait le souligner. Ensuite, on a droit à un choix de classe à faire, car notre avatar s’incarne dans une sorte d’armure aux capacités propres à ces trois possibilités : Ninja, Soldat ou Hacker (à déverrouiller). Le premier, mon préféré, est ultra rapide et utilise un katana. Le second, conseillé pour les débutants, se révèle équilibré en tous points et armé d’une sorte de masse énergétique. Le troisième, sans doute le plus délicat à maitriser, fait basculer les sensations vers l’infiltration, et se voit aidé d’une onde de choc. Une fois ce choix effectué, on est dans un de tir assez classique, avec de meilleures armes à obtenir, une difficulté croissante poussant à l’échec. Avec comme élément à garder d’une partie à l’autre des améliorations de statistiques qui, il faut bien l’écrire, vont grandement faciliter l’expérience au fil du temps. Cela se nomme l’Autodoc, et ça va de l’augmentation de PV à celle des dégâts, par exemple. Tout cela fonctionne bien, la prise en mains est aisée et agréablement digérée avec un skill continuellement grandissant.
Une bonne ambiance mais une visibilité réduite
Le seul élément qui a pu un peu freiner mon engouement, du moins en début d’aventure, fut la visée. ArcRunner déploie tout un bestiaire intelligemment pensé, poussant à toutes sortes de réactions. Les tirs vicieux, les ennemis plus portés sur le contact, tout cela fonctionne. Quant aux boss, au passage et sans ne rien vous spoiler, ils sont là aussi une belle qualité du soft, avec des combats assez épiques qu’on est content de remporter. Mais voilà, je me suis parfois trouvé devant des situations un peu bordélique à cause d’une visée peu précise et qui ne s’arrange pas avec le temps. Cela à cause de l’absence d’un vrai lock et, surtout, d’une direction artistique certes jolie mais envahissante à l’écran. L’autre élément qui a pu me faire tiquer est la taille de la police d’écriture sur l’ATH. C’est clairement pensé pour le PC et pas la console (même avec ma PS Portal, j’ai eu du mal). Et sachez que vous allez devoir lire par intérêt, avec les différentes statistiques des armes à récupérer. Certes, ce n’est pas éliminatoire, mais gênant et dommage. Surtout que le reste est vraiment plaisant, j’insiste, avec ce sentiment de toujours progresser et même de découvrir. Les Roguelite ont parfois tendance à baisser de rythme après les cinq premières heures, et ce n’est pas le cas ici.
Ce très bon rythme s’appuie aussi sur un contenu assez satisfaisant pour un Roguelite. Il m’a fallu cinq bonnes heures pour voir la fin, mais l’expérience ne s’arrête pas là grâce à une bonne rejouabilité liée aux trois classes. Aussi, sachez que les niveaux sont aléatoires, ce qui accouche parfois d’un level design un peu hasardeux mais annihile positivement toute forme de redondance immédiate. Aussi, sachez que le soft embarque un mode coopération à ne surtout pas sous-estimer, jusqu’à trois joueurs, une bonne manière de retrouver du plaisir même après avoir détruit l’IA une première fois. Techniquement, ArcRunner assure l’essentiel : une bonne fluidité. Certes, ce n’est pas une claque en terme de textures, mais elles sont assez précises pour ne jamais jurer avec le reste. Ce qui peut plus être sujet à débat est la direction artistique. J’ai eu envie d’adhérer à ce monde cyberpunk pétant de couleurs, mais force est de constater que, dans certaines situations, le trop-plein de néons nuit à la visibilité. Reste que le chara design est bien classe, et j’ai vraiment apprécié cet univers. Enfin, la musique, assez synthwave, se marie bien avec les graphismes.