t-gé »rAce Attorney Investigations Collection : aucune objection !
Yes, j’ai enfin pu terminer les deux jeux contenus dans Ace Attorney Investigations Collection ! Parue juste avant le déchainement de sorties qui accompagne habituellement la rentrée des classes, cette compilation figurait tout en haut de mes attentes. Oui, j’ai dû écrire sensiblement les mêmes mots pour Marvel vs Capcom Fighting Collection, mais que voulez-vous : Capcom est entrain de faire le boulot pour ce qui est de la conservation du jeu vidéo, l’éditeur sachant très bien bien sur quel trésor de nostalgie il est assis. Du coup, et quelques mois après Apollo Justice : Ace Attorney Trilogy, voici venu le temps de revenir sur l’univers créé par Shu Takumi, avec cette fois-ci deux gros twist : une traduction française et la présence d’un jeu inédit en France.
Véritable bijou de l’ère Nintendo DS, la licence Ace Attorney (que tout le monde appelait Phoenix Wright en France, soyons honnêtes) a pourtant longtemps été entourée d’une aura de mystère. Car, si les premiers opus sont bien tous sortis, d’autres n’ont pas eu cette chance, et les fans s’en sont longtemps plaints. Bonne nouvelle, Ace Attorney Investigations Collection vient soigner le souvenir douloureux (toute proportion gardée, bien sûr) qu’était la parution, en 2010, du premier opus contenu dans cette compilation. Ace Attorney Investigations : Miles Edgeworth, puisque ce fut son titre jusqu’à maintenant (Miles Edgeworth n’étant autre que Benjamin Hunter, mais en version anglaise), n’était jusqu’ici disponible qu’en anglais. Oui, quand on aime le jeu vidéo japonais, et d’autant plus les visual novel, on apprend rapidement à lire dans la langue de Shakespeare. Mais tout de même, le soft est très littéraire, et une bonne compréhension du moindre détail, de la moindre blague, est exigée. Donc, rassurez-vous, les sous-titres français sont bien au rendez-vous, et dans une qualité exceptionnelle : non seulement fidèle aux écrits d’origine (avec pas mal de références), mais aussi bourrés d’un humour très axé sur le jeu de mot.
Ce premier jeu est enfin totalement compréhensible pour les fans et même le grand public, mais il est aussi l’occasion de redécouvrir un spin off prenant pas mal de libertés dans les codes, pourtant solidement installés, de la licence. Ace Attorney Investigations Collection se vit comme une respiration par le biais de son personnage principal : Benjamin Hunter, procureur de son état. Et un procureur, ça n’a pas les mêmes prérogatives qu’un avocat, ce qui bouleverse radicalement le gameplay, mais aussi le rythme des différents épisodes. Ceux-ci, dont je n’aborderai pas ici le scénario tant celui-ci est le cœur du plaisir ressenti, vont se concentrer sur les enquêtes. Tant et si bien que, dès le début, on est pris à contrepied par la prise en mains de notre avatar : terminée la flèche très point and click, ici l’on contrôle les déplacements de Hunter. Parfait pour voguer dans les environnements entre deux indices s’inscrivant directement dans un carnet hyper utile. Et ces preuves, elles seront utiles au moment de lancer des déductions via la mécanique de la Logique, mais aussi quand il faudra lancer une reconstitution en utilisant le Mini Faussaire. Celui-ci est la véritable star de ce jeu : il permet, grâce à des hologrammes, de revoir les événements passés. Et vous en aurez besoin pour confronter certains témoins… On retrouve aussi d’autres mécaniques déjà vues auparavant, mais toute cette fraîcheur fait s’envoler le danger de la redondance.
De quoi rassasier les plus pointus des fans de la licence
Le second jeu inclus dans Ace Attorney Investigations Collection est intitulé Ace Attorney Investigations 2 : le Pari du Procureur. Du côté des mécaniques, on est clairement dans la lignée de son prédécesseur, avec cependant le renfort d’une mécanique certes peu originale (sans trop vous spoiler, on en a vu une sorte d’itération dans d’autres opus de la licence) mais tout de même intéressante dans le cadre plus limité des prérogatives de notre procureur préféré. Ce dernier fait donc appel à des sortes de pouvoirs psychiques afin de débloquer certaines situations de plus en plus farfelues. Ce sera la seule nouveauté de ce second opus, lequel est en fait la grosse attraction de cette compilation. Totalement inédite chez nous, et désormais traduite intégralement en français, cette aventure m’a séduit même si j’ai trouvé le rythme des affaires un peu trop long sur quelques passages. Sûrement est-ce dû à l’enchainement des deux softs, ce n’est peut-être pas la meilleure série à « binge-jouer », un petit sentiment de répétitivité se fait sentir. Mais tout de même, on ne peut que saluer, encore une fois, l’énorme qualité d’écriture, de caractérisation des personnages.
Se lancer dans Ace Attorney Investigations Collection, c’est devoir aussi organiser son emploi du temps. Car la durée de vie est très costaude : il m’a fallu plus de soixante heures pour en voir le bout ! Du gros contenu donc, et sachez que Capcom accompagne cette sortie d’un petit musée où ‘on trouvera notamment l’excellente bande originale complète des deux titres (à écouter hors jeu, mais aussi pendant la partie), mais aussi des croquis préparatoires. Du côté des bonus qui font toujours plaisir, on a aussi une option de jeu qui fait passer celui-ci dans une sorte de mode automatique, transformant l’expérience en un animé géant. Enfin, vous pourrez aussi choisir entre le rendu technique d’époque, ou plus moderne, avec surtout une refonte du chara-design. Personnellement, je suis plus adepte des personnages d’antan, non pas pour la pure apparence mais surtout cet aspect pixelisé qui rend décidément bien mieux que le lissé d’aujourd’hui. En tout cas, je ne peux qu’encore souligner la puissance de la direction artistique, colorée et rendant charismatique chaque personnage jusqu’au plus secondaire.