- Fort Triumph
- Disponible sur : PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, Microsoft Windows
- Développé par : CookieByte Entertainment
- Edité par : All In! Games
- Sortie le : 13 août 2021
- Genre : Stratégie
Fort Triumph, pour les fans jusqu’au-boutistes du XCOM-like
Si l’industrie du jeu vidéo est clairement revenue de la vague parfois contre-productif du financement participatif (rappelez-vous des affaires Ant Simulator, Godus etc), certains jeux passent encore par la case Kickstarter et consorts, mais avec moins d’ambitions. C’est le cas de Fort Triumph, développé par CookieByte Entertainment, un XCOM-like imparfait mais qui pourrait bien intéresser les fans hardcores du genre.
Autant vous prévenir de suite : les premiers pas dans Fort Triumph ne sont pas engageants. Du tout. L’ergonomie de l’écran principal fait frémir, et l’histoire se révèle plus qu’anecdotique : carrément insipide. L’action s’ancre dans un univers heroic-fantasy tout ce qu’il y a de plus classique, mais avec un brin de dérision qui pourra plaire aux amateurs de sourires en coin. Vous allez incarner non pas un personnage, mais un groupe d’aventuriers, tous basés sur des archétypes bien connus. Et ces héros vont enchainer les quêtes afin de se sustenter, jusqu’au jour où ils se retrouvent embarquer dans une histoire de trahisons envers des hauts placés. Pas de quoi se relever la nuit, même si les sous-titres français sont assurés. Avec une multitude de coquilles, soit écrit en passant, mais l’humour fait parfois mouche.
La première impression n’est donc pas forcément bonne et, pour couronner le tout, Fort Triumph propose un tutoriel certes utile mais trop abrupte. Et pourtant, c’est aussi là qu’on aperçoit une certaine lueur. Celle-ci se situe principalement dans le gameplay. Ce XCOM-like, comprendre par là un jeu de stratégie au tour par tour mais à échelle micro (pas du Age Of Empire, donc), vous propulse sur une carte des environs, une par chapitre. Sur celle-ci, le groupe se déplace en un seul bloc afin de combattre ou de récupérer des objets, de la monnaie ou différentes matières premières. Le premier point fait intervenir la mécanique des classes, au nombre de quatre (humains, squelettes, gobelins et trolls). Puis, quatre classes viennent s’ajouter : barbare, archer, paladin et le magicien. Tout cela fabrique un bon petit éventail de possibilités, car tous se différencient par leurs points forts, faibles, mais aussi leurs compétences.
Un jeu parfois maladroit, mais non sans idées
Bien entendu, on a aussi droit à tout ce qui est points d’action limitant nos mouvements, une construction aléatoire du terrain de jeu, et la présence d’une très cruelle mort permanente. Surtout qu’il faut le préciser ici : Fort Triumph est sacrément dur, notamment grâce à une intelligence artificielle assez retors. Amateurs de challenge, vous serez servis. Et quelques originalités figurent au rayon des bonnes idée. Tout d’abord, faire véritablement intervenir les éléments du décor comme autant de possibilités à exploiter grâce au moteur physique. Par exemple, on peut envoyer valdinguer un rocher. Ou, bien plus efficace, administrer une telle patate de forain à un ennemi qu’il se voit projeté contre un arme. Ce qui a comme effet immédiat de l’étourdir. Du coup, les batailles nous tiennent bien en alerte, même si les cartes manquent un peu de superficie, on en fait vite le tour.
L’autre bonne idée de Fort Triumph, c’est la présence d’un quartier général, une forteresse au sein de laquelle l’on peut s’accorder des améliorations en construisant des bâtiments. De la sorte, l’on pourra même perfectionner nos héros. Par contre, attention, ces évolutions ne sont pas définitives, elles ne sont effectives que pour la carte en cours de jeu. Voilà donc une idée qui apporte un peu plus de stratégie, même si cela reste tout de même un peu timide. La durée de vie n’est pas hyper solide, même si le soft a la bonne idée de proposer plusieurs modes. L’histoire bien sûr, mais aussi escarmouche et multijoueur en local (pas de online), tous les deux très oubliables. De quoi un peu prolonger l’expérience, qui pourra être bouclée en une dizaine d’heures.
Enfin, Fort Triumph propose une technique entre deux eaux. Oui, les menus auraient besoin d’être repensés en profondeur pour une pratique sur consoles. Oui, les textures font datées, c’est indéniable. Oui, on a halluciné en observant une ou deux chutes de framerate alors que le soft n’affiche pas non plus un foudre de guerre. Pourtant, la direction artistique, bien colorée, fonctionne pas mal, ainsi que le chara-design. La physique est une qualité, mais des choix de prise en mains réduisent le plaisir de pouvoir l’utiliser. Moins sujette à discussion, la musique est dans la bonne tonalité, avec des sonorités très fantasy.
Conclusion
Fort Triumph est un XCOM-like qu’il va falloir apprendre à dompter si l’on veut observer ses qualités. La prise en mains est très délicate, pas aidée par un tutoriel qui manque de clarté. Et l’histoire banale au possible. Par contre, on retrouve ce qu’on apprécie dans le genre, avec même deux bonnes idées : une physique bien fignolée permettant d’utiliser des éléments du décor pour différents effets, et le quartier général certes pas totalement fignolé mais apportant encore à la partie gestion. On ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un hit, mais les jusqu’au-boutistes du genre pourront se laisser tenter à l’occasion.