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Foreclosed – Test – PlayStation 4 – Merge Games

image jeu foreclosed

Foreclosed apporte des idées, mais manque d’équilibre

L’industrie du jeu vidéo marche beaucoup par cycles, et même par modes serait-on tenté d’écrire. Quand le phénomène GTA a explosé, on a vu débarquer toute une tripotée de titres dans la même veine. Si Cyberpunk 2077 s’est extraordinairement ramassé, du moins qualitativement parlant, le jeu a tellement fait parler que cette atmosphère de science-fiction se retrouve un peu partout, notamment dans ce Foreclosed d’Antab Studio, dont la version physique est distribuée par Just For Games.

Pour être plus précis, Foreclosed est au croisement du cyberpunk, de l’aventure narrative, de l’action et de la logique RPG. Oui, vous l’avez compris : il va falloir s’intéresser à cet univers si vous voulez que le jeu vous touche. Heureusement, l’histoire en elle-même se révèle plutôt bonne, avec peut-être un manque de punch vers le milieu de l’expérience. Vous incarnez Evan Kapnos, un travailleur qui voit sa vie totalement basculer quand sa boîte fait faillite. Cela ne ferait qu’une ligne dans notre actualité mais, au sein de ce futur pas du tout enviable, l’identité n’appartient pas à l’humain, mais à l’entreprise…

Vous voilà donc en fuite, car des hommes en noir viennent récupérer rien de moins que votre identité. Cette première partie de Foreclosed est une véritable cavale scénarisée, et même mise en scène. Avec ce qu’il faut de toutes petites énigmes, et que QTE. Aussi, les angles de caméra changent, comme dans les premiers Resident Evil. Ici, nous émettons le premier de nos regrets : certaines transitions sont un peu sèches, du coup on met un peu de temps pour s’adapter à la nouvelle vue. Si ce n’est pas trop grave quand l’action est lente, se faire canarder tout en sachant que, la seconde d’après, on va devoir se resituer dans l’espace n’est pas la sensation des plus agréables.

Un récit cyberpunk qui se suit avec plaisir

Le jeu propose des QTE.

Toujours est-il que le récit de Foreclosed a de quoi intéresser, avec tout ce qu’il faut de paranoïa et de rebondissements qu’on ne voit pas venir. Aussi, l’esthétique très typée bande dessinée peut passionner. De plus, sachez que les sous-titres sont traduits un français. Cela met à l’aise, et au moins vous pouvez vous rassurer pour l’implication. C’est d’ailleurs une vraie qualité du jeu édité par Merge Games : il cherche à toujours garder l’intérêt du joueur, même si parfois la méthode est maladroite. Par exemple, certaines scènes ralentissent beaucoup trop la narration, surtout en plein milieu d’expérience.

Après une ouverture très efficace, Foreclosed marque tout de même un peu le coup. Evan récupère une arme à base d’implants, que l’on pourra d’ailleurs perfectionner au fil du cheminement. C’est ici que l’on voit venir quelques mécaniques RPG étonnantes, lesquelles ajoutent clairement de la profondeur à une aventure tout de même très axée sur la narration. Du coup, le flingue évolue, peut combiner des améliorations notamment afin de modifier les effets des munitions ou arranger la visée. Aussi les capacités de l’avatar suivent la même logiques, avec des aptitudes implantés dans son cerveau afin notamment de s’ajouter une attaque dans le dos, ou la possibilité de hacker de manière plus large.

Quelques maladresses obscurcissent le tableau

L’avatar se perfectionne pendant l’aventure.

Alors qu’Evan fuit et évolue, on remarque tout de même de petits détails qui font sortir du trip. Foreclosed n’est pas un mauvais jeu, mais il reste maladroit voire qualitativement inégal. Typiquement, les bonnes idées ne peuvent pas faire oublier les phases de gunfight, avec des ennemis beaucoup trop résistants à nos balles. De vrais sacs à PV. De plus, l’intelligence artificielle pourrait être un peu plus précise : le cône de vision des adversaire se fait parfois douteux. Enfin, il manque clairement une commande de couverture. En son absence, le joueur doit penser à toute une succession de commandes, ce qui ne fait que ralentir le joueur, et lui impose des défaites parfois rageantes.

La durée de vie se fait assez cohérente avec la forme de fuite en avant revêtue par Foreclosed. Ce dernier se termine en six heures, et la rejouabilité n’est pas vraiment au rendez-vous. Techniquement, le jeu le soft n’est certes pas une grosse mandale moldave (quelques textures se répètent beaucoup), mais il se porte assez bien sur PlayStation 5 : les temps de chargement bien réduits, la fluidité se fait constante. Le Cel shading fonctionne parfaitement, le crénelage a pris des vacances. Mais ce qui reste bien en tête, c’est la direction artistique. Bien travaillée, celle fait en sorte d’appliquer un style très BD, avec ce qu’il faut de cases et d’onomatopées. Enfin, l’ambiance sonore manque de relief, malgré quelques thèmes idoines pour la tonalité, et un doublage anglais satisfaisant.

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