Port Royale 4 : Extended Edition, surtout pour les explorateurs
Le retour de la licence Port Royale, en 2020, a agréablement surpris dans le petit monde du jeu de gestion. En effet, cette série se déroulant dans l’ambiance fiévreuse des Caraïbes, n’avait pas spécialement marqué les esprits avec ses trois premiers opus. C’était sans compter sur les bonnes idées des développeurs de Gaming Mind Studios, et de l’éditeur Kalypso Media, spécialisé dans le genre. Aujourd’hui, alors qu’une version Nintendo Switch est aussi disponible, on découvre Port Royale 4 : Extended Edition, que l’on attendait complète en terme de contenu, mais aussi revue pour la PlayStation 5.
Votre dévoué serviteur ayant déjà retourné le Port Royale 4 d’origine, il est tout indiqué de vous rediriger vers le test afin d’y trouver tous les détails approfondis. Rappelons tout de même que nous faisons face à un jeu de gestion aux mécaniques bien huilées. Si l’histoire est clairement anecdotique (hors contextualisations historiques très intéressantes), elle a au moins le mérite de nous motiver. On incarne un gouverneur fougueux ayant comme objectif la domination totale sur les Caraïbes, et c’est tout sous-titré en français. Mais l’intérêt se trouve dans les trois piliers constituant le gameplay. On retrouve donc la gestion de la ville, des routes navales, et des batailles (toujours aussi molles et longues, malheureusement) qui ne manqueront pas de s’y dérouler. En effet, nombreuses sont les nations désireuses de prospérer sur ces rivages : l’Espagne, l’Angleterre, les Pays-Bas et la France. Faire cohabiter tout ce joli monde ne sera pas aisé, comme vous pouvez vous en douter. Heureusement, il y a de l’espace pour ne pas trop se marcher sur les pâtes, avec un terrain d’une douzaine de kilomètres carrés.
Après s’être engagé pour l’un de ces quatre camps, il va falloir opter pour un chef, donc une classe. C’est ici qu’il est utile d’aborder l’apport de Port Royale 4 : Extended Edition, car cette version implique tous les DLC parus à ce jour. Donc, la liste des classes (Aventurier, Marchande, Femme pirate), un peu juste dans l’expérience de base, s’étoffe du Boucanier. Et c’est une réussite. Celui-ci se lance en partie libre, et autant vous dire que l’approche est drastiquement différente des autres métiers. Ainsi, on débute avec une pauvre petite barque, et il va falloir effectuer tout ce qu’un pirate sait faire afin d’augmenter la renommée. Donc, à vous les joie de la piraterie : aborder et capturer des navires, passer d’un camp à l’autre sans foi ni loi, conquérir des villes et y faire régner notre unique commandement. Dès lors, on pourra faire gonfler notre flotte drastiquement, ce qui insuffle un véritable sentiment de progression. Pas mal du tout.
Un bon jeu de gestion qui demande de l’implication
Mais, avant de vous lancer dans cette nouvelle aventure, il faudra d’abord savoir d’où vous venez. En effet, Port Royale 4 : Extended Edition peut se destiner à deux publics. Le plus visé est sans nul doute celui qui n’a pas découvert le jeu en 2020, et celui-ci devra absolument passer par une longue phase d’apprentissage. Elle est bien soutenue par un tutoriel certes long, fastidieux, mais primordial pour bien comprendre les tenants et aboutissants du gameplay. Il faut même renchérir : l’expérience est avant tout pensée pour les joueurs ayant une certaine expérience du jeu de gestion, car la farfouille dans les menus et autres conséquences de mécaniques (comme la diplomatie) ne se savourent que si l’on prend goût à la chose. Quant aux passionnés du soft d’origine, ils ne trouveront ici d’intérêt que s’ils ne possèdent pas les DLC embarqués. Car une mise à jour gratuite upgrade la version d’origine afin de profiter des avantages purement visuels.
Outre le boucanier, il est donc question de nouveaux bâtiments à construire, comme des phares ou des parcs. On aurait aimé un peu plus d’éléments pour les dix-huit superbes navires, dommage. Plus percutante, la refonte graphique apportée par Port Royale 4 : Extended Edition se voit bel et bien à l’œil nu. Bien évidemment, l’indispensable duo 4K / 60fps est de la partie, et l’on ne l’a jamais vu pris en défaut. Aussi, l’on remarque de suite une amélioration drastique de l’environnement climatique, et les effets de lumière qui vont avec. C’est surtout visible pendant les crépuscules, avec des reflets dans l’eau de bonne facture. Aussi, le gros zoom sur les villes se fait désormais plus net. Ce n’est pas encore dingo, la PlayStation 5 est capable de prouesses bien plus avancées notamment dans les textures, mais le progrès est indéniable. Petite anicroche : on aurait aimé une revisite de l’ergonomie des menus, toujours aussi peu adaptés à une pratique sur console. Pour un Port Royale 5 ? Espérons.