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RiMS Racing – Test – PlayStation 5 – Nacon

image jeu rims racing

RiMS Racing a de l’idée, mais doit se réparer

Les jeux de course constituent décidément un genre très actif. Cependant, les nouvelles licences ne se bousculent pas au portillon. Gran Turismo et Forza mènent le bal, non loin on retrouve l’excellent F1 de Codemasters, ou encore de WRC. Et côté motos, le leader Milestone est déjà bien implanté depuis un moment, notamment avec Ride ou MotoGP. Mais il restait encore de la place pour une simulation pointue, une sorte d’Assetto Corsa de la bécane. L’éditeur Nacon et Raceward Studio ont bien vu la brèche, et lancent RiMS Racing.

Autant vous dire qu’avec RiMS Racing, on n’est pas là pour plaisanter : il s’agit d’une simulation, une vraie. On s’en rend assez vite compte, en fait dès l’écran principal : le jeu mise sur autre chose que ce qu’on s’est habitué à croiser. Sans plus de suspens, Raceward Studio n’est clairement pas parti dans l’optique de proposer du contenu à ne plus savoir qu’en faire, ni à chercher l’ultra-photoréalisme. Non, le but des développeurs est de parler aux amateurs de motos certes, mais surtout de mécanique. C’est un point de vue original, à n’en pas douter, qui insuffle un souffle d’originalité sur l’expérience.

Et heureusement que RiMS Racing s’engage sur cette route, car on ne peut qu’observer un certain manque d’enrobage, des modes pas spécialement nouveaux, voire carrément des éléments vus et revus. Ainsi, la Carrière est bien présente, tout comme le Test privé, l’École pour rejouer certaines épreuves de la première citée, un Didacticiel très important, et la Course unique. Le solo n’a donc rien d’ébouriffant, et le multijoueur en ligne rejoint ce constat : des défis certes sympathiques mais là encore sans jamais nous prendre à revers. Les quelques parties qu’on a pu lancer étaient tout à fait stables, c’est une bonne chose. Signalons aussi que le multi en local est de la partie, à deux joueurs.

Peu de motos, mais énormément de pièces détachées

Là, c’est mal barré pour le virage…

Les premiers instants sont donc un peu abruptes, et cela continue quand on se rend compte que seules huit motos sont jouables : Honda CBR 1000RR Fireblade, Aprilia RSV4 1100 Factory, BMW M1000 RR, Ducati Panigale V4R, MV Augusta F4 RC, Suzuki GSX-R 1000R, Yamaha YZF R1 et Kawasaki Ninja ZX-10RR . Certaines commencent à dater, mais ce n’est pas trop grave tant l’intérêt est plutôt dans leurs courbes de progression par le biais de nos modifications. Quant aux circuits, ils sont dix-neuf. Là encore, on est en dessous de ce qu’on connaît d’habitude, même si cela reste honorable, avec tous les circuits les plus connus (oui, même el famoso Nüburgring). Encore une fois, on comprend par la suite que RiMS Racing a préféré bifurquer vers la mécanique, que l’on abordera plus bas, mais il est vrai que cette sècheresse du contenu peut décontenancer. Et elle a un impact sur la durée de vie, moins solide que chez une partie des concurrents.

Après avoir créé un avatar de toute pièce, on se lance rapidement dans le mode Carrière. On choisit tout d’abord l’une des huit motos, les sept autres pourront être acquises plus tard, en réussissant certaines épreuves. Attention, donc, à bien opter pour le bolide qui vous convient. Ensuite, tout va se jouer dans votre manière de gérer le temps, donc votre outil de travail : RiMS Racing vous fera concourir pour soixante-dix événements, ceci afin de gagner en réputation et voir votre compte courant se garnir petit à petit. Des courses sponsorisées, des duels en un contre un, des coupes, et d’autres types à découvrir vous vaudront non seulement de tenter votre chance dans de la compétition ardue, mais aussi d’user la bécane. Et c’est là que le jeu devient intéressant : avec le VEM en cours de course pour vous indiquer les anomalies, ou encore dans les coursives de votre QG, on a a continuellement l’impression d’être sur la brèche.

RiMS Racing déploie un arbre de compétences afin de faire gagner un peu de confort au joueur. Mais, entre nous, vous allez surtout passer du temps au stand de votre QG. C’est ici que l’on pourra changer les pièces de la moto, après en avoir acheté auprès des marques officielles. Et là, on découvre la passion de Raceward Studio pour l’exactitude, la minutie. Ces centaines de pièces, réparties dans plusieurs familles (moteur, freins, selle, etc), toutes avec un rendu visuel d’une précision à forcer le respect. Un jusqu’au-boutisme qui certes sans grand impact sur le gameplay, mais très important pour qui aime la moto. C’est fun, n’est-ce pas ? Mais attention, car toute cette mécanique est sujette à l’usure. La présence d’un inventaire n’est donc pas anodine : il va falloir jongler entre les pièces en bon état, et celles qui tirent la langue. Oui, ceci pour tout, même votre combinaison de pilote.

Technique à revoir, sans être catastrophique

Les conditions climatiques sont bien rendues, mais gare à la fluidité.

RiMS Racing est donc un jeu de passionné, mais ce premier jet est encore loin d’atteindre son rythme de croisière. Les sensations de conduite se révèlent assez mitigées. Tout d’abord, sachez que trois modes de difficulté sont disponibles, et dès l’intermédiaire vous devrez déjà faire face à un challenge très corsé. Le soft est difficile, très punitif dans les impacts et les trajectoires. Ceci reste encore acceptable, mais on a remarqué une très nette priorité à l’IA : quand elle vous fonce dessus, et ça lui arrive bien souvent, vous êtes certains de finir à terre, mais pas elle. C’est un peu énervant, et le moteur physique peu réaliste n’arrange rien. Toujours est-il que l’on apprécie de bien négocier les virages. Et toute la gestion de l’essence, de l’huile, fonctionne bien. Le retour au pit-stop se fait avec un QTE afin de dynamiser la manœuvre. Étrangement, on peut le désactiver contre de l’argent ingame…

Mais c’est du côté de la technique que RiMS Racing a vraiment une marge de progression énorme. On espère que le studio de développement a prévu toute une série de mises à jour, car le résultat purement visuel n’est pas fameux. Le KT Engine, que l’on a connu plus solide, assure l’essentiel. Avec des environnements certes un peu vides mais reconnaissables, et de bons effets de lumière. Mais la fluidité n’est pas au rendez-vous : on note pas mal de baisses de régime, surtout par temps pluvieux. Et c’est d’autant plus dommage que les conditions climatiques se révèlent bien rendues. Aussi, et plus rageant tant on espérait une version PlayStation 5 bien optimisée, on a droit à beaucoup de crénelage. Enfin, l’intelligence artificielle agit comme si nous n’existions pas. Vraiment, il faut croiser les doigts pour que cela s’arrange avec des MAJ, ou à l’occasion d’une suite.

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