Test

Dragon’s Dogma 2 – Test – PlayStation 5

5 mn de lecture
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  • Dragon's Dogma 2
  • Disponible sur : PlayStation 5, Xbox Series, PC
  • Développé par : Capcom
  • Edité par : Capcom
  • Sortie le : 22 mars 2024
  • Genre : Action-RPG
  • pegi18

Dragon’s Dogma 2, l’immersion à son sommet

Mais quel premier trimestre 2024 de zinzin pour le jeu vidéo, et plus particulièrement l’industrie japonaise ! Après la trinité Sega (Like A Dragon 8, Persona 3 Reload et Unicorn Overlord, cette folie), ou encore Final Fantasy VII Rebirth, c’est donc au tour de Capcom de montrer les biscotos avec un jeu au moins aussi attendu : Dragon’s Dogma 2. Et pourtant, cette suite ne profitait pas vraiment d’un gros terreau de fans attentifs, le premier opus ayant eu du mal à percer auprès du grand public. Personnellement, j’avais adoré cette proposition, parue en 2012, sorte de proto-Breath of the Wild à forte tendance dark fantasy occidentale, clairement imparfait dans son univers mais intéressant côté gameplay. D’ailleurs, je vous recommande la version Dark Arisen, souvent soldé sur les différents stores et ajoutant un peu de corps au scénario. Bref, j’étais impatient de découvrir ce que Capcom nous réservait avec cette suite, et tout pourrait être résumé à un mot : amélioration.

Débutons par ce qui m’effrayait le plus, l’histoire. Pas que le premier opus fut totalement désagréable à ce niveau, mais la motivation limitée du personnage et le manque d’implication au niveau du lore m’avait un peu refroidi. Ici comme (presque) partout, Dragon’s Dogma 2 et son réalisateur Hideaki Itsuno prend la base et la développe. Plus un reboot qu’autre chose, ce que confirme d’ailleurs l’étrange écran-titre sans la numérotation, ce second opus nous plonge encore une fois dans la peau de l’Insurgé. Celui-ci est délesté de son cœur lors d’un combat homérique avec le dragon le plus flippant de la région. Pas très content, notre avatar préalablement créé via un outil de création d’une richesse assez inouïe (l’une des spécialités du Capcom récent) va tout faire pour récupérer son bien et, au passage se devra de mettre hors d’état de nuire toute une tripotée d’usurpateurs. Car notre héros, ou héroïne, n’a pas qu’un titre, il a aussi un don divin, faisant de lui un être quasiment messianique, le seul en capacité de terrasser le Dogme du Dragon. Globalement, le récit, tout sous-titré en français, se suit avec un certain plaisir, certes sans grands rebondissements mais avec simplicité dans la narration. Par contre, l’univers me paraît encore trop sous-exploité, ce qui accouche d’ailleurs de quêtes annexes pas toujours passionnantes, et ce alors même que le bestiaire se prêtait bien à un gros travail sur les légendes de ce terrain vaste.

En parlant de terrain vaste, faut-il rappeler que Dragon’s Dogma 2 est un Action-RPG s’inscrivant dans un monde ouvert ? Même si l’on frise l’indigestion avec ce genre de level design, il faut de suite vous rassurer. Car l’open world de ce titre est sans doute le plus réussit depuis celui de The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom. On n’est donc pas dans la foire au radar à la Ubisoft, mais plutôt dans le genre de domaine que l’on appréhende en regardant l’écran, en se perdant dans une exploration des plus plaisantes. Oui, comme dans ce bon vieil Elden Ring, l’immersion est totale. La carte se révèle énorme, mais pas exagérée, en gros un peu plus grande que celle de Skyrim. Cela permet au soft de bien cadencer les événements, de surtout éviter le piège du « gnagnagna va à la tour pour afficher toutes les activités de la zone ». Bon sang, ça fait du bien ! Aussi, sachez que vous n’aurez pas de cheval (mais un chariot assez lent, ce troll !), et les déplacements du personnage sont clairement limités par une jauge d’endurance bien retors. Après vous être échappé de la prison du début, vous allez découvrir un périple rendu difficile par l’absence de véritable voyage rapide (il y a bien des moyens de rejoindre certains points, mais assez rares), ou encore la tombée d’une nuit ultra violente dans l’adversité qu’elle oppose. On n’y voit rien à trois mètres, et les ennemis deviennent encore plus féroces. Et pourtant, cela ne refroidi en rien l’envie de découvrir les moindres recoins de la carte, que ce soit une grotte remplie de trésors ou une petite forêt habitée par un boss gigantesque. Si les activités annexes sont bien nombreuses, et le loot trop présent, je dois bien écrire que le plus clair de mon expérience fut dédiée au total hors piste. Et c’était aussi excitant que partir en vélo sur les chemins des châteaux de la Loire.

