Observer : System Redux, le meilleur jeu de Bloober Team
L’une des forces du paysage vidéoludique, c’est de savoir parfois renouveler ses forces vives. Si certaines ont évidemment leur rond de serviette bien mérité à la table de la hype, on découvre parfois des entités sorties de nulle part. C’est ce qui s’est passé avec Bloober Team, studio révélé en 2016 par le sympathique Layer of Fear. Ces spécialistes de l’expérience horrifique ont confirmé ce bon résultat notamment avec le troublant Observer, en 2017. Ce dernier ressort dans une version améliorée sous-titrée System Redux.
Pour le moment, ce n’est clairement pas la joie côté exclusivités sur Xbox Series. Et les possesseurs de cette dernière peuvent dire merci à Bloober Team, tant son The Medium a longtemps été le seul représentant assez digne pour démontrer la puissance de cette nouvelle console. Un fait qui, associé aux rumeurs autour du studio depuis qu’il a rejoint Konami (pour un Silent Hill ?), fait que l’on sent une envie de découvrir leurs précédents jeux. La sortie d’Oberver : System Redux tombe alors très bien, tant il s’agit de leur titre le plus courageux, mais aussi l’un des plus représentatifs du style de ces développeurs.
On dit au-revoir aux ambiances purement horrifiques de Blair Witch et de Layer of Fear, et l’on se dirige vers une science-fiction anxiogène au possible. Observer : System Redux nous propulse dans la peau de Daniel Lazarski (en vue subjective), un enquêteur dont le corps a été augmenté afin de pouvoir pénétrer l’esprit de témoins ou suspects. Précisons ici que le personnage prend les traits, et la voix profonde, du très regretté Rutger Hauer, grand acteur dont le talent éclabousse notamment La Chair et le Sang. Lors d’une affaire, il reçoit un appel plus que troublant : son fils, Adam, disparu depuis longtemps, refait surface et le contacte.
Une aventure aussi glauque que cyberpunk
Voilà donc Daniel sur les traces de son fils qu’il pensait perdu à jamais. Alors qu’il suit une piste, nous faisant découvrir par la même occasion un univers cyberpunk bien plus crédible qu’un certain jeu de CD Projekt, un cadavre décapité est découvert. Est-ce Adam, ou pas ? L’aventure va se charger de vous apporter la réponse. Et autant vous dire que, vu l’importance du récit dans cette expérience, au moins aussi primordiale que dans un Visual novel, on ne va rien vous raconter de plus avancé. Juste, sachez qu’Observer : System Redux met le paquet sur les interrogatoires, vous allez en vivre. C’est dans ceux-là que tout se joue, et dans l’atmosphère qui s’en dégage.
Si le scénario ne ménage pas les rebondissements, c’est bien l’ambiance qui trône sur les qualités du jeu. Observer : System Redux vaut d’être essayé rien que pour cette impression de monde sur sa fin, en totale déliquescence. Oui, encore plus qu’en 2021. L’action se déroule en 2084, et se charge de nous faire découvrir des endroits glauques au possible, et rencontrer des personnages qui n’inspirent aucune forme de confiance. Les thèmes sont hyper sombres, comme les inégalités ou l’emprise du pouvoir, ce qui donne d’ailleurs un petit film noir bien travaillé. Film noir, Science-fiction, vous la voyez venir la référence à Blade Runner ? Eh bien oui, on y pense souvent.
Technique rehaussée, mais gameplay toujours limité
Aussi, Bloober Team a pris soin de bien détailler l’univers, avec ce qu’il faut de détails pour se fondre dedans. Vous regardez cette affiche ? Une description l’accompagne. Et rassurez-vous : les sous-titres sont disponibles en français. Par contre, attention, il va falloir les activer car ils ne le sont pas d’origine. D’ailleurs, précisons ici que Observer : System Redux a un peu de mal à l’allumage. La cinétique d’ouverture bug un peu, le son saute. Heureusement, les choses s’améliorent grandement par la suite, avec une technique totalement rehaussée par rapport à la version 2017. On a droit au duo 4K / 60 images par seconde, mais aussi à du ray tracing utilisé sans excès. Tout cela vient donc en renfort d’une direction artistique hallucinante par ses prises de risque. Il faut voir les premiers endroits « matrixés » pour le croire, on est parfois à la limite du supportable. Et c’est fait exprès.
Grosse histoire, excellente ambiance, technique rehaussée, et le gameplay alors ? Sur ce point précis, Observer : System Redux ne revoit pas vraiment la formule de l’édition de 2017. On est donc dans une pure aventure narrative, avec des phases d’énigmes jamais bien difficiles et une prise en mains immédiate (malgré l’imprécision de la commande pour attraper). On peut donc scanner des endroits afin d’y trouver des indices, on interroge en choisissant les répliques. La majeure partie de ce qui est proposé comme mécanique est décrite dans le titre : on est donc plus sur du walking simulator actif que du RPG ou autre. On a aussi droit à des petites phases apportant de la diversité, comme de l’infiltration pas hyper au point. Et des quêtes secondaires, dont trois nouvelles pensées pour cette édition. Un ajout qui porte la durée de vie à au moins six heures, avec une seconde fin à découvrir.
Sachez, enfin, qu’Observer : System Redux est proposé dans une édition Day One. Dedans, vous trouverez un artbook au format papier et la bande originale du jeu en disque, dans le boîtier. Voilà qui fait toujours plaisir.