The Last Stand : Aftermath fait passer un cap à la licence
Le jeu vidéo est rempli d’histoires étonnantes, et celle de The Last Stand en fait partie. À l’origine simple jeu flash, aujourd’hui difficilement accessible à cause de la disparition de ce format, ce premier opus a depuis évolué par le biais de différents épisodes. Et ce jusqu’à ce cinquième épisode, tout de même passé par la case Kickstarter afin de se financer. The Last Stand : Aftermath, puisqu’on parle de lui, se devait donc de représenter une nouvelle avancée pour la série, et l’on va voir le studio de développement Con Artist Games, et son éditeur Armor Games Studios, y sont parvenus.
The Last Stand : Aftermath se veut donc une évolution radicale pour la licence. Cela se remarque sur bien des points, dont une distribution physique assurée par l’indispensable Just For Games. Le scénario, s’il reste tout à fait classique, reste tout de même beaucoup plus avancé que ce que la série nous a habitué jusqu’ici. Notons de suite qu’il n’est pas spécialement utile d’avoir joué aux autres opus afin de s’imprégner de celui qui nous intéresse ici. Bien sûr, les habitués retrouveront des lieux et des noms connus, mais c’est géré de manière à ce que les nouveaux venus puissent s’en imprégner sans avoir à se réfugier sur un quelconque Wiki.
Après des années de zombie-mania, on ne peut nier que cette figure horrifique centrale est un peu tombée en désuétude depuis quelques années (et notamment à cause des très décevantes dernières saisons de la figure de proue Walking Dead). Pourtant, il est aussi vrai que le bouffeur de cerveau sert toujours très bien à fabriquer une ambiance forte. C’est encore le cas avec The Last Stand : Aftermath, dont l’atmosphère de fin du monde crève l’écran. Un virus bien plus énervé que le Covid s’est propagé, non seulement en la décimant mais aussi en transformant les victimes en morts-vivants. Et là, pas de troisième dose ni de masques hein. Bref, malgré l’intervention de scientifiques et de l’armée, la population mondiale n’est plus que de 5%, réglant définitivement le problème de réchauffement climatique. Ce sont les maires écolos qui vont être contents.
Un mélange des genres bien maitrisé
L’action débute à The End, un camp de survivants améliorable, et qui doit se défendre s’il veut repeupler cette bonne vielle Terre. Et c’est là que le récit de The Last Stand : Aftermath (tout sous-titré en français sur PlayStation 5, c’est à préciser), véritable contexte bien pensé, se place en pertinence avec le game design. Car ce lieu regorge de gens dont la mort est proche, contaminés par le virus. Ceux-ci vont servir de chair à canon en se sacrifiant pour la bonne cause. Et voilà de quoi justifier un jeu mêlant survie en milieu très hostile, et Roguelite. Après une rapide exposition de l’histoire, nous voilà donc face à un tutoriel nous expliquant les bases du gameplay. On ajoute donc du Twin-stick-shooter, et une bonne dose de crafting. Mélangez, et vous obtenez un système très solide.
The Last Stand : Aftermath se pense donc en terme de run. Et vous allez en voir défiler, on vous l’assure ! Le but étant d’avancer le plus possible dans des lieux différents, que l’on découvrira presque à chaque fois à cause de notre voiture et son réservoir d’essence défaillant. Il est donc question de quitter le bolide en piteux état, et d’aller récupérer le précieux liquide dans des endroits évidemment hantés par des zombis, sinon ce ne serait pas drôle. Plus vous récupérez des bidons, plus vous pourrez vous ouvrir des lieux lointains à explorer sur une carte bien foutue. Donc aussi y trouver des informations importantes pour les survivants, voir leur envoyer masse de matériels vitaux. Et attention, car si ces affamés peuvent vous faire trépasser, sachez aussi que la maladie qui vous ronge n’a de cesse de vous grignoter la barre de vie. Une course contre la montre donc, vous demandant aussi de dénicher des médicament pouvant ralentir les effets fatals de la maladie. Tout est fait pour mettre le joueur sur la brèche, et ça fonctionne très bien.
Roguelite oblige, The Last Stand : Aftermath s’appuie sur une boucle de gameplay assez courte. Donc il faut évidemment s’attendre à une certaine répétitivité. Heureusement, le jeu est généreux dans bien dans domaine, surtout dans un crafting plus riche que ce qu’on attendait. Les possibilités d’associations d’éléments récupérés sont nombreuses, très utiles comme un silencieux pour les armes ou les inévitables compresses pour les blessures. Tout cela est à retrouver dans des recettes, dont les plus simples peuvent être lancées n’importe quand, tandis que les compliquées se réalisent à l’établi voire au feu de camp. Ajoutons aussi le choix du survivant (après un premier imposé), toujours avec des caractéristiques les distinguant, allant du gros tank au soigneur, en passant par le crapahuteur. Et cet avatar mutera au fil du temps, ce qui vous vaudra des bonus ou malus. Enfin, nos efforts sur le terrain sont récompensés : plus on ramène des objets importants à la voiture, plus on gagne des points à dépenser pour gagner des capacités permanentes. Voilà qui renforce encore le côté Roguelite, décidément une réussite.
Quelques regrets, mais le trip reste globalement bien agréable
Le système de combat est un poil en-dessous. Pas qu’il soit mauvais, mais l’on émet quelques regrets qui auraient pu être évités. The Last Stand : Aftermath est un Twin-stick-shooter relativement classique à ce niveau, avec ce qu’il faut d’attaques à distance, au corps-à-corps et de roulades afin d’éviter les morsures. C’est plaisant à jouer, surtout que les différentes armes à récupérer sur le terrain offrent de bonnes sensations de tir et la précision répond présent. Par contre, la barre de stamina est vraiment trop handicapante, on est trop rapidement au bout du rouleau même si c’est cohérent avec l’état de notre personnage en déliquescence. Aussi, le bestiaire manque un peu de relief, ils reviennent trop souvent dans une boucle de gameplay courte. Par contre, leur intelligence artificielle s’avère très satisfaisante, avec des comportements de groupe étonnants, ce qui créé un challenge bien équilibré. Enfin, il est dommage que l’avatar soit un peu lent, mais là on chipote.
The Last Stand : Aftermath est un Roguelite qui, contrairement à des Hades ou Returnal, excellents pour d’autres raisons, cherche à bien nous récompenser sur chaque run. Du coup, la durée de vie est moins élevée que dans les deux softs cités. Ici, il faudra compter sur une bonne vingtaine d’heures pour bien en profiter, ce qui reste tout de même bien costaud. Techniquement, le constat est un peu moins brillant. On a relevé quelques bugs d’affichage, les textures ne sont pas toutes hyper propres, et la caméra a parfois un peu de mal à suivre l’action. Par contre, la direction artistique est séduisante, les différents lieux renfermant assez de détails pour qu’on imagine la vie passée. Enfin, l’ambiance musicale se résume à des nappes inquiétantes, et l’on n’en demandait pas plus. Par contre, le mixage des bruitages, et particulièrement des armes, manque de peps. Aussi, la spatialisation au casque manque là encore de punch. Dommage, surtout sur une PlayStation 5 habituellement très utile sur ce point précis.