Un modèle d’open world organique à forte tendance action

Bon, par contre Dragon’s Dogma 2 n’est pas non plus le parcours d’un petit chemin champêtre baigné du chant d’oiseaux. C’est même tout le contraire. Capcom a pris le genre de l’Action-RPG au pied de la lettre, et autant vous prévenir que vous allez vous battre plus que de raison. Oui, parfois un peu trop, vous avez tous vu les vidéos un peu abusées présentant des mobs tous attirés vers l’avatar comme des moustiques par la lumière. Et oui, cela arrive parfois, donnant d’ailleurs à l’expérience une petite saveur de hack’n’slash pas dégueulasse. Car il faut bien dire que le système de combat, au global, est des plus jouissifs. Et cela n’étonnera personne de la part de Hideaki Itsuno, le réalisateur d’une tripotée de Devil May Cry ou encore de Power Stone (nostalgie, snif). Dès le choix initial de la classe pendant la création du personnage, au feeling assez punchy des coups, en passant par la belle liberté offerte au changement de build (une dizaine, au total) ou encore les compétences à foison : tout à ce niveau est certes classique mais, vous connaissez l’adage, très efficace. Surtout, les ennemis, parfois au moins aussi gigantesques que ceux de Shadow of the Colossus, peuvent être agrippés, escaladés, afin de trouver des points faibles et les exploiter. Un régal. Mais le plus gros atout à mes yeux, encore plus décisif, c’est le système de Pions. Ils sont en fait vos coéquipiers (vous en créé un, les autres sont à recruter), animés d’une IA carrément avant-gardiste. Je ne vous en dévoile pas trop à ce propos car les surprises sont nombreuses, mais sachez que cette mécanique va très loin, notamment en faisant intervenir l’expérience au sein de parties d’autres joueurs. En gros, si un pion a, par exemple, déjà parcouru une grotte, il saura vous conseiller, vous aiguiller, et même vous avertir d’un danger. Brillant, et certainement l’élément-clé qui donnera à ce titre un caractère séminal.

Si je rédige ce test trois semaines après sa sortie, ce n’est pas pour rien. Entre les autres grosses sorties ayant demandé du temps (et pas qu’un peu), et le contenu de ce Dragon’s Dogma 2, il m’a fallu du temps. Pas que l’histoire principale soit longue, elle ne vous demandera qu’une trentaine d’heures, mais impossible de résumer ce jeu à ce fil rouge. Au total, il m’a fallu près de quatre-vingt heures, et je débute à peine un endgame qui s’annonce assez costaud (après avoir découvert la vraie fin). Alors oui, tout ça est gonflé par les déplacements rapides limités… du moins pour qui ne raque pas un DLC facilitant des trajets express. Un vrai point regrettable à mes yeux. Tout comme l’inventaire, un peu bordélique à l’écran même si l’on s’y fait. Enfin, il faut aborder l’aspect visuel. Là encore, c’est du tout bon, entre la direction artistique très dark fantasy, certes grise mais surtout parfaitement logique avec l’esprit, et le chara design prodigieux des ennemis. Les animations jouent d’ailleurs un grand rôle dans cette satisfaction. Techniquement, c’est un peu plus mitigé. Le framerate connait quelques faiblesses et assez fréquemment ça toussote dans certaines villes ou dès que les ennemis se multiplient à l’écran. Ce qui arrive beaucoup. Pour conclure, l’OST ne m’a pas laissé de grands souvenirs, sans ne jamais être désagréable. On a perdu le style un peu détonnant du premier, avec ses guitares et son piano, au profit de mélodies certes tout à fait dans le ton de la DA, adaptatives selon les situations, mais finalement plus convenues.

Conclusion

Dragon’s Dogma 2 rejoint donc les rangs des grosses réussites de cette année 2024. Le titre de Capcom va même plus loin, en livrant une leçon de level design, mais aussi l’une des mécaniques les plus abouties de ces dernières années avec celle des Pions. Alors certes, il faut aimer se perdre dans un open world organique, privilégiant la découverte par la pure exploration et non les mondes ouverts à base de radar. Sachez, donc, que l’expérience demande une certaine implication. Et c’est à ce prix qu’on prend claque sur claque, avec des combats jouissifs contre des ennemis au gigantisme rappelant Shadow of the Colossus. Quelques imperfections, surtout d’ordre technique, viennent rappeler aux développeurs leur marge de progression, mais globalement on tient bien un hit.

17 /20
